La cupidité fait des ravages, et la contagion s'étend: après les multiples indultos dans les placitas pour milliardaires des côtes andalouses, après le scandaleux indulto de 2008 dans les arènes de Dax les thermes et sa clientèle huppée aujourd'hui desgarbadisée, - regrets pour ses vrais aficionados, et il en reste- après celui tout aussi scandaleux de 2004 à St Gilles demandé et obtenu par le clan de l'éleveur empresa local, les tenants de la corrida dite "moderne" peuvent se réjouir, - ils devraient plutôt s'inquiéter-, l'épidémie de l'indultite semble gagner chaque semaine toutes les contrées de la planète taurine.
Il en va de la corrida comme de la démocratie, mais, dans les deux cas, saurons-nous faire face?
La corrida est attaquée de toutes parts, de l'intérieur, comme de l'extérieur, cela, nous le savons, et nous constatons de plus en plus souvent que la sensiblerie dans nos sociétés asptisées fait des ravages parmi les nouveaux publics perméables aux arguties des anti-corrida, - arguties sans cesse véhiculées par les médias,- et parmi les taurinos et les palcos notamment qui ne réagissent même plus à l'imposture de ces publics ignorants, relayée par les occupants des callejons en quête de gloriole stérile: nos cultures sont mises sous boisseau, les peuples sont docilement mis au pas ou au pli, et la fin prochaine de la corrida ne fait aucun doute, si rien de fort n'est organisé très vite par les aficionados. Ce dont on peut douter, vu la sélection ou l'exclusion, -c'est selon, comme on voudra,- que certains pratiquent en leur sein, malgré nos très modestes effectifs comparés à la majorité des spectateurs- d'autres les appellent des "clients" !!!- que nos préoccupations communes n'effleurent même pas.
Les uns et les autres, dans ces conditions, ne peuvent pas grand chose : alors, imaginez, les uns contre ou sans les autres, que pouvons nous?
C'était hier à Zafra la "grâce" accordée à un aimable toutou de Nuñez del Cuvillo, tout le lot qualifié par Bastonito de "perrillos falderos".
Aujourd'hui, c'est un novillo noblissime de Bernardino Piriz qui a été indulté dans une arène de pueblo extremeño, quelque chose comme Almendralejo.
Les choses ne s'arrangent pas pour la fiesta brava: au contraire, elles prennent une tournure dramatique. On a vu le Président agiter d'abord désespérément les bras, pour "dire" au public que çà n'était pas possible dans une plaza de cette catégorie, avant qu'il ne se résigne à sortir un mouchoir orange.
Vaincu ? Ou complice ?
Et tout çà, au nom du fric !
En tout cas, pour moi, un peu plus d'écoeurement, d'inquiétude ! Même s'il me reste peu, j'aimais tellement çà, la corrida...
¡Vaya aficion!