vendredi 3 juillet 2020

2 juillet 2020
La pandémie du coronavirus qui affecte encore durement de nombreuses populations dans le monde a révélé qu’un pays, Cuba, qui se trouve depuis de trop nombreuses années sous le joug d’un terrible blocus, peut répondre de manière exceptionnelle pour sauver des vies.
Cuba, vient de démontrer que, grâce à son système de santé, et aussi sa solidarité et son humanisme, un pays de 11 millions d’habitants, une île de la Caraïbe, est capable de juguler sur son territoire cette pandémie, mais également d’apporter son savoir faire et son aide à beaucoup de pays du monde, même bien plus riches et développés économiquement.
Alors que la Covid-19 continue de progresser notamment aux Etats-Unis, et dans les pays d’Amérique Latine, touchant plus durement les habitants les plus modestes, à Cuba à la fin du mois de juin  on totalise 2341 cas  et 86 décès.
Des brigades médicales Henry Reeve que Cuba avait dépêchées dans le monde pour aider les pays qui en faisaient la demande commencent à rentrer au pays
Les 36 brigades cubaines qui sont intervenues dans le monde ont soigné plus de 162 000 personnes et ont sauvé plus de 5000 vies.
Et les brigades médicales continuent d’intervenir partout où elles sont sollicitées.
Le 28 juin une brigade de 15 médecins cubains est arrivée en Martinique pour aider dans ce département français d’outre-mer.
Selon les autorités martiniquaises, sa mission de trois mois servira à couvrir certaines spécialités, dont la pneumologie, les maladies infectieuses, la radiologie ou encore la médecine d’urgence. Ces médecins seront également en mesure d’aider à lutter contre l’épidémie de coronavirus.
Ainsi la France devient le troisième état européen, après l’Italie et Andorre, à recevoir une assistance directe de professionnels de santé cubains.
Le Président de la collectivité territoriale de Martinique, Alfred Marie-Jeanne a déclaré en les accueillant : « Nous vivons un moment historique ».
Voilà qui renforce encore la proposition, se développant partout dans le monde, et que notre association soutient activement, que les brigades médicales cubaines Henry Reeve reçoivent le prix Nobel de la paix.
 France Cuba coopération

Published by PCF Littoral - dans international
Note de Pedrito: Qu'en pense notre ami Patrick S. depuis sa bonne ville d'Aix en Provence? 

par Jean LEVY

Jean Castex, le nouveau Premier ministre de Sa Majesté ?  par Jean LEVY
Ainsi Edouard Philippe est viré par Emmanuel Macron..
Pourtant, les médias élyséens nous affirmaient encore hier encore que Philippe était bien plus populaire que son patron, et qu'il avait bien géré la crise du covid 19... 
Aujourd'hui, le Président a nommé à sa place un illustre inconnu du grand public, le maire de Prades, une petite ville des Pyrénées Orientales, Jean Castex.  
Haut-fonctionnaire, qui a travaillé à l'Elysée sous Nicolas Sarkozy comme Secrétaire général adjoint de l'Elysée, et qui fut le collaborateur de Xavier Bertrand, alors ministre, Jean Castex ne représente aucune formation politique. Il est un LR de plus qui s'est mis en marche pour servir Sa Majesté. 
Ainsi vont les institutions de la Vème République.
La France doit être la risée du monde.
Dans les autres pays d'Europe, le régime conserve sa tenue parlementaire : des élections portent au pouvoir un ou des partis concurrents ayant recueilli les voix nécessaires à leur représentativité, et des parlements qui font ou défont les majorités. Certes, leur politique répond, comme dans notre pays,  aux besoins du marché et des objectifs du monde des affaires, mais chez eux les apparences sont sauves.
Emmanuel Macron a été élu en 2017, dans les conditions peu démocratiques que l'on sait, pour passer outre à toute opposition politique ou sociale à sa politique. Avec le peuple qui a pris la Bastille, le système parlementaire constituait un obstacle aux objectifs du grand Capital. Les Gilets Jaunes en 2018, et le mouvement social en 2019 ont montré que le peuple français se souvenait de 1789 et de la Résistance. 
Pour Emmanuel Macron et son clan, il faut mettre ce peuple au pas.
Avec le nouveau gouvernement, le pouvoir croit pouvoir franchir une nouvelle étape.
Mais plus isolé que jamais dans l'opinion, Emmanuel Macron, et à travers lui les milliardaires du CAC 40, devront compter avec la résistance des Français, qui ne vont pas se laisser traire comme les bovidés regardant les trains passer.
Et au-delà de Macron, c'est ce système vermoulu au service du capital, qu'il faut mettre à bas, et en finir avec cette vieille Vème République, faite pour et par De Gaulle, et depuis accaparée par une caste d'intérêts privés.
Il faut que le peuple français se rende maître de son destin, qu'il se dote d'une nouvelle constitution, faisant de lui le souverain libéré des chaines du capital, dans une France indépendante et une République sociale.
3 juillet 2020
Il est évident que tous les policiers du 93 ne sont pas concernés. Mais des faits accablants prouvent que des métastases toxiques  pénètrent  la police de la république. Les films américains nous ont habitués à des pratiques que Clint Eastwood rend présentables comme "ange du bien " mais sont de fait inacceptables : passages à tabac, drogue placée dans les poches du suspect pour le faire condamner, protection monnayée des commerçants, indics protégés y compris leurs trafics, faisant de la police un problème et non une solution.
   Découvrir qu'elles existent en Seine Saint Denis  est un choc, reconnaissons -le.  Il est bon qu'elles soient résolues . Mais qu'elles aient pu durer si longtemps dans un commissariat  sans la moindre réaction interroge. Il va falloir cogiter. Et ne plus abandonner certains quartiers à ces pratiques en fermant les yeux.
  Et  ces diables de portables  immortalisant ce qui avant était caché sont une arme de destruction massive de la pourriture.

OTAN !! (°)

«Nous attendons de la France qu’elle s’excuse, qu’elle s’excuse inconditionnellement», a exigé le chef de la diplomatie turque en déplacement à Berlin. «Il n’est pas acceptable que la France se prête à de fausses affirmations et agisse contre la Turquie.» Ces propos turcs sont savoureux lorsqu'on sait que le  bateau "humanitaire" en litige transportant des médicaments en Tunisie a déposé des chars en Libye  au vu et au su  de tout ce que le monde compte de satellites.
 A vrai dire rien de tout cela ne nous étonne et nous pensons qu 'en d'autres points du globe la France (et pas seule) fait pareil.
  Par contre ce qui est stupéfiant, c'est le constat  que l'Europe des peuples  et L'OTAN défenseur de l'Europe n'existent  pas.
   La France et la Turquie font partie de l'OTAN. Lorsque la tension est vive entre Paris et Ankara, au point d'éviter de justesse  l'usage des armes il nous semble que la moindre des choses serait que l'Europe s'en mêle et arbitre.
 CE N'EST PAS CE QUI SE PRODUIT.
 Macron annonce  SEUL des sanctions , la Turquie réplique et l'Europe et l'OTAN se taisent
Il n'est pas très difficile de comprendre pourquoi. Dans l'affaire du pétrole libyen la France  de Macron n'est pas du même côté que la Turquie et les Etats Unis qui misent sur le gouvernement de Tripoli.  Et  l'OTAN ce sont les Etats Unis,  et l'Europe politique pour le moment un domestique  de Trump (avec quelques  turbulences allemandes).
 A quoi sert donc à la France d'être dans l'OTAN ?  Et on est bien obligé de constater une nouvelle fois  que l'Europe diplomatique  n'existe pas.
Note de Pedrito: OTAN ? Arme de guerre exclusivement étasunienne.  

Parquet national financier : Emmanuel Macron cherche "son" super ...

franceinfo
Il est sous le feu des projecteurs politico-médiatiques depuis plusieurs semaines. Le Parquet national financier (PNF), dont l'une des enquêtes vient d'aboutir à la condamnation de l'ancien Premier ministre François Fillon dans l'affaire des emplois fictifs de son épouse Penelope, est au cœur de plusieurs controverses, entre soupçons de pressions politiques et doutes sur son impartialité. A tel point que certains demandent sa suppression, comme le député LR Eric Ciotti, qui veut déposer une proposition de loi en ce sens. "De mon point de vue, le PNF a une véritable utilité", a rétorqué, mardi 30 juin, la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, sur France Inter. Elle a toutefois émis l'idée de "se réinterroger sur son périmètre". "Le PNF, c'est surtout les jugements sur des affaires de délinquance économique et financière et de fraude fiscale", a souligné la garde des Sceaux
Cette arme majeure et récente de la lutte antifraude a vu le jour en 2014, dans le sillage du scandale Jérôme Cahuzac. C'est d'ailleurs son ex-patronne, Eliane Houlette, qui avait requis à l'audience, en première instance, au procès de l'ancien ministre du Budget pour "fraude fiscale" et "blanchiment de fraude fiscale". Condamné en décembre 2016 à trois ans de prison ferme et cinq ans d'inéligibilité, sa peine a finalement été allégée en appel à quatre ans de prison, dont deux avec sursis. 

Plus de 580 procédures en cours

Fer de lance de la lutte anticorruption, le PNF dispose de deux bras armés, qui ont vu le jour en 2013 : la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) et l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF). Le PNF confie aussi des enquêtes aux limiers de l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) ou à des services de police judiciaire plus classiques.
Le champ d'action de ce parquet spécialisé, qui compte 17 magistrats et six assistants spécialisés, concerne trois types d'infractions : les atteintes à la probité (corruption, trafic d'influence, détournement de fonds publics, prise illégale d'intérêt…), les atteintes aux finances publiques comme la fraude fiscale aggravée ou le blanchiment et les atteintes au bon fonctionnement des marchés financiers (délit d'initié, manipulation de cours ou d'indice…). En quelques années, des centaines de dossiers ont atterri dans les bureaux feutrés de l'institution judiciaire, installés depuis deux ans au 20e étage du nouveau tribunal de grande instance de Paris, porte de Clichy. Plus de 580 procédures étaient en cours fin juin. La majorité a été déclenchée après une dénonciation ou un signalement émanant d'une autorité publique ou transmise par un autre parquet.
La création du Parquet national financier représente "une avancée majeure dans les atteintes à la grande délinquance économique et financière", fait valoir l'institution, contactée par franceinfo. Comme le rappellent Les Echos, la marge de manœuvre du PNF a été élargie avec la loi relative à la lutte contre la fraude fiscale en 2018. Ses procureurs peuvent désormais déclencher directement des poursuites à l'encontre des plus gros fraudeurs fiscaux, sans passer par la Commission des infractions fiscales (CIF) de Bercy. Ils peuvent également avoir recours au mécanisme de la Convention judiciaire d'intérêt public (CJIP) pour négocier directement le montant des amendes avec les entreprises concernées. Dernière en date : Airbus, qui a écopé en France d'une amende record de 2,1 milliards d'euros en janvier pour clore les enquêtes pour corruption menées contre elle.

Eliane Houlette visée par une enquête 

Les résultats récoltés en six ans, dont de retentissantes condamnations de cols blancs comme l'ancien maire de Levallois-Perret et son épouse, Patrick et Isabelle Balkany, n'ont jamais fait taire toutes les critiques contre cette "juridiction d'exception", parfois accusée d'être au service du pouvoir. Eliane Houlette a elle-même remis le feu aux poudres mi-juin lors de son audition devant la commission parlementaire sur l'indépendance de la justice. L'ancienne procureure financière, partie à la retraite il y a tout juste un an, a affirmé avoir subi des "pressions" procédurales de la part de sa hiérarchie, la procureure générale près la cour d'appel de Paris, Catherine Melet-Champrenault, dans la conduite de l'affaire Fillon. "On ne peut que se poser des questions. C'est un contrôle très étroit et c'est une pression très lourde", a-t-elle lancé.
Malgré un rétropédalage d'Eliane Houlette, ces déclarations ont jeté un froid entre les deux femmes. Il faut dire que leurs relations ne sont pas au beau fixe depuis que l'ancienne procureure financière est visée par une enquête pour "violation du secret de l'enquête", ouverte en septembre 2019.
Comme l'a révélé Le Monde (article payant), c'est Catherine Melet-Champrenault elle-même qui a saisi le parquet de Paris après avoir reçu des éléments mettant en cause la magistrate. Eliane Houlette est soupçonnée d'avoir transmis à un avocat des informations couvertes par le secret de l'enquête dans une affaire de malversations présumées à la mairie de Marseille. Des accusations vivement démenties par l'intéressée dans Mediapart (article payant)"On dirait ni plus ni moins qu'elle a réglé ses comptes avec sa procureure générale", juge une source judiciaire auprès de franceinfo à propos des déclarations d'Eliane Houlette en commission. 
Ce qu'a décrit Eliane Houlette devant les députés, notamment des demandes pressantes de remontées d'informations, n'a, du reste, rien d'illégal. Si le garde des Sceaux n'a plus le droit de donner des instructions individuelles aux parquets depuis la loi Taubira de 2003, le Code de procédure pénale prévoit toujours que les parquets informent les parquets généraux sur les enquêtes en cours dans des affaires particulières.
Mais ces déclarations ont relancé dans le clan Fillon les accusations d'instrumentalisation de la justice dans cette affaire et conduit Emmanuel Macron à saisir pour avis le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). La défense de l'ex-candidat à la présidentielle avait même sollicité, en vain, une réouverture des débats avant le jugement rendu lundi. Le tribunal correctionnel de Paris a très vite évacué la demande et opposé une fin de non-recevoir tacite. Il "a considéré que les débats avaient pu avoir eu lieu normalement et que ces propos-là [de Mme Houlette] n'influençaient pas (...) le délibéré", a commenté Nicole Belloubet mardi.

Les fadettes de ténors du barreau épluchées 

Pour ne rien arranger à la polémique autour des propos d'Eliane Houlette, deux autres affaires sont venues nourrir ces suspicions de collusion entre le PNF et l'exécutif. Le 23 juin, Mediapart a révélé l'existence d'une lettre d'Emmanuel Macron dans l'affaire Alexis Kohler. Le secrétaire général de l'Elysée était alors visé par une enquête du PNF pour conflit d'intérêts. Versé au dossier, le courrier du chef de l'Etat, alors ministre de l'Economie, dédouanait son collaborateur. L'enquête a été classée sans suite peu de temps après, en août 2019. Une décision qui, selon le site d'investigation, serait due à cette "lettre 'magique' de l'Elysée", venue "effacer" tous les soupçons qui figuraient dans le premier rapport des enquêteurs.
Puis, le 24 juin, Le Point a révélé que dès les premiers jours de son existence, en février 2014, le PNF a demandé d'éplucher les factures téléphoniques d'une dizaine de ténors du barreau, dont Eric Dupond-Moretti. Objectif : trouver la "taupe" qui aurait pu informer Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog qu'ils étaient sur écoute dans l'affaire dite "Paul Bismuth".
Cette procédure, qui n'a pas abouti faute d'avoir trouvé une quelconque source, a été classée sans suite six ans après, fin 2019. Selon les avocats de la défense, cette information n'a été portée à leur connaissance qu'au début de l'année 2020. "Ce faisant, le parquet a détourné la procédure légale permettant les écoutes d'un avocat, et qui impose normalement d'informer le bâtonnier et de préciser le motif", dénonce Me Marie-Alix Canu-Bernard, dans Le Point.
Si la légalité de la procédure en cause fait débat parmi les professionnels de la justice contactés par franceinfo, les avocats concernés réfléchissent à une riposte judiciaire avec le bâtonnier de Paris, Olivier Cousi, et le célèbre pénaliste Henri Leclerc. 
Cette procédure est scandaleuse et grave. Le secret professionnel des avocats est menacé.
Henri Leclerc, avocat
à franceinfo
La réponse du nouveau procureur financier, Jean-François Bohnert, ne s'est pas fait attendre : "A aucun moment, les magistrats et les enquêteurs (...) ne sont sortis des clous", a-t-il martelé mardi sur RTL. Il n'empêche. Nicole Belloubet a demandé à l'Inspection générale de la justice de conduire une inspection de fonctionnement sur cette enquête.
Plusieurs voix s'élèvent, au sein même du monde judiciaire, pour dénoncer certains effets pervers de la spécialisation. "On a des enquêtes de meilleure qualité et une véritable prise de conscience des enjeux de la délinquance en col blanc par l'institution judiciaire, reconnaît auprès de franceinfo un magistrat d'un parquet francilien. L'inconvénient, c'est que ça fonctionne en vase clos."

"C'est devenu une officine"

Dans Les Echos, des collaborateurs du PNF décrivent "en off" un bunker, tenu d'une main de fer, pendant des années, par Eliane Houlette, véritable "tour de contrôle" qui "centralise tout". A l'extérieur, la méfiance est également nourrie par la propension, spécifique au PNF, à privilégier des enquêtes préliminaires qui n'offrent pratiquement aucune voie de recours aux avocats (contrairement aux investigations confiées aux juges d'instruction) mais qui s'éternisent souvent en matière financière.
"J'ai l'impression que ce PNF, c'est devenu une officine", a commenté la semaine passée l'ex-garde des Sceaux Rachida Dati, elle-même visée par une enquête depuis octobre 2019 (pour des fonds potentiellement suspects versés par une filiale de Renault-Nissan) et initiée par le PNF. "Notre bilan parle pour nous. N'oublions pas que, dans nombre d'affaires, les juges de la 32e chambre correctionnelle de Paris valident nos poursuites en suivant très souvent nos réquisitions", rétorque l'institution auprès de franceinfo.
"Ceux qui contestent le PNF, ce sont ceux qui risquent d'en sentir les effets, ironise Henri Leclerc. Le problème est plus général, c'est celui de l'indépendance du parquet, qu'il soit financier ou antiterroriste. Il faut repenser la structure de la justice française." "Je comprends que les personnalités politiques s'emparent du sujet mais c'est une manœuvre politicienne", abonde auprès de franceinfo Eric Alt, magistrat et vice-président d'Anticor.
Dissoudre le PNF n'est pas la solution. Il faut redéfinir le rapport de dépendance des parquets au politique.
Eric Alt, magistrat et vice-président d'Anticor
à franceinfo
Les robes noires et rouges ne manquent pas de rappeler à la classe politique qu'elle a elle-même renoncé à s'attaquer à cette réforme d'envergure. "Il faut retirer la nomination des magistrats du parquet des mains du ministre de la Justice, mais cela demande du courage politique", souligne auprès de franceinfo Céline Parisot, présidente de l'Union syndicale des magistrats (USM). Dans une tribune publiée par Le Monde, elle rappelait comment "la réforme constitutionnelle du statut du parquet s'est arrêtée au milieu du gué. Alors que le Sénat et l'Assemblée nationale avaient adopté un texte commun, nous attendons toujours qu'il soit soumis au vote du Parlement réuni en congrès".
Parmi les autres pistes pour renforcer l'indépendance des parquets, et donc celle du PNF, Céline Parisot suggère aussi de "mettre fin aux remontées d'information ou à tout le moins engager une réflexion sur les cas exceptionnels dans lesquels elles pourraient être admises". Car selon elle, c'est ce fonctionnement qui pose problème : "A l'audience, ou dans le fonctionnement quotidien des parquets, la parole du ministère public est libre. Les collègues ne font jamais remonter de pressions quelconques, pas de difficulté particulière." 
D'autres préconisent la création d'un "procureur général de la Nation". De quoi éviter que l'application de la politique pénale ne se retrouve entre les mains d'un ministre de la Justice qui change au gré des mandatures et des remaniements. Une proposition de loi constitutionnelle avait été déposée en ce sens par le sénateur Jean-Pierre Grand (LR) en août 2015. Preuve que le sujet est loin d'être nouveau et qu'il dépasse largement le périmètre du Par

LA PANDÉMIE? UN FAIT SOCIAL TOTAL.



Ignacio Ramonet : Le monde d’il y a quelques mois a disparu


Le journaliste, écrivain et spécialiste de la communication Ignacio Ramonet a limité ses déplacements et respecte, à La Havane – où il jouit d’une excellente santé –, les mesures d’isolement social • Cependant, de ce repos apparent est né un essai qui mérite l’intérêt en tant qu’outil pour aider à comprendre les circonstances et les conséquences de la covid-19 pour l’Humanité : « Face à l’inconnu… la pandémie et le système-monde » (traduction de Danielle Bleitrach pour histoire et societe)

29 juin 2020 14:06:52
Afin d’en savoir plus sur les implications de la maladie mondiale sur la géopolitique mondiale et la communication sociale, Ramonet nous a fait part de quelques réflexions.
« Je définirais la pandémie comme un fait social total. C’est un concept issu des sciences sociales qui indique que, parfois, un fait social peut perturber tous les acteurs, toutes les institutions et toutes les valeurs d’une société. Il y a peu de faits sociaux totaux, mais la pandémie en est un, ce n’est pas seulement une crise sanitaire. La question qui se pose aujourd’hui est précisément de savoir si le néolibéralisme a une part de responsabilité dans la tragédie sanitaire. Dans quelle mesure ? Dans la mesure où le néolibéralisme est favorable par la réduction de la taille de l’État et aussi dans la mesure où le néolibéralisme cherche, précisément, à céder le maximum de pouvoir au marché, au détriment de l’État.
« Dans nombre de pays, tout ce qui relève de la Santé publique a vu son budget réduit. Dans le cas de l’Italie et de l’Espagne, il y a aussi les conséquences de la crise de 2008. Au sein de l’Union européenne, les pays du Nord, l’Allemagne en premier lieu, ont exigé, pour aider les pays qui avaient subi l’effondrement de leur modèle économique et financier imposé par le néolibéralisme (Grèce, Espagne, Italie, Portugal, Irlande), qu’ils mènent des politiques d’austérité de l’État, qu’ils fonctionnent avec moins de dépenses, si bien que le système de santé a été réduit, des hôpitaux ont été fermés, en particulier les lits des unités de soins intensifs, les respirateurs, et avec l’arrivée de la pandémie, ce n’est pas un hasard si l’Espagne et l’Italie sont confrontées aux difficultés qu’elles ont rencontrées, tout comme le Royaume-Uni d’ailleurs.
« Que se passera-t-il lorsque la pandémie sera passée et que les sociétés feront le point et demanderont des comptes aux membres du gouvernement qui ont mal réagi dans tous les grands pays du monde ? Pourquoi n’ont-ils pas prévu cette pandémie ? Je démontre dans cet essai que, de toute façon, aux États-Unis, il s’agit de la pandémie la plus annoncée au monde. Je donne des exemples de rapports de la cia, du Pentagone, de scientifiques, d’autres dirigeants étasuniens, d’hommes d’affaires comme Bill Gates, qui ont tous annoncé qu’un coronavirus, pas un virus, un coronavirus apparaîtrait avant 2025, et qu’il provoquerait ce qu’il provoque aujourd’hui, et qu’il trouverait les États sans masques, sans suffisamment de lits, sans écrans faciaux, sans combinaisons de protection, sans lits d’aucune sorte. La mauvaise gestion de ces dirigeants a causé des milliers et des milliers de morts, et ces morts ont des familles. Ce ne sont pas des morts qui se sont rendus coupables de quoi que ce soit, ce sont des morts innocents.
« L’autre aspect est d’ordre géopolitique. Comment allons-nous nous sortir de cette situation ? À quoi ressemblera le monde après cela ? Le monde ne peut pas être le même après cette pandémie, car nous ne savons pas comment elle va se terminer, combien de morts il y aura à la fin. Dans ce monde différent, ce que nous pouvons constater, d’un point de vue géopolitique, c’est que le leadership des États-Unis a fait naufrage.
Ce pays n’a pas été à la hauteur de la situation, notamment parce qu’il a été très mal administré. S’il est un dirigeant, parmi les dirigeants des grands pays du monde, qui s’est comporté, disons, de manière totalement imprésentable, totalement excentrique, c’est bien le président Trump, qui s’est comporté, dans bien des cas littéralement, comme un clown dans une situation aussi tragique, pour un pays ayant tant de responsabilités comme les États-Unis. Cette gestion va-t-elle coûter à Trump son élection ? C’est une autre des questions à laquelle nous n’avons pas encore de réponse, mais il ne fait aucun doute que tout cela l’a affaibli.
« Nous nous acheminons vers une catastrophe économique mondiale qui sera identique ou plus grave que celle de la Grande dépression de 1929, qui est la plus grande crise que le capitalisme ait connue depuis son apparition au 18siècle. Alors, que se passera-t-il dans le monde ? Que se passera-t-il dans les pays du Sud qui sont déjà confrontés à des milliers de problèmes ? Quel genre de crise sociale et politique ? Que se passera-t-il dans les pays ravagés par des conflits militaires ? Nous ignorons, au niveau géopolitique, ce qui va se passer dans le monde, nous voyons l’aspect sanitaire du problème, mais cet aspect sanitaire déclenche une vague de situations. Évidemment, il laisse entrevoir un deuxième acte, qui sera économique, et un troisième acte, qui sera politique et social, et c’est ce qui va manifestement arriver.
« Certes, le virus n’est pas une révolution, mais il nous permet de voir, par exemple, comment dans de nombreuses sociétés les pauvres meurent, non pas parce qu’ils sont atteints du coronavirus, mais parce qu’ils sont pauvres, parce que la santé est hors de leur portée. Un traitement aux États-Unis coûte en moyenne 35 000 dollars . Tout le monde n’a pas cet argent, tout le monde n’a pas une assurance pour pouvoir se faire soigner ; les clandestins, les immigrants, qui se comptent par millions, n’ont même pas accès aux soins médicaux.
« En termes de communication, il y a évidemment un débat pour imposer un récit, car c’est la première bataille, celle de la communication, avec 4,5 milliards de personnes enfermées chez elles. La première leçon est que ce qui s’impose c’est la communication numérique, tout le monde a développé la communication numérique à travers les réseaux sociaux, à travers la messagerie, c’est ce qui a prévalu. Les gens n’ont pas eu accès au papier, les librairies ont été fermées, les kiosques à journaux également. Il y a donc eu un plus grand triomphe du numérique, je dirais l’apothéose. Une autre leçon, et c’est quelque chose que nous avions déjà annoncé, c’est que les données sont la matière première dominante de notre époque. Ce sont ces données qui ont aujourd’hui de la valeur, et c’est ce qui fait qu’il y ait de nouveaux empires, les nouvelles entreprises de données, le Big Data.
« Il y a aussi le problème de la vie privée. On dit que les pays qui ont le mieux combattu la covid-19 sont ceux qui ont utilisé les nouvelles technologies, en particulier les caméras de surveillance et les applications téléphoniques.
« En termes de communication, il y a eu une volonté d’imposer un récit, ce qui a donné lieu à une grande arnaque de fake news, fausses nouvelles contre-vérités, et il n’y a jamais eu autant de fausses nouvelles qu’à cette époque. Il convient également de rappeler, pour conclure, que la crise sanitaire est un aspect de la crise climatique, la véritable crise que connaît la planète est la crise climatique, qui demain pourrait réellement détruire la planète, comme l’avait annoncé Fidel Castro. »

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