lundi 31 juillet 2023

 

Le choc de la beauté: l’Afrique

Ce que Franck Marsal perçoit à partir du sommet de Saint Petesbourg, le renouveau d’un continent, sa force, sa richesse à tous les sens du terme, je l’ai découvert il y a bien longtemps: c’était un renouveau esthétique inouÏ. Mais c’était un peu comme quand j’ai voulu ramener l’or du sable du désert, il ne restait plus en France qu’une poudre rose passé, mais peu à peu cette force tellurique s’impose à nous comme ce photographe et cette photo qui résume la force et l’espérance de la rébellion humaine et qui se lit en contrepoint de ce récit du lien entre une mère et une fille soudée par la maladie et l’immigration L’Afrique a été cettte double révélation esthétique, celle de formes et couleurs sublimes, et dans le même temps un art de la récupération des objets usagés, des rebuts, pour leur faire tracer des parcours initiatiques, les rescapés de sauvetage et de l’exil imposé.. (note de danielle Bleitrach)

Cette année, Modisakeng représente l’Afrique du Sud, avec l’artiste Candice Breitz, à la cinquante-septième édition de la Biennale de Venise.

Modisakeng, trentenaire, diplômé de la Michaelis School of Fine Art de l’Université du Cap en 2009, utilise l’autoportrait obsédant et méditatif pour créer des images saisissantes d’un pays qui est en train de se revaloriser.

Né en 1986, Modisakeng a grandi dans un quartier informel de Soweto, dans une maison de fortune sans électricité. Sa mère était zouloue et son père était Motswana, et ils faisaient partie de l’afflux de travailleurs migrants qui, au début des années quatre-vingt, a afflué dans les vastes townships du sud-ouest de Johannesburg, où la plupart de la population noire de la ville a été forcée de vivre pendant l’apartheid.

« Dans mon art, l’importance de grandir à Soweto est traité d’un point de vue biographique. Je fais référence à des souvenirs de mon enfance qui mettent en évidence ce qui se passait en Afrique du Sud », a dit Modisakeng récemment

LA NEO-MUSSOLINIENNE ITALIENNE GIORGIA MELLONI AU SECOURS DE L’U.E.-O.T.A.N.


La Le Pen italienne qu’est la pseudo-patriote G. Melloni, ancienne activiste du Parti néofasciste MSI devenue l’actuelle Présidente du Conseil italien, est allée à l’ONU. Elle y a abondé le narratif mensonger, russophobe et belliciste de l’OTAN. Pendant qu’elle satisfait en tous points au cahier des charges de l’Europe supranationale qu’elle fustigeait encore hier, la grande admiratrice de Benito Mussolini adoubée par l’UE laisse l’OTAN utiliser à sa guise le territoire italien pour renforcer son dispositif de marche à la « guerre globale de haute intensité » annoncée par l’UE et l’OTAN. Pour servir le peuple italien et la paix ou bien pour afficher sa vassalité sans faille auprès de l’Oncle Sam? Voici la réponse du marxiste italien Manlio Dinucci à G. Melloni. 

“La Russie affame le monde” (sic), affirme G. Melloni – Par Manlio Dinucci

  Au Sommet des Nations Unies sur les Systèmes Alimentaires, la présidente du Conseil Meloni a confirmé l’accusation de l’Occident contre la Russie : “La guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine a aggravé l’insécurité alimentaire de nombreuses nations africaines, elle a eu un fort impact sur la distribution des céréales dans le monde entier en aggravant la crise de la sécurité alimentaire mondiale”. Ce serait la cause du fait que 30% de l’humanité, 2,4 milliards de personnes, n’ont pas accès à une alimentation appropriée, que plus de 700 millions de personnes (selon des estimations officielles par défaut) sont affectées de sous-alimentation chronique, c’est-à-dire condamnées à une mort prématurée par la faim.

  Ce que sont les véritables causes l’indiquent les données mêmes de la Banque Mondiale : tandis que les prix de gros des produits agricoles et des céréales ont chuté respectivement de 4% et de 12% en une année, les prix des produits alimentaires ont augmentés dans le monde entier, souvent de 10% ou plus, touchant surtout les pays à faible revenu. Ce que sont les vraies causes de la faim est démontré par le croissant phénomène du “land grabbing” : l’accaparement des terres cultivables en Afrique et autres régions par de grands groupes spéculatifs. Les mêmes qui spéculent sur toutes les matières premières, céréales comprises : à la Bourse de Commerce de Chicago se stipulent chaque jour plus de 6 millions de contrats d’achat-vente de matières premières à des fins spéculatives. 

  L’accusation contre la Russie d’affamer l’Afrique parce qu’elle bloque l’envoi de blé ukrainien est caduque devant le fait que presque tout le blé envoyé par l’Ukraine est allé aux pays de l’Union Européenne, pas aux nations plus pauvres auxquelles n’ont été envoyés que deux navires sur 87. Au Second Sommet Russie-Afrique a été annoncé que la Russie a exporté l’an dernier plus de 11 millions de tonnes de blé en Afrique et presque 10 millions de tonnes dans les six premiers mois de 2023. Tout cela est advenu malgré les sanctions illégales imposées aux exportations russes. Dans les prochains mois la Russie fournira 50.000 tonnes de blé chacun au Burkina Faso, au Zimbabwe, au Mali, à la Somalie, à la République Centrafricaine et à l’Érythrée, consignées à coût zéro.  

Note de Pedrito

Cela rappelle en tout point les méthodes de propagande mensongère du führer pour convaincre le monde du bien fondé de sa politique d'extermination et justifier ses crimes.

La néo mussolinienne a bien retenu la leçon, de Hitler comme du Duce fasciste italien. Plus la ficelle est grosse, pense-t-elle, mieux le mensonge devrait passer. Il est vrai que la presse européenne et la Française surtout aux ordres du sénile US Biden lui permet de rêver.

Heureusement que le Continent Africain n'est pas de son avis.

Poutine et Ibrahim Traoré

lundi 31 juillet 2023 par BD/ANC

Aujourd’hui c’est le jour de la marine à Saint Pétersbourg. Fin de la parade, les invités de la tribune officielle s’apprêtent à partir. Évidemment c’est Poutine qui quitte la place le premier. Les autres invités attendent le feu vert protocolaire.
Normalement, Vladimir Vladimirovitch doit aller d’abord serrer la main du doyen des délégués africains. Il prend ostensiblement la direction opposée, pour se diriger vers le capitaine Ibrahim Traoré, avec lequel il s’entretient un petit moment. Quand il s’éloigne d’Ibrahim Traoré, celui-ci le remercie la main sur le cœur.

Ensuite, Poutine va saluer les autres, mais les échanges sont plus courts et moins chaleureux. Poutine a très bien compris à qui il avait affaire.

Le Burkina (et l’Afrique) a fait connaître au monde qu’elle a trouvé celui qui la représentera, un successeur au camarade Sankara, probablement un héritier. Charisme, classe et positions anti-impérialistes. (BD-ANC)

 


Comment l’occident peut-il imaginer continuer comme avant ? par Franck Marsal

La conviction dont fait état Franck Marsal est la nôtre dans ce blog et elle nous invite à la patience de l’urgence, qui est celle des nations et des peuples qui se sont lancés dans ce mouvement historique dit multipolaire; les recettes d’hier celle de l’hégémonie et de la contrerévolution des années quatre-vingt et celles même de 2008 ne fonctionnent plus et pourtant tout y reste subordonné même les tristounets jeux politiciens à but électoraux dénués de toute finalité démocratique. La seule vraie question est comment construire ce qui s’avérera de plus en plus indispensable, un parti communiste qui favorisera l’intervention de la classe ouvrière ? Ne pas détruire mais ne pas bercer d’illusion : rester un lieu d’information et de réflexion original avec votre aide à vous tous qui malgré les vacances êtes de plus en plus nombreux, merci à ceux qui diffusent cette réflexion collective… (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Non seulement les prix ne vont pas baisser, mais rien ne garantit que l’inflation baisse durablement. Au contraire. La Chine poursuit son combat pour arracher le monde au sous-développement. Elle a désormais les moyens de mener une politique monétaire et financière autonome. Et avec son alliance avec l’Iran, l’Arabie et la Russie, elle peut orienter les flux d’énergie à sa guise. Elle dispose de toutes les technologies majeures et de la base industrielle dominante.
Dans ces conditions, comment l’occident peut-il justifier d’avoir un privilège de consommation d’énergie supérieur au reste du monde ? D’avoir des monnaies fortes qui lui permettent de se réserver l’accès aux produits les plus recherchés ?
L’inflation qui nous attend, c’est le rééquilibrage de nos systèmes de prix sur les systèmes de prix mondiaux. C’est à dire que l’immense majorité des habitants du monde auront à terme la même légitimité à accéder à l’énergie, particulièrement pétrolière. Et notre production sera évaluée à ce qu’elle vaut en parité de pouvoir d’achat, ce qui signifie une sérieuse dégringolade.
Et cela peut aller très vite. Nous sommes dans de telles contradictions que notre énergie dépend encore de notre fournisseur russe, que par ailleurs nous vouons aux gémonies quotidiennement : une bonne partie du gaz transite encore de Russie par la Pologne et l’Ukraine, une bonne partie du pétrole vient également de Russie en transitant par l’Inde. On s’est gargarisé d’avoir convenablement passé l’hiver alors que c’est juste parce que la Russie maintient ses robinets ouverts depuis 15 mois. Et personne n’en parle, mais tout le monde sait que l’hiver prochain n’est en rien assuré.
Si l’on observe la méthode suivie par la Russie, on s’aperçoit qu’elle est faite de patience, elle attend le bon moment pour jouer ses cartes, laisse l’adversaire lui donner à de multiples reprises les raisons et la légitimité d’agir.
Ce qui a été fait à propos de l’accord sur les céréales est très intéressant. La Russie, depuis le début répète avec calme mais constance que l’occident ni l’Ukraine n’applique leur part des engagements et que cela va mener à la rupture de l’accord. Tout le monde s’est habitué à ce discours et est arrivé à penser que la Russie râle mais qu’elle n’agira pas. Puis lorsque le moment vient où la Russie rompt l’accord, on découvre qu’elle a tout préparé pour que cela se passe au mieux : non seulement l’Afrique n’a pas mis en cause la décision russe, mais elle se trouve rassemblée pour célébrer la coopération historique URSS-Russie / Afrique à St Pétersbourg, quelques semaines seulement après la rupture de l’accord. L’UE en revanche n’a rien prévu pour gérer les conflits liés à l’arrivée sur ses marchés des céréales ukrainiennes soldées …
De la même manière, tout le monde a l’air de considérer que, puisque le gaz russe continue à arriver depuis 15 mois, c’est que la Russie ne coupera pas le robinet…
Mais pourquoi la Russie ne le ferait-elle pas au moment où, de son côté tout sera prêt pour le faire et au moment où l’impact sera maximum… Cet hiver ? Pas impossible.

La réponse à l’inflation choisie par l’occident, c’est d’augmenter les taux d’intérêt. C’est un autre volet du suicide collectif. Je ne sais pas le dire autrement :
1. C’est une politique basée sur l’expérience des années 80, à l’époque où l’occident contrôlait la finance et l’industrie mondiale. La montée des taux d’intérêts engendrait une récession mondiale, mais cette récession frappait en priorité les fractions les plus fragiles, pays endettés en dollars, économies les moins productives. Aujourd’hui la situation est différente. L’occident ne contrôle plus la finance mondiale. Donc, la hausse des taux d’intérêt n’atteindra que très indirectement la Chine, qui va continuer à se développer et entraîner avec elle une large partie du sud. Donc, l’économie du nord va entrer en récession (auto-provoquée) et perdre des parts de marchés à l’international. De plus, l’économie occidentale n’est plus l’économie la plus compétitive, en particulier pour une Europe qui se prive d’elle-même de sa source naturelle d’énergie à bas coûts, la Russie …
2. Il y a une crise de la dette latente aujourd’hui dans les pays du nord et en particulier dans certains pays important de l’UE, aux USA et au Japon. La montée des taux va rapidement rendre cette dette ingérable. Les frais financiers, les intérêts vont exploser et sans croissance, les états ne pourront plus faire face. La solution sera l’inflation ou la faillite.
3. Le système financier occidental hypertrophié va lui-même se trouver en crise profonde. On a déjà vu les premiers soubresauts avec les faillites des deux banques américaines et du Crédit Suisse cet hiver. Les banques ont consenti d’énormes quantités de prêts à taux très bas. Ces prêts continuent à courir, mais les taux montent. Au fur et à mesure que les taux et l’inflation montent, ces prêts anciens subissent une décote irrémédiable, jusqu’à ne plus valoir grand chose. Les bilans des banques sont alors en grande difficulté.

Alors, comme disait Lénine, que faire ?

A mon sens, le socialisme deviendra rapidement une urgence vitale, une sorte de socialisme de guerre. La tendance naturelle du capitalisme pourrait être de laisser s’effondrer l’économie réelle en même temps que l’économie financière et les superstructures de marchés.

Il faudra au contraire agir pour sauvegarder ce qui peut l’être de la production réelle en créant rapidement une autre structure de pilotage de l’économie. Il faudra rapidement identifier les manques, re-répartir les ressources disponibles pour produire ce qui est indispensable.

De nouvelles directions politiques vont émerger, en particulier dans la classe ouvrière. Toutes les superstructures occidentales seront décrédibilisées voire balayées par le souffle de l’implosion.

Nous aurons besoin d’un parti fort et structuré, d’une classe ouvrière qui prenne le pouvoir entre ses mains.

En gros, et pour le dire très vite, il va falloir apprendre très très vite à reprendre tout ce que nous avions abandonné, à penser à l’opposé de ce que l’on nous a appris, à faire le contraire de ce qui nous a été imposé.

 

Écoutons l’Afrique, d’où souffle un vent nouveau, par Franck Marsal

Mais ce que n’ont surtout pas vu, ou pas voulu voir, les commentateurs occidentaux, c’est que le fait majeur de ce sommet n’est paradoxalement pas la Russie, ni même la relation entre la Russie et l’Afrique. Le fait majeur de ce congrès, c’est l’émergence d’une nouvelle Afrique, d’une Afrique qui émerge comme facteur décisif de rang mondial, d’une Afrique qui, après avoir vaincu il y a 60 ans le colonialisme direct, se bat aujourd’hui pour vaincre le néo-colonialisme, pour éradiquer la domination culturelle, économique et politique qui avait remplacé la domination directe politique.

Voici à ce titre la manière dont un quotidien d”Alger “le carrefour d’Algérie” résume le sommet :

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Quelques leçons du Sommet Russie-Afrique

Auteur : Omar Benbekhti

Premièrement, la Russie a montré que, contrairement aux pressions et velléités de l’Occident, elle n’était pas du tout isolée à l’échelle planétaire. Deuxièmement, ses apports pour le développement des pays africains, longtemps pillés et restés sous le joug de cet Occident prédateur, étaient beaucoup plus consistants que ceux habituellement «offerts» par les institutions capitalistes néocoloniales. L’ordre assuré par le chaos tel que mis en œuvre par les puissances impérialistes, ne paie plus et ne rencontre guère l’écho escompté. La peur ne sauve pas, et contrairement au dicton de chez nous, elle n’apporte pas la paix. Il faut accepter d’affronter les difficultés de la vie, avec ses hauts et ses bas. Cela exige des prises de conscience d’abord, mais aussi et surtout une forte dose de courage. Mettre le feu partout ne saurait constituer le contenu d’une politique internationale. Or c’est bien cela que fait l’Occident: mettre le feu partout. Enfin, on aura compris qu’en géopolitique, les symboles ne sont pas anodins. Aujourd’hui, par exemple, les Etats-Unis découvrent leur visage au Sahel, en prononçant des «sanctions» inutiles, fausses et futiles à l’encontre de hauts gradés maliens: ceci démontre qu’à présent, ce sont eux qui sont à la manœuvre, car la France a failli. Mais ils seront comme au Vietnam, comme en Afghanistan, chassés et s’enfuiront dans leurs avions. Leur Rambo et ses prouesses, c’est juste valable pour Hollywood. Tout le reste c’est de l’enfumade. Quant à leurs «droits de l’homme», ils sont bien mal placés pour en parler, eux qui ont commis les pires exactions en Irak, au Vietnam et ailleurs. Les peuples ont de la mémoire ! (note de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Écoutons l’Afrique, d’où souffle un vent nouveau, par Franck Marsal

Il faut consulter les médias africains pour avoir les vidéos des principales interventions des chefs d’états africains au sommet Russie – Afrique de St Pétersbourg.

47 pays africains étaient représentés à ce sommet, sur les 54 que compte le continent, dont 27 représentés au plus haut niveau (chefs d’états ou de gouvernement, vice-président, président du parlement). Les médias occidentaux ont unanimement communiqué sur le nombre de “17 chefs d’états”, afin de minimiser l’événement.

 
 Saint-Pétersbourg, Russie, 27 juillet (Prensa Latina) L’Afrique est prête à travailler avec la Russie car elle est un partenaire pour tous les pays du continent, a déclaré aujourd’hui le président de l’Union africaine, Azali Assoumani, lors de la plénière du Sommet Russie-Afrique.

Les organisations continentales ou régionales africaines ont également largement participé : Union Africaine, Communauté de l’Afrique de l’Est, Autorité intergouvernementale pour le développement, Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique, Marché commun de l’Afrique orientale et australe, Communauté de développement de l’Afrique australe, Communauté économique des États de l’Afrique centrale, Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, Union du Maghreb arabe et Banque africaine d’import-export.

La guerre en Ukraine a été évidemment largement abordée, ainsi que la rupture de l’accord sur le transit en Mer Noire des céréales ukrainiennes, dont la presse française a fait largement mention. En écoutant les interventions, on obtient sur ce sujet là aussi un autre son de cloche. Ainsi, dans sa conclusion, le président sud-africain Cyril Ramaphosa rappelle que ce qui préoccupe les pays africains, c’est l’augmentation du prix des engrais, nécessaires à leur propre production de nourriture :

“Outre notre volonté de soutenir un processus de paix dans le monde entier, ce conflit nous affecte aussi directement. Comme nous vous l’avons dit la dernière fois, en ce qui concerne la sécurité alimentaire, les prix de nos engrais ont augmenté.”

Cette question des engrais est centrale pour la sécurité alimentaire mondiale et plus importante même que celle des céréales. En effet, comme l’a rappelé le capitaine Traoré (dans un discours remarqué, dont nous diffusons la vidéo ci-dessous), les céréales ne sont pas un produit majeur des traditions alimentaires africaines, saut pour les pays d’Afrique du Nord. Or, un des motifs de mécontentement majeur de la Russie ayant abouti à la rupture de l’accord sur les céréales furent la quantité d’obstacles et de sanctions mis sur la commercialisation des engrais russes et le refus du gouvernement de Kiev de remettre en service le pipeline qui permet l’exportation de l’ammoniac produit par l’usine de Togliatti en Russie.

La plupart des interventions ont remis à l’honneur le glorieux passé de l’Union Soviétique et son soutien fraternel, sincère et efficace à la souveraineté des pays africains. Pour les pays africains, et cela ressort de nombreuses interventions, la Fédération de Russie est la continuatrice, dans sa politique africaine, de l’Union Soviétique.

Mais, ce que n’ont surtout pas vu, ou pas voulu voir, les commentateurs occidentaux, c’est que le fait majeur de ce sommet n’est paradoxalement pas la Russie, ni même la relation entre la Russie et l’Afrique. Le fait majeur de ce congrès, c’est l’émergence d’une nouvelle Afrique, d’une Afrique qui émerge comme facteur décisif de rang mondial, d’une Afrique qui, après avoir vaincu il y a 60 ans le colonialisme direct, se bat aujourd’hui pour vaincre le néo-colonialisme, pour éradiquer la domination culturelle, économique et politique qui avait remplacé la domination directe politique.

Voici ce qu’en dit Cyril Ramaphosa, président de l’Afrique du Sud, première économie africaine et membre fondateur des BRICS : “Nous ne voulons plus exporter des matières premières uniquement, les ressources minières et agricoles de notre continent. Nous voulons bien exporter des produits finis avec de la valeur ajoutée. Il faut également assurer le respect de ce que nous faisons au niveau national. Il faut arrêter les pays qui ne pensent qu’à leur propre bien-être et qui ne veulent qu’exploiter les ressources naturelles de l’Afrique, comme ils l’ont fait avant. Ils ont organisé la traite des esclaves, qui venaient du continent africain. Notre relation avec le reste du monde doit être basée sur le respect mutuel. Les pays africains, comme états souverains, doivent également pouvoir mener une politique extérieure indépendante.”

Le vent de la liberté et de l’émancipation souffle à nouveau en Afrique et il est depuis plusieurs années particulièrement fort dans l’ancienne AOF, l’Afrique Occidentale Française, la partie ouest de l’ancien empire colonial français. Après le Mali, la Guinée et le Burkina Faso, c’est le Niger qui vient de tomber. Le Niger, c’est le pays, où l’armée française pensait avoir trouvé refuge pour maintenir sa présence militaire dans la région, après avoir été expulsée du Mali.

Voici à ce propos les principaux éléments de la déclaration du président de la transition malienne, Assimi Goïta :

“Convaincu que la restauration de la paix, de la sécurité et de la stabilité est la pierre angulaire de tout développement, nous avons décidé d’assumer pleinement notre responsabilité première qui est de protéger nos populations et de défendre l’intégrité de notre territoire. Ce choix stratégique intervient après une décennie de présence des forces internationales, sans résultat tangible et dont le chemin consistait à entretenir la menace sur notre territoire et à nous maintenir dans la dépendance. C’est pourquoi, dans le cadre du renforcement des forces de défense et de sécurité, le Mali a noué avec la Russie un partenariat militaire dont je tiens à saluer la fiabilité. Ainsi, avec le soutien de la Russie, le Mali retrouve progressivement sa pleine souveraineté sur l’ensemble de son territoire et nos forces de sécurité opèrent en toute autonomie et en toute liberté d’action. Les forces maliennes sont désormais dans une dynamique offensive en reprenant du terrain et réduisant de façon significative les attaques ciblant les camps militaires et les civils, permettant ainsi le retour progressif des personnes déplacées et des services sociaux de base dans plusieurs localités. (…) Comme vous le savez, la région du Sahel en général et le Mali en particulier, est en proie depuis quelques années à une crise multidimensionnelle résultant de l’intervention de l’OTAN en Libye et cela a rendu les populations encore plus vulnérables, déjà confrontées aux effets combinés des facteurs sécuritaires, socio-politiques, économiques, climatiques, environnementaux et récemment sanitaires liés aux effets de la pandémie du COVID-19. (…) L’instrumentalisation et la politisation des questions des droits de l’homme doivent cesser, de même que le système “deux poids – deux mesures” (…). Le sommet de Saint-Pétersbourg nous donne l’opportunité de tracer ensemble les contours d’un espace commun de prospérité, de stabilité et de sécurité. Il reste entendu que ce cadre rénové sera élaboré sur la base des principes de respect mutuel, des relations d’égal à égal, et des intérêts partagés au bénéfice de nos populations. M. le Président, mesdames et messieurs, la situation économique mondiale est inquiétante. En effet, selon les prévisions, l’économie mondiale serait au bord de la récession en 2023. Cependant, nous avons des motifs d’espérance et demeurons particulièrement attentifs à une alternative qui se caractérise par l’émergence des BRICS. Les pays des BRICS se hissent au premier rang de l’économie mondiale et constituent des réponses fiables pour le continent sans contrepartie hypothéquant le développement de notre continent et l’épanouissement de nos populations. Ainsi, les BRICS constituent un espoir de soustraire nos pays d’un ordre international fondé sur la domination et la marginalisation. C’est pourquoi le Mali soutient des initiatives telles que créer une banque de développement pour le financement des infrastructures ou encore offrir de nouveaux mécanismes et moyens de paiement internationaux. (…)”

Enfin, je ne vais pas retranscrire l’intervention du Capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition du Burkina Faso.

 

"Hissez le drapeau blanc, et allez voir Poutine en paix… "

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Sylvain Takoué

 

Nous publions la lettre ouverte de l’écrivain Sylvain Takoué à Volodymyr Zelensky: « Hissez le drapeau blanc, et allez voir Poutine en paix… ». Sylvain Takoué est un romancier et journaliste ivoirien.  Né dans une famille modeste, le 11 juillet 1970 à Gagnoa, dans le centre-ouest de la Côte d’Ivoire, Sylvain Takoué est très tôt influencé par les œuvres de Victor Hugo. Il publie, en 2009, son premier livre intitulé « Gbagbo-le-petit », contre le régime en place. Persécuté, il ne rentre de son exil du Burkina Faso qu’à la chute du régime Gbagbo, le 11 avril 2011, pour exercer en tant que journaliste au sein du Quotidien d’informations générales « Le Nouveau Réveil » et publie d’autres romans. Il crée l’ONG Chinafrica International en juin 2022 dédié à la transformation globale de l’Afrique par la coopération de l’Afrique avec la Chine. Sylvain Takoué vient de publier Une seule Chine pour alerter l’opinion internationale sur les risques réels de voire éclater une troisième guerre mondiale.

Monsieur le président Zelensky,

Un sommet de l’OTAN, comme celui tenu les 11 et 12 juillet 2023, à Vilnius, dans la capitale de la Lituanie, ne pouvait pas vous donner des lauriers de gloire à la grecque ancienne. Il ne pouvait pas non plus vous attribuer des « lettres de créances » sûres, qui feraient accepter de plain-pied l’Ukraine parmi les 31 pays-membres. Non, il nourrissait de vrais faux espoirs pour vous, et vous le savez au fond de vous-même.

L’OTAN vous pose la suicidaire condition de gagner d’abord votre « guerre » contre la Russie, avant d’espérer faire entrer l’Ukraine en son sein. Gagner la guerre contre la Russie ? Sans être d’office membre de l’OTAN ? Cette équation, qui ne vous laisse aucune lisibilité réelle sur votre demande d’adhésion, vous a tellement interloqué, que vous l’avez qualifiée d’« absurde ». Et ce Sommet de Vilnius était pour vous incontestablement comme une douche froide, que l’on vous a fait prendre comme en un temps d’hiver.

Vous reconnaissez vous-même ce fait par vos propres propos, puisque vous avez aussi dit:« Il semble qu’il n’y ait aucune volonté d’inviter l’Ukraine à adhérer à l’OTAN,ou à devenir membre de l’alliance ».

Ce fait est totalement vrai, car l’entrée de l’Ukraine à l’OTAN pousserait, selon l’article 5 de cette vieille organisation militaire, les 31 pays membres à entrer tous ensemble en guerre contre la seule Russie.

Or, « la Russie est une superpuissance atomique, qui possède le plus grand nombre d’ogives nucléaires au monde, soit environ 6 000, dont plus de 1 600 seraient déployées et prêtes à l’emploi. Une confrontation militaire directe avec elle est un scénario que tous les alliés veulent éviter à tout prix, étant donné le risque élevé d’escalade et les conséquences catastrophiques d’une éventuelle guerre nucléaire » (BBC News Afrique).
« "Nous serions en guerre avec la Russie, si tel était le cas", a même déclaré le président américain Joe Biden, interrogé, la veille du début du Sommet de Vilnius, sur l’éventuelle adhésion de l’Ukraine à l’alliance » (CNN), lui qui voulait pourtant approvisionner l’Ukraine en armes à sous-munitions, avant de se raviser ipso-facto en se heurtant à l’opposition des Nations-Unies et de la Grande-Bretagne, à ces armes non-conventionnelles et interdites, dangereusement utilisées par l’Amérique au Cambodge en 1970, et dont les effets pervers sont encore visibles.

D’ailleurs, le Premier ministre du Cambodge, Hun Sun, a prévenu en ces termes : « Ce serait le plus grand danger pour les Ukrainiens, pendant de nombreuses années, voire jusqu’à 100 ans, si des bombes à fragmentation étaient utilisées dans les zones occupées par la Russie sur le territoire ukrainien. Par pitié pour le peuple ukrainien, j’appelle le président américain, en tant que fournisseur, et le président ukrainien, en tant que destinataire, à ne pas utiliser de bombes à fragmentation dans la guerre, car les vraies victimes seront les Ukrainiens ». (Nouvelle Aube).

En effet, « après 30 ans d’une guerre civile qui a pris fin en 1998, le Cambodge reste l’un des pays les plus minés au monde. Environ 20 000 Cambodgiens ont été tués au cours des 4 dernières décennies, après avoir marché sur des mines ou munitions non explosées. Les travaux de déminage se poursuivent à ce jour, le gouvernement s’engageant à éliminer toutes les mines et munitions non explosées, d’ici 2025. En janvier, un groupe d’Ukrainiens ont visité des champs de mines au Cambodge, dans e cadre d’une formation. Les armes à sous-munitions sont interdites dans nombre de pays, notamment européens, signataires de la Convention d’Oslo de 2008. Leur usage est très controversé, car les charges qu’elles dispersent sont accusées de faire beaucoup de victimes civiles collatérales ». (Nouvelle Aube).

Oui, les Grandes Têtes de l’OTAN s’avouent elles-mêmes impuissantes et vaincues devant le problème de l’entrée de l’Ukraine parmi elles, nonobstant la France qui a livré à l’Ukraine des armes à longue portée, comme si elle avait jamais gagné par elle-même une guerre, par le passé. Ces Grandes Têtes de l’OTAN hésitent à vous faire passer la porte d’entrée, si elles ne sont pas déjà en train de vous montrer la porte de sortie. Bientôt, vous paraîtrez comme un homme indésirable à leurs yeux, et vous estampillant « persona non grata », vous serrer même la main en public sera la chose que chacun des Grands de l’OTAN voudra faire le moins possible avec vous.

Vous vous verrez abandonné à votre sort, et le prochain Sommet de l’OTAN pourrait se faire, porte close, refermée sur vos doigts, ou carrément sans vous. Pourquoi alors croire encore plus longtemps que l’Ukraine dicterait sa cause à des pseudo-alliés qui n’y croient même presque pas, et qui mesurent véritablement la puissance de feu de la Russie ? Les Grandes Têtes de l’OTAN savent entre elles que votre cause est perdue, que votre sort est scellé, et que leur « amitié » avec vous les perdrait sans doute aussi.

Non, renoncez-y : hissez le drapeau blanc, et allez voir Poutine en toute fraternité, pour mettre fin au péril en la demeure. Là, se trouve le salut pour vous et pour l’Ukraine. Vos alliés de l’OTAN, qui vous poussent dans le dos, par ruse, stratagème et calculs froids, en fournissant armes, munitions et financements pour vous maintenir encore en situation de guerre, vous conduisent tout droit au billot, tandis qu’ils portent entre eux le toast au champagne, contents de vous avoir pour le parfait bouc émissaire et la vraie tête de Turc dans cette affaire bizarre où vous avez été précipité par eux.

Ce ne sont pas leurs 31 pays respectifs qui s’écroulent sur le champ de bataille, mais le vôtre : l’Ukraine. Combien de temps encore passerez-vous à écouter les délires de leurs généraux galonnés et surfaits, qui, du haut de leur tour vitrée, vous dictent des plans foireux de guerre, lisant des cartes erronées, et cela, pendant qu’ils savourent du café chaud au chocolat et des croissants croustillants, en passant le clair de leur temps à regarder aux jumelles se faire les affrontements suicidaires et apocalyptiques de Kiev contre Moscou ?

Quittez cette situation incroyable, levez le drapeau blanc, et allez voir Poutine pour pacifier l’axe Kiev-Moscou. Ne vous endurcissez pas plus longtemps, car plus personne de dur de l’OTAN, ne sera plus bientôt derrière vous pour vous aider à continuer cette inutile résistance : le conflit coûte très cher financièrement à l’OTAN, et il ne fait plus aucun doute que leurs ressources pour vous se raréfieront et cesseront, au risque de causer la ruine de leurs économies – même si le président français Emmanuel Macron se plaît tant à dire : « Au-delà des efforts déjà faits et que nous renforçons, nous offrons aujourd’hui un signe clair de pérennité de notre soutien à l’Ukraine. Je pense que c’est un point extrêmement important. La Russie est fragile, militairement et politiquement, plus que d’aucuns ne le disaient. Et notre soutien à l’Ukraine est durable, plus que d’aucuns ne le pensaient » (TV Libertés).

Ce n’est, ni plus ni moins, que du pur charlatanisme, de la poudre de perlimpinpin. Ce serait encore à vos risques et périls d’y croire.

Aucun timing, aucun dead line ne vous été communiqué, de façon franche et sincère, quant à cette adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, qui cause tout ce cinéma de la propagande « Otanienne ». Cela signifie que vous serez dissuadé à l’usure, et que faute de pouvoir véritablement gagner aucune guerre face à la Russie, vous vous ramollirez progressivement de vous-même. Vous n’avez d’ailleurs qu’à regarder la situation de la Suède, pour vous en convaincre : « Si le processus d’intégration de la Suède – un pays sans conflit ouvert – a été bloqué pendant des mois par la réticence de la Turquie, on peut s’attendre à une résistance encore plus grande dans le cas de l’Ukraine. D’ailleurs, lors du Sommet de Vilnius, il est apparu clairement que tous les membres de l’OTAN ne sont pas également favorables à l’adhésion de l’Ukraine » (BBC News Afrique).

Car, « D’une part, les pays d’Europe de l’Est, soutenus par la France et le Royaume-Uni, se sont montrés plus favorables à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Ce groupe a fait pression pour que le mot "invitation" soit inclus dans la déclaration, facilitant ainsi une adhésion rapide par le biais d’une décision politique. En revanche, les Etats-Unis et l’Allemagne se sont montrés prudents quant à l’accélération de l’adhésion. Joe Biden a été clair : "Je ne pense pas qu’il y ait unanimité au sein de l’OTAN, sur la question de savoir s’il faut accepter ou non l’Ukraine dans la famille de l’alliance, maintenant, à ce moment-là, en pleine guerre" » (BBC News Afrique).

Vous l’aurez compris : acceptez les médiations initiées, et réconciliez l’Ukraine avec la Russie. L’une des solutions serait peut-être que vous fassiez à nouveau prendre à l’Ukraine la loi adoptée en 2010, qui lui interdisait tout simplement l’adhésion à tout bloc militaire, et qui fut abrogée.

Sylvain Takoué,
Ecrivain africain,
Auteur du livre  Guerre en Ukraine : Poutine n’est pas le Mal  (éd. Icône, juillet 2023).