mardi 31 mai 2022

« En Marche » premiers dérapages

par olivier cabanel blog AGORAVOX
mardi 24 mai 2022

A peine les ministres nommés, des problèmes surgissent, et le résultat des législatives ne va probablement rien arranger.

Damien Abad doit commencer à regretter d’avoir quitté la présidence de LR, puisqu’il est accusé de viol par 2 femmes.

La justice fera peut-être son chemin, vu les réactions médiatiques récentes, d’autant que, même si dans un 1er temps, les justiciables ont été déboutées, l’article de Médiapart est éloquent, et fait boule de neige avec d’autres médias, obligeant peut-être le gouvernement d'agir.

Les faits reprochés à Abad, sont graves, l’une des plaignantes ayant évoqué l’utilisation d’une probable drogue, avant d’être violée…

Après avoir accepté un dîner avec l’intéressé, elle dit s’être réveillée dans une chambre d’hôtel, la tête lourde et en sous-vêtement. lien

Et quid de Darmanin, pris lui aussi depuis 2017 dans une affaire pour le moins scabreuse... ?JPEG

La plaignante évoque la sollicitation qu’elle aurait fait en 2009 auprès du ministre, alors député, dans une affaire de chantage et d’appels malveillants provenant de son ex-compagnon, et, selon elle, sur la base d’une lettre du député, celui-ci aurait fait miroiter son aide en échange de faveurs sexuelles... ce qu’elle aurait accepté.

Darmanin a nié les faits, en expliquant qu’il s’agissait d’une relation consentie. lien

Dans un premier temps, la justice est passée, et a requis un non lieu, en attendant la décision définitive du magistrat instructeur. lien

Mais alors quid de la lettre de celui qui n’était encore qu’un député et qui confirmait noir sur blanc la proposition de celui qui allait devenir ministre de l’intérieur ?

Ce n’est hélas pas tout…

Eric Dupond-Moretti est visé par une plainte pour prise illégale d’intérêt. lien

Avec un tout petit peu de recul on pourrait aussi s’étonner de la nomination à l’agriculture de Marc Fesnau, lequel à signé une tribune de soutien à la chasse à courre, et qui s’est opposé à l’interdiction de l’élevage en cage des poules et des lapins, mais aussi à l’exigence de garantie sur les conditions d’abatage des animaux, étant aussi hostile à l’obligation d’installer des caméras de contrôle vidéo dans les abattoirs.

La nouvelle ministre de l’écologie, Amélie de Montchalin n’est pas en reste, puisqu’elle a voté contre l’interdiction du glyphosate

Quand à Stanislas Guérini, le nouveau ministre de la fonction publique, c’est lui qui trouvait « tenable » l’objectif de supprimer 120 000 postes de fonctionnaires, et qui est favorable au départ à la retraite à 65 ans.

Et d’autres surprises plus ou moins agréables sont en train de pointer le bout de leur nez à l’horizon des législatives... puisque le principe de la démission d’un ministre s’il perd l’élection continue de s’appliquer, et ils sont une bonne quinzaine de candidats à la députation à se mettre en danger... la 1ère ministre en tête puisqu’elle est candidate dans le Calvados, alors qu’elle est née à Paris...lien

De Brigitte Bourguignon à Olivia Grégoire, en passant par Stanislas Guérini, Olivier Véran, Gabriel Attal, Franck Riester, Clément Beaune, Justine Bénin, Yaël Braun-Pivet, Olivier Dussopt, et ceux déjà cité, ils devront donc démissionner s’ils perdent la législative. lien

ça tombe mal, Olivier Dussopt vient d’être visé par une enquête pour corruption…

Gabriel Attal, Olivier Véran, et Franck Riester n’ayant pas laissé de souvenirs impérissables, sont particulièrement menacés.

Ce dernier a été largement contesté pour son inaction culturelle (lien) et Gabriel Attal, l’ex-porte parole de Macron, trimballe derrière lui une pesante casserole de menteur. lien

Quant à Olivier Véran, sa volonté de répandre un climat anxiogène en temps de crise sanitaire n’a pas laissé un si bon souvenir par sa propension à semer un climat de panique. Lien

Ce n’est pas hélas le plus grave, car ce ministre de la santé a laissé les hôpitaux dans l’état de délabrement que l’on sait.

Comme l’écrit Jade Peychieras dans les colonnes de France Bleu : « le système hospitalier est en train de craquer, d’exploser et risque de s’effondrer d’ici cet été  ». Lien

Mais c’est peut être avec Pascal Canfin que la « république en marche » touche le fond.

Ce député européen, que certains internautes taquins ont surnommé « Pascal Baratin », s'affirme écologiste, et vient de dresser un monument de louange à la macronie, lors de l’interview donné le 22 mai sur France Inter.

Rappelant qu’il avait été pressenti par Macron pour entrer au gouvernement, il a préféré garder son poste européen, et il a profité de l’émission « questions politiques » animée par Thomas Snegaroff, Carine Bécard, Nathalie Saint-Cricq et Françoise Fressoz, pour faire « un renvoi d’ascenseur » en règle en faveur du président français et de son gouvernement.

Assurant que les énergies propres ne peuvent pas à elles seules permettre la transition écologique, il a fait une peu raisonnable promotion du nucléaire, oubliant au passage que les EPR sont un fiasco financier, et que les délais de construction sont largement dépassés.

En effet, l’EPR de Flamanville a largement triplé son coût, et alors qu’il devait entrer en service en 2012, il n’est toujours pas opérationnel, même si en haut lieu on nous promet qu’il démarrera en 2023. lien

Or, en principe, la date butoir pour le « zéro émission » est fixée à 2035, donc dans 13 ans, alors que la durée de construction d’un seul EPR est pour l’instant de 20 ans, rendant le scénario de Canfin totalement illusoire, puisque ce n’était qu’en 2003 que le projet de Flamanville a été acté.

En effet, le député européen a rappelé dans l’émission que le Parlement européen doit voter prochainement l’objectif d’une mobilité routière « zéro émission » (donc le tout électrique) d’ici à 2035.

Si l’on considère que 2022 sera la date retenue de projet de construction de plusieurs EPR, ils ne pourraient pas être opérationnels avant 2043...soit largement après la date du « zéro émission »…et à quel prix !

Le gouvernement lui même admet que la mise en service du premier réacteur ne serait pas possible avant 2037, pour un montant de 52 à 56 milliards (pour 6 EPR), (lien) sachant que celui de Flamanville a coûté au moins 21 milliards.

Une simple règle de trois permettrait de penser que le prix des 6 EPR est largement sous-estimé, et qu’il faudrait tabler sur un prix d’au moins 120 milliards, faisant grimper d’autant le prix de l’électricité nucléaire, estimé par la cours des compte à 120 € le MWh. lien

Sauf que si la Cour des Comptes se base sur le prix des EPR estimé aujourd’hui (soit environ 55 milliards) il faudra multiplier au moins par 2 le prix du KW nucléaire.

Ajoutons que la voiture électrique est une technologie qui va générer toujours plus de consommation électrique, sauf que sans les réacteurs promis, et espérés par Macron, ce sera mission impossible, et donc largement contre-productif.

Au cours de cette émission, Canfin a même justifié le refus de la macronie d’interdire la pêche au chalut, expliquant :

« il fallait choisir entre la volonté du lobby de la pêche (de continuer le chalutage ndlr) et la radicalité de l’autre coté (ndlr de ceux qui veulent l’interdire »...et assurant : « nous avons essayé de faire le chemin du milieu  ». lien

Comprenne qui pourra…

Comme dit mon vieil ami africain : « quand tu lances la flèche de la vérité, trempe la pointe dans du miel  ».

le dessin illustrant l’article est de Sanaga

Merci aux internautes pour leur aide précieuse.

Olivier Cabanel

 

Qui commande vraiment les forces armées de l’Ukraine ? Les relations entre l’armée et Zelensky remises en question

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Les chaînes télévisées et les médias ukrainiens ont commencé à parler du développement d’un conflit entre les dirigeants ukrainiens « indépendants » et le commandant en chef de l’AFU, Valeriy Zaluzhnyy. Malgré les tentatives de l’entourage de Vladimir Zelensky de cacher ce qui se passe, cela ne fonctionne pas.

« Il y a depuis longtemps un groupe de conseillers de l’OTAN au sein de l’état-major [ukrainien] qui planifie les opérations militaires. Récemment, une forte confrontation s’est engagée en raison de l’attitude des généraux américains qui considèrent nos troupes comme de la chair à canon envoyée se faire massacrer sur le front oriental. M. Zaluzhny est en désaccord sur cette question avec les dirigeants politiques du pays, qui soutiennent l’avis des conseillers [de l’OTAN] », écrit le canal ukrainien Telegram « Resident ».

Comme l’a indiqué plus tôt la chaîne Telegram Legitimniy, un groupe d’officiers des forces armées américaines a été déployé en Ukraine. Ces officiers ont le pouvoir de donner directement des ordres aux unités et formations ukrainiennes, ainsi que d’annuler les ordres du commandement des forces armées ukrainiennes et de la garde nationale. En cas de désobéissance aux ordres américains, Kiev risque de se retrouver sans soutien financier et militaire de Washington. Dans le même temps, les Américains exigent des actions plus décisives de la part des forces armées ukrainiennes : une contre-attaque, et non pas « rester assis dans les villes ». Selon la direction de l’état-major ukrainien, le Pentagone ne connaît pas les capacités réelles des forces armées russes. Jusqu’à présent, les conseils militaires venus d’outre-Atlantique ont entraîné des défaites pour les forces armées ukrainiennes.

Tout cela se superpose au conflit personnel entre Zelensky et Zaluzhny.

Le conflit a éclaté après que les données d’un sondage d’opinion mené par une agence ont été rendues publiques et ont montré que la popularité du commandement de l’armée parmi la population des territoires contrôlés par Kiev était supérieure à celle de Zelensky. L’activité de M. Zaluzhny sur les médias sociaux et la création de sa propre fondation publique ont été interprétées par l’équipe de M. Zeluzhny comme une tentative de saper le président. Depuis lors, M. Zaluzhny a presque complètement disparu des événements publics et des réseaux sociaux, et ses déclarations aux médias sont désormais exclusivement impersonnelles.

Selon les initiés, la confrontation entre Zaluzhny et Zelensky, avec les Américains derrière lui, a atteint un nouveau niveau. Selon un journaliste de la chaîne Resident, M. Zaluzhny insiste sur le retrait du groupe ukrainien de Severodonetsk, où l’histoire d’Azovstal pourrait bientôt se répéter pour les forces armées. Cependant, M. Zelensky ne veut pas en entendre parler, affirmant qu’après la reddition des militaires ukrainiens à Marioupol, l’Ukraine a besoin d’un nouvel exemple de « courage et d’héroïsme ». Les Américains suggèrent à Zelensky qu’il est nécessaire de tenir Severodonetsk à tout prix.

Le fait que les militaires ne sont que de la « chair à canon » pour le régime et ses maîtres américains a été démontré par la tentative des forces armées ukrainiennes de s’emparer de l’île aux Serpents. Selon le ministre russe de la défense, le général Sergueï Choïgou, cette entreprise sciemment désespérée a coûté à l’Ukraine plus de 50 combattants des unités spéciales d’élite, quatre avions, dix hélicoptères, 30 drones et trois bateaux. L’armée a été sacrifiée pour le fantomatique espoir de débloquer les ports de l’Oblast d’Odessa afin de commencer à exporter des céréales vers les clients occidentaux.

Maintenant, selon les correspondants militaires, les militaires des FAU abandonnent leurs positions et se rendent par dizaines. Et les combattants de la défense territoriale font des émeutes – enregistrant sur vidéo les appels à Zelensky dans lesquels ils refusent de se battre. Le fait est que, ces derniers jours, le régime de Kiev a commencé à transférer sur les lignes de front les unités de défense territoriale de l’Ukraine occidentale et centrale, qui ne disposent pas d’armes lourdes et n’ont subi aucun entraînement.

Le commandement des FAU ferme les yeux sur ce qui se passe, et laisse faire les manifestants.

Dans ce contexte, l’équipe Ze est passée aux menaces contre le commandement des forces armées de l’Ukraine. Le président du bureau du président, Oleksiy Arestovich, a déclaré qu’il était nécessaire de « comprendre pourquoi les forces armées russes se sont très rapidement emparées du sud de l’Ukraine ». Il a cité « l’incompétence et la trahison » comme faisant partie des raisons du problème. Parmi les raisons de l’incident, il a appelé « l’incompétence et la trahison ». En réponse, une personnalité publique proche du commandement des forces armées ukrainiennes, Taras Chmut, a accusé l’équipe Ze de « rechercher à s’en tirer à bon compte », rappelant que l’armée ukrainienne sous Zelensky ne s’est pas développée et que l’ordre de défense a échoué.

Il semble que l’armée ukrainienne commence à comprendre le message.

source : Fondsk

traduction Avic pour Réseau International

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Publié par El Diablo

images d'illustration

«Imposteur», «mensonges» : Darmanin repris à la volée par plusieurs joueurs de football britanniques dénonce

Les déclarations du ministre de l'Intérieur mettant en avant une fraude massive de billets des supporters de Liverpool pour expliquer le chaos constaté autour du stade de France le 28 mai ont suscité de vives critiques outre-Manche.

Les propos tenus par Gérald Darmanin le 30 mai, qui a accusé les supporters britanniques d'avoir utilisé massivement des faux billets pour tenter d'accéder à la finale du 28 mai, tout en défendant le dispositif policier retenu par le préfet de police Didier Lallement, ont entraîné de sérieux remous en Grande-Bretagne, notamment de la part d'anciens joueurs renommés, mais également du club de Liverpool.

«Gérald Darmanin est un imposteur», a taclé Jamie Carragher, ancien défenseur central de Liverpool, ajoutant que «les mensonges et la manipulation de la part des autorités sont une honte». Très remonté, Jamie Carragher a qualifié la ministre des Sports française et l'UEFA de «menteurs» et vilipendé le comportement des forces de l'ordre, relayant plusieurs vidéos sur son compte appuyant les accusations de violences envers les supporters.

L'ancien défenseur des Reds est loin d'être le seul à remettre en cause la ligne de défense des autorités françaises, par ailleurs jugée peu vraisemblable par plusieurs enquêtes journalistiques.

Le latéral de Liverpool Andy Robertson a vivement critiqué, au micro de la BBC, la gestion des supporters britanniques qui se présentaient à l'entrée du Stade de France. «Un de mes amis s'est fait dire qu'il s'agissait d'un faux billet, alors que je vous assure qu'il ne l'était pas. C'était vraiment la pagaille», a-t-il raconté, contestant la version officielle selon laquelle les supporters de Liverpool seraient arrivés en retard et auraient provoqué le report du match.

Selon lui, l'organisation française a été une véritable «pagaille», avec des jets de gaz lacrymogènes sur la foule qu'il a qualifiés d'«inacceptables». «C'était horrible pour nos fans et pour toutes les familles qui ont vécu ça», s'est-il indigné, comptant sur une enquête pour éclaircir ces incidents. «La Ligue des champions devrait être une fête, mais ce n'était pas le cas», a-t-il regretté, estimant qu'il aurait peut-être été préférable que la finale se joue ailleurs qu'en France.

La défense de l'action des forces de l'ordre par le ministre français de l'Intérieur a aussi fait bondir Jason McAteer, ancien milieu offensif des Reds, qui avait déjà raconté avoir été agressé par des délinquants le 29 mai. Il a cette fois interpellé le ministre en partageant une vidéo d'enfants pleurant après avoir respiré du gaz lacrymogène : «C'est écœurant de voir comment des enfants et des fans innocents sont soumis à cela, Gérald Darmanin. Vous, votre police, votre stade en êtes responsables. Arrêtez les mensonges», a-t-il lancé.

Dans un style plus ramassé, l'ex-international anglais Gary Lineker a employé la langue de Molière juste après la conférence de presse de Gérald Darmanin avec ce court tweet : «C'est des conneries.»  

La police, la sécurité, tout était absolument horrible

Le club réclame des excuses du gouvernement

Un peu plus tard, l'AFP a rapporté que, dans une lettre adressée à la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castera, et publiée par le quotidien Echo de Liverpool, le président du club Tom Werner a fait part de son «incrédulité totale» quant à cette «série de déclarations non prouvées sur un sujet d'une telle importance», avant même la tenue d'une enquête indépendante.

«Vos commentaires sont irresponsables, peu professionnels et totalement irrespectueux des milliers de fans blessés physiquement et émotionnellement», a-t-il ajouté, disant avoir reçu de très nombreux emails de supporters «morts de peur» et dénonçant une «stratégie cherchant à attribuer la faute aux autres par le biais d'une conférence de presse».

«Au nom de tous les fans qui ont vécu ce cauchemar, je demande des excuses de votre part, et l'assurance que les autorités françaises et l'UEFA permettront à une enquête indépendante et transparente d'avoir lieu», peut-on encore lire dans le courrier. 

Du côté des autorités britanniques, qui ont demandé une enquête sur les événements survenues le soir du 28 mai, le porte-parole de Boris Johnson s’est dit «extrêmement déçu» du traitement infligé aux supporters de Liverpool. Dans un communiqué du 30 mai, la maire de Liverpool, Joanne Anderson, a apporté son soutien aux fans du club et dénoncé les accusations portées à leur égard comme étant «profondément irresponsables et contraires aux vidéos et témoignages». Un député de Liverpool présent au stade, Ian Byrne, a pour sa part déclaré ne jamais avoir «vu un environnement plus hostile», ajoutant : «La police, la sécurité, tout était absolument horrible.» 

Plusieurs experts sportifs ont remis en cause, dans la journée du 30 mai, les chiffres avancés par le locataire de la place Beauvau à propos des faux billets. Dans un article publié par Mediapart au sujet de ce fiasco organisationnel, des hauts fonctionnaires du ministère de l'Intérieur ont même exprimé leur embarras quant aux explications officielles. Cité par le média en ligne, un haut gradé de la gendarmerie a évoqué «des accusations absurdes» de la part du ministre. L'enquête sur les multiples incidents, annoncée dans la soirée du 30 mai par l'UEFA doit permettre, selon l'organisation, d'«examiner les prises de décisions, les responsabilités et les comportements de toutes les parties impliquées dans la finale».

 

La paix plutôt que le cycle de la mort

Conférence contre l’alliance de guerre, Berlin

mardi 31 mai 2022 par Chiara Schuster

Congrès anti-OTAN à Berlin. Les organisateurs tirent un bilan positif. Plaidoyer pour une architecture de sécurité commune incluant la Russie

L’émotion du ’discours contre la guerre’ du théologien et écrivain Eugen Drewermann, 81 ans, a été particulièrement impressionnante. La ’question la plus importante de notre temps’ - comment retrouver et préserver la paix - ainsi qu’une critique explicite du capitalisme et de l’impérialisme étaient au cœur de son discours.

Drewermann a identifié la ’désincarnation du corps en une simple marionnette’ comme une composante élémentaire de la guerre. Le ’cycle de la mort’ de la peur et du surarmement ne peut être brisé que ’si nous n’avons plus peur’. ’Nous aurions pu avoir la paix si nous avions eu le droit de la vouloir’, a déclaré Drewermann en se référant aux propositions de la Russie pour une architecture de sécurité commune.

Ce sont les États-Unis qui, pour leurs propres intérêts géopolitiques, ont imposé à l’Europe le conflit avec la Russie. La seule solution serait de quitter l’OTAN. ’Avec elle, la paix n’est pas possible, car elle ne doit pas l’être’.

Oskar Lafontaine avait déjà présenté des arguments similaires. Le cofondateur et ancien coprésident du parti Die Linke a assisté au congrès par vidéo. Une architecture de sécurité commune incluant la Russie est indispensable, a déclaré Lafontaine, qui a été ministre-président de la Sarre pendant 13 ans et chef du groupe parlementaire de gauche dans cette région de 2009 à 2022.

Les ’systèmes oligarchiques’, parmi lesquels l’ancien politicien de Die Linke a inclus la Russie, l’Ukraine et les États-Unis, ne sont pas capables de faire la paix. Il faut un autre ordre économique mondial. Il ne faut pas continuer à se laisser pousser devant les États-Unis.

Selon Lafontaine, il faut viser une paix à long terme pour l’Europe, qui doit inclure l’autonomie du Donbass. ’Les Russes aiment aussi leurs enfants’, a-t-il déclaré en citant une chanson du chanteur Sting et en ajoutant : ’tout comme les Allemands et les Ukrainiens’.

La modératrice et publiciste Christiane Reymann a fait la transition vers Lafontaine après les mots d’ouverture de la professeure émérite Karin Kulow et un mot de bienvenue de Gabriele Krone-Schmalz, ancienne correspondante à Moscou de l’ARD.

Lors du congrès, Ekkehard Sieker, journaliste indépendant et ancien collaborateur de la WDR, ainsi que Diether Dehm (Die Linke), député de longue date au Bundestag, auteur-compositeur et producteur de musique, ont mis l’accent sur le rôle des médias et des acteurs culturels.

’Les guerres [seraient] aussi menées pour les têtes’, a déclaré Sieker. Les journalistes deviendraient des soldats au lieu de mettre les puissants de la politique, de la culture et de l’économie ’sous la pression de la légitimation’, conformément à leur fonction de gardiens.
Il a décrit comment, depuis les années 1980, les ONG et les fondations philanthropiques assumaient de plus en plus de tâches de renseignement et a mis en garde contre une ’lente fascisation de l’État bourgeois démocratique’.

Dehm a qualifié la guerre en Yougoslavie de ’répétition générale’ pour les acteurs culturels, qui sont intimidés et se laissent intimider par des moyens économiques, mais aussi par des termes tels que ’front croisé’ ou ’théoriciens du complot’.
Le politicien de gauche a appelé à une plus grande mise en réseau des médias progressistes, notamment des ’longues listes de journalistes formidables’ qui ont été ’mis à la porte’ de ZDF et ARD en raison de leurs questions critiques.

Outre le professeur émérite de droit international Norman Paech et l’Indien Anu Chenoy, Ann Wright (États-Unis), Ulla Klötzer (Finlande), Andrej Hunko (député Die Linke) et Yuri Sheliazhenko (Ukraine) ont également émis des critiques acerbes à l’encontre de l’alliance guerrière de l’OTAN et de son auto-autorisation à intervenir militairement partout dans le monde, sans passer par le Conseil de sécurité de l’ONU.

Une nouvelle conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) a été réclamée à plusieurs reprises, car, selon le pacifiste Sheliazhenko, ’ceux qui profitent de la guerre ne l’arrêteront pas’.

La table ronde finale, à laquelle participaient l’écrivaine Daniela Dahn, l’historien Peter Brandt, la députée de gauche Sevim Dagdelen et le directeur exécutif du Bureau international de la paix (BIP) Reiner Braun, était également placée sous le signe de la ’coopération plutôt que de la confrontation’. Dahn a appelé à un ’énorme effort moral contre vents et marées’. La paix doit devenir ’une meilleure affaire que la guerre’.

Dagdelen a analysé que la guerre en Ukraine était en réalité une ’guerre économique et par procuration’ de l’OTAN contre la Russie, dans laquelle la République populaire de Chine était la véritable cible. Braun a rappelé que la grande majorité des pays du monde refusaient de suivre la logique de guerre de l’OTAN. ’Nous sommes la voix de la très grande majorité’ de la population mondiale, a déclaré Braun, qui a appelé à une ’coalition de la raison et du réalisme’.

Le congrès, organisé par des militants d’initiatives pacifistes nationales, régionales et locales, par l’alliance de personnes ’frieden-links’ et par des personnalités individuelles, a fait l’objet de vives critiques de la part des médias bourgeois, mais aussi de certains membres du parti Die Linke. Sur place, seuls quelques contre-manifestants, mais bruyants, ont attiré l’attention des représentants des médias présents.

traduction automatique deepl et relecture pam

Où étaient les français ? (JP-ANC)

 


Ukraine - Le mensonge sur le prétendu embargo russe alimentaire

mardi 31 mai 2022 par Alger républicain Blog ANC

Ce que cache la campagne de propagande autour de l’appel à la Russie à « lever son embargo sur les ports ukrainiens pour permettre l’évacuation du blé et éviter la famine »
C’est un gros mensonge qui est orchestré à l’échelle mondiale depuis quelques jours. Ceux qui l’ont monté veulent camoufler les pratiques spéculatives des grandes firmes capitalistes qui tiennent le commerce des produits alimentaires de base.

Après les interventions du Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial, c’est au tour du SG de l’ONU, le Portugais António Guterres et des médias français de reprendre en boucle en ce mois de mai, une demande adressée à la Russie afin d’autoriser les ports ukrainiens à livrer du blé et éviter la famine qui guette le monde. Toutes ces interventions font l’impasse sur la spéculation qui caractérisent les marchés du blé et des céréales.

Le silence des pays capitalistes est assourdissant quand il s’agit des profits voire des surprofits que réalisent leurs firmes.

Nulle part, il n’est question des conséquences des sanctions infligées à la Russie, notamment sur la navigation de ses navires marchands et sur les circuits de paiement internationaux.
Et pourtant, ce pays dispose de stocks de céréales plus importants que l’Ukraine ; il est même le principal fournisseur des pays pauvres ou en difficulté, de l’Égypte, en passant par l’Érythrée, le Bénin, le Liban, le Niger, le Yémen ou la Somalie.

Les défenseurs des pseudo « valeurs » morales ou politiques de l’Europe s’accommodent bien de la poursuite de leur approvisionnement en gaz et pétrole russes pour faire tourner l’industrie européenne, faire rouler les voitures, voler les avions ou chauffer les populations, mais frappent la Russie par des sanctions qui privent les peuples de l’énergie-blé si vital pour les hommes et les femmes des pays pauvres.

Cette « Europe des libertés et des valeurs » s’oppose à la levée des sanctions, évite d’évoquer que le régime ukrainien a miné les voies maritimes pour empêcher tout trafic maritime russe en Mer noire.

Dernier scandale qui montre le niveau de complicité et l’implication de cette « Europe des valeurs » mais aussi des États-Unis, « rempart ultime de la défense de la démocratie dans le monde », dans l’entreprise d’affamer les peuples qu’ils dominent honteusement.

L’Europe évite de dénoncer les pratiques spéculatives de ses sociétés exportatrices de blé. Le blé qui est échangé aujourd’hui sur les marchés mondiaux est un blé produit entre septembre 2020 et juillet 2021, c’est-à-dire un blé qui n’avait pas été touché par la hausse des cours de l’énergie, des machines ou des engrais intervenue bien après.

C’est un blé produit en Europe à un prix coûtant variant entre 160 et 190 dollars la tonne et qui est vendu à près de 440 dollars la tonne aujourd’hui.

Ce blé, faut-il le rappeler, ne valait sur les marchés mondiaux en août 2021 aux pays importateurs que 250-270 dollars la tonne. En d’autres termes, le blé qui est vendu aujourd’hui – et qui a été produit il y a presque un an- intègre sans raison toutes les hausses intervenues après le 24 février 2022.

Dernier fait qui rappelle que le capitalisme n’a que faire de la lutte contre la faim dans le monde.
Le Président américain Joe Biden a rappelé, à ceux qui l’invitait à convertir en terres à blé, celles que son pays consacre au maïs ou au soja dans le but de produire des biocarburants, que la sécurité énergétique est une priorité absolue pour les Etats-Unis : celle-ci passe bien entendu devant la sécurité alimentaire mondiale.

Voilà la belle affaire que le capitalisme européen ou américain appelle la « transparence » des marchés.
Voilà ce que masque l’initiative FARM (Food and agriculture mission) que Macron vend au G7 et à la FAO !

 

LA PHRASE DU JOUR....

 

 ....extraite d'un article de André Damonil  intitulé "

"Malgré la guerre des États-Unis contre la Russie en Ukraine, le secrétaire d’État américain déclare que la Chine est le «défi le plus sérieux à long terme»"

 

"Les États-Unis sont engagés dans une escalade militaire qui menace de dégénérer rapidement en guerre directe impliquant les forces américaines, que ce soit en Ukraine ou à propos du détroit de Taïwan. La voie tracée par le gouvernement Biden, après les dizaines de milliers de personnes déjà tuées dans la guerre en Ukraine, menace à présent la vie de centaines de milliers, voire de millions d’autres."

 

Note de Pedrito

Comme quoi, les USA ont besoin de tous les prétextes pour créer partout des foyers de guerre, loin de chez eux, évidemment, la vente des armes constituant pour les milliardaires industriels  de l'armement  les immenses profits qui font la puissance du capitalisme et de son jumeau, l'impérialisme.

Jusqu'où pourra se poursuivre l'escalade mortifère?   

La LNR considère le journaliste français tué dans le Donbass comme un “volontaire”

https://vz.ru/news/2022/5/30/1160854.html

30 mai 2022, 19:12

Hier toutes les chaines de télévision, la ministre des affaires étrangères à Kiev pleuraient la mort d’un journaliste de BFMTV tué dans un convoi humanitaire, l’indignation était à son comble quand les chaînes françaises ont dénoncé le fait que les Russes le tenaient pour un “mercenaire”. D’abord il ne s’agissait pas des Russes mais des “séparatistes” de la République populaire de Lougansk qui depuis 8 ans subit dans l’indifférence totale les assauts de régiments néo-nazis armés par l’occident. Il ne s’agit pas notons-le d’une désignation de ce journaliste qui faisait sans doute son métier mais des conditions dans lesquelles les ukrainiens mettent la “presse” et leur font jouer un rôle qui n’est pas le leur. Leur accusation est précise et devrait faire partie de l’enquête. BFMTV, nous l’avons montré à plusieurs reprises fait intervenir sur ses plateaux des néo-nazis avérés comme de simples témoins, les liens avec certains oligarques comme Kolomoïsky sont évidents. Sur le terrain, le journaliste dépend totalement des liens avec ses contacts, de là avoir utilisé un journaliste d’une manière qui met sa vie en danger ne peut pas être exclue. La description de la manière dont certains convois sont baptisés humanitaires alors qu’ils servent à exfiltrer des criminels de guerre pour les séparatistes de l’est ne doit pas être ignorée. Chaque mort doit être pleuré et celle de ce jeune Français nous attriste particulièrement mais on doit tout faire pour qu’interviennent des négociations et attiser les haines et livrer des armes n’est pas la bonne méthode. En revanche, il faut entendre toutes les parties quelle que soit l’indignation que provoquent nos propres morts. ( note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)

Texte : Vera Basilaia Blog histoireetsociété

Le ressortissant français décédé sur le territoire de la république populaire de Lougansk contrôlé par Kiev pourrait avoir été impliqué dans la fourniture de munitions aux positions des forces armées ukrainiennes (AFU), a déclaré un officier de la milice populaire de la LNR, Andriy Marochko.

“Il est présenté non seulement comme un journaliste, mais même les médias ukrainiens disent qu’il est un volontaire. En d’autres termes, nous n’excluons pas qu’il livrait des armes et des munitions aux formations armées ukrainiennes. Par conséquent, un si triste sort l’attendait. Je ne le classerais pas dans les journalistes, car toutes ses actions visaient très probablement un tout autre type d’activité. Il pourrait bien être appelé un mercenaire étranger. Il est tout à fait possible de dire qu’il est un complice des forces radicales de droite ukrainiennes, car nous avons constaté que ces volontaires aident les militaires ukrainiens – ils livrent les munitions qui permettent de tuer des civils”, a déclaré M. Marochko, cité par l’agence TASS.

Le 27 mai, a-t-il dit, les forces de la milice populaire de la LNR ont averti qu’elles frapperaient les véhicules civils que l’Ukraine utiliserait à des fins militaires.

“Les formations armées de l’Ukraine utilisent des méthodes de guerre interdites. Nous avons constaté à plusieurs reprises que les formations de la bande ukrainienne et les radicaux de droite utilisent des véhicules civils pour leurs besoins militaires. Tout d’abord, il a été enregistré que des militants ukrainiens se déplacent dans des ambulances utilisées pour transporter des munitions et des provisions pour leurs troupes, ce qui est interdit par absolument toutes les règles internationales. Nous avons également constaté qu’ils utilisent désormais des véhicules civils à leurs fins et se déplacent dans des véhicules civils”, a souligné l’officier.

L’évacuation des civils par la partie ukrainienne a été interrompue, selon Marochko, lorsque les forces de la LNR ont pris le contrôle des voies de communication vers Lissitchansk et Severodonetsk. “Maintenant, ils essaient de présenter cette affaire pour remuer la communauté mondiale et nous mettre sous un mauvais jour, en nous accusant d’avoir prétendument tué des journalistes pacifiques. Mais je tiens à préciser tout de suite que ce n’est absolument pas vrai. Ils se protègent en effet avec des civils servant de boucliers humains. Et lorsqu’ils ont même évacué des civils, ils étaient évacués en même temps que des combattants ukrainiens qui étaient blessés ou mutilés”, a ajouté M. Marochko.

Plus tôt dans la journée de lundi, les médias ukrainiens ont fait état de la mort d’un citoyen français en LNR, qui serait un journaliste et qui était en route pour aller chercher dix personnes dans les territoires contrôlés par Kiev. Les publications ont attribué cela à la suspension de l’évacuation des civils.