Ce texte émane des catholiques laïcs belges et il n’y a rien à
reprendre. Mais si on répond à la question posée, je crois qu’il faut
bien voir que les chars n’y suffiront pas, une prochaine réunion est
prévue en février à la base de Ramstein qui est directement le lieu de
la base US en Allemagne et ce qui sera exigé sera une intervention de
l’aviation (1). Est-ce qu’on a bien mesuré que la réunion des pays
européens membre de l’OTAN avait lieu dans cette base américaine, comme
la prochaine réunion? Cela signifie deux choses, un ce sont les USA qui
commandent et deux, l’aviation est directement sous leur ordre… Donc les
Ukrainiens de Zelensky vont faire monter les enjeux puisqu’ils ont le
feu vert des USA… Il n’est pas besoin d’être grand clerc pour mesurer
vers quoi les pays européens sont dirigés et pourquoi la guerre y
compris nucléaire n’est même pas à exclure. Chars et dans peu de temps
avions cela signifie tout simplement que la guerre se déroulera avec
l’OTAN sur le territoire russe. L’annonce ce mercredi de la livraison de
chars lourds à Kiev par plusieurs pays occidentaux dont les États-Unis
et l’Allemagne sonne comme un tournant dans le conflit qui oppose
l’Ukraine à la Russie depuis onze mois. Et alors que le président
Volodymyr Zelensky a salué cette nouvelle aide militaire, l’un de ses
conseillers et proche Mykhaïlo Podoliak prévient que le conflit pourrait
bien ne plus seulement avoir lieu sur le territoire ukrainien, inutile
de se référer à Bandera, les dirigeants ukrainiens sont bien de la
trempe des SA. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Le régime de Zelenski est en difficulté : les choses vont mal sur le
front du Donbass à l’est. Après de très durs combats, les Russes ont
pris la ville de Solédar et menacent d’encercler Bakhmut (Artémivsk en
Russe). Une telle éventualité leur ouvrirait la route de Slaviansk,
ville conquise par les séparatistes en 2014 puis reprise par les
Ukrainiens. Tout un symbole.
Pour parer au plus pressé, les Ukrainiens ont dû dégarnir leur front
sud, du côté de Kherson et de Zaporojie, et envoyer des milliers
d’hommes tenter de colmater les brèches du Donbass. Cela retarde
d’autant la fameuse offensive ukrainienne tant annoncée qui devait
permettre de franchir le Dniepr au-delà de Kherson, de reprendre la
centrale nucléaire de Zaporojie puis de foncer vers la Crimée.
Ce joli plan devait parachever les succès antérieurs dans le nord et
l’évacuation de Kherson dans le sud. Le monde occidental était optimiste
et nos généraux de plateaux satisfaits : la Russie allait perdre la
guerre à cause de ses erreurs et grâce à la vaillance de l’armée
ukrainienne. Sans compter qu’elle n’aura bientôt plus de munitions…
La réalité est bien différente. Les revers russes étaient largement
dus à une insuffisance d’effectifs, trop étirés sur un immense front.
Lancée avec 150 000 hommes, « l’opération spéciale » ordonnée par
Poutine le 24 février 2022, devait, en quelques jours, provoquer
l’effondrement de l’armée ukrainienne et le départ de Zelenski. Les
Russes ont sans doute sous-estimé dix ans de présence américaine en
Ukraine : ils étaient attendus (espérés même) et l’ont payé cher.
Tirant la leçon de cet échec, le maître du Kremlin a décidé de
s’installer dans la durée en lançant une mobilisation de 300 000 hommes,
d’autres suivront peut-être. Les médias occidentaux, avec une touchante
discipline, ont relayé en boucle les images de Russes fuyant leur pays
pour ne pas avoir à se battre. Les plus riches sont à Courchevel,
d’autres en Géorgie ou au Kazakhstan. Mais ce mouvement eut une ampleur
bien moindre qu’annoncée. Rien à voir avec les millions d’Ukrainiens
partis en occident (et pas seulement les femmes et les enfants) et que
nous entretenons bien gentiment depuis. Il se murmure aussi que des
milliers de jeunes Polonais sont partis, tant l’implication militaire
croissante de leur pays les inquiète. Mais rassurez-vous, ce n’est pas à
la télévision française que de telles images seront diffusées :
l’information est sous contrôle.
Depuis cette mobilisation et la réduction du front, les Russes sont
repassés à l’offensive avec succès. Admirons au passage la rhétorique de
nos généraux pour qui chaque retrait russe s’effectue au prix de très
lourdes pertes (sauf pour Kherson soyons justes) et chaque succès a
provoqué une hécatombe dans ses rangs. On se demande avec qui ils ont
récemment gagné du terrain.
Les Américains sont maintenant inquiets, car si les Russes ne peuvent
pas se permettre de perdre cette guerre, l’OTAN non plus. Certes,
jusqu’à présent les bénéfices sont grands pour la puissance tutélaire de
l’Europe : cette dernière a remplacé le gaz russe par le GNL américain,
plus cher mais tellement plus moral. Les vieux stocks d’armes sont
gentiment écoulés et permettront une modernisation de toutes les armées
occidentales pour le plus grand bonheur de l’appareil
militaro-industriel américain.
Mais, contrairement à la légende, l’occident est plus isolée que la
Russie : le Proche-Orient, l’Afrique et même l’Amérique du Sud
n’emboitent pas le pas à l’Amérique dans sa croisade anti-russe. Le
fiasco de la visite de Biden en Arabie Saoudite est très frappant à cet
égard. L’Asie ne va guère mieux, hormis bien sûr la Corée du sud et le
Japon, fidèles au poste.
De plus, contrairement aux prédictions du ministre que le monde
entier nous envie, l’économie russe ne s’est pas effondrée. Le gaz et le
pétrole sont vendus à l’Inde et à la Chine qui en revend d’ailleurs une
partie à l’Europe, plus cher comme il se doit. Les réserves financières
sont intactes et le rouble se porte fort bien : la banqueroute annoncée
n’aura pas lieu.
Devant le risque d’échec qui se profile pour l’OTAN, les Atlantistes
se déchaînent. Aiguillonnés par Zelenski, ils poursuivent une course aux
armements qui prend un rythme effréné. Les chars lourds sont entrés
dans le débat, à quand les avions ?
Les voix dissonantes, ou seulement prudentes, sont rares et vite
marginalisées. On peut toujours critiquer le contrôle de l’information
en Russie, l’occident n’est pas en retard.
Il faudrait tout de même faire attention : les buts de guerre de
l’OTAN, donc de l’Amérique, sont inconnus et si les Russes estiment à un
moment donné que leurs intérêts vitaux sont en jeu, tout ceci pourrait
nous entraîner bien loin
(1) Après que j’ai eu écrit ces lignes, la confirmation est tombée
sans surprise: Le premier ministre ukrainien a fait la déclaration
suivante. S’adressant à CNN, M. Reznikov a déclaré qu’à Noël dernier, il
avait envoyé “une liste de souhaits au Père Noël” reflétant les
aspirations de l’Ukraine en matière d’avions de combat. Il a toutefois
reconnu que la principale priorité de Kiev était les systèmes de défense
aérienne, car ce sont eux qui empêcheront la Russie de continuer à
effectuer des frappes aériennes et des bombardements dans le cadre d’une
guerre qui fait maintenant rage depuis onze mois. “Nous devons fermer
nos cieux, défendre nos cieux (…) C’est la priorité numéro un. Après
cela, nous devons obtenir davantage de véhicules armés, de chars, de
systèmes d’artillerie, de drones et ainsi de suite”, a-t-il déclaré. Les
autorités ukrainiennes faisaient pression sur Berlin depuis des
semaines pour débloquer l’envoi de chars de combat Leopard. Cependant,
quelques heures seulement après le “feu vert” de l’Allemagne, Kiev a
commencé à s’intéresser aux avions de chasse. En fait, le ministre
ukrainien des affaires étrangères, Dmitro Kuleba, a déclaré mercredi que
la communauté internationale avait “de nouvelles tâches devant elle”,
notamment la fourniture d’avions de combat occidentaux, de nouvelles
sanctions et la mise en œuvre de la formule de paix de Kiev.
Tout n’était-il pas dit dans cette photo de la négociation à la suite
de laquelle l’oligarque qui – par intérêt personnel sans doute –
prenait au sérieux les négociations avec la Russie en Biélorussie a été
exécuté par ses petits copains fascistes dont le premier ministre
simples marionnettes extrémistes, hommes de main des USA. Inutile de
revenir à Bandera leur idole, ceux que nous avons devant nous sont des
tueurs dignes de la SA comme le constatent les Russes et qui nous mènent
tous vers l’horreur.
Bandera et le nazisme ukrainien champions de l’« Occident » – par Annie Lacroix-Riz – historienne
Cet article très complet d’une historienne dont nous connaissons les
travaux essentiels et le courage politique a été publié sur le site du
PRCF Initiative communiste, mais nous nous permettons de la reprendre
parce qu’il démontre sur quelle base a été construite la propagande en
faveur des fascistes, marionnettes des USA à Kiev, mais désormais ces
fascistes-là se découvrent pour ce qu’ils sont eux-mêmes des nazis qui
nous entrainent vers la mort. Nous en profitons pour signaler
l’initiative du PRCF et de l’ANC qui organisent un meeting pour le 80eme
anniversaire de Stalingrad qui aura lieu place de la bataille de
Stalingrad à Paris le 4 février à partir de 14 h 30 et qui sera
également une dénonciation de la politique de guerre derrière l’OTAN.
(note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Annie Lacroix-Riz, professeur émérite d’histoire contemporaine, université Paris 7
Texte soutenu par :
Léon Landini, président de l’Amicale
Carmagnole-Liberté (anciens FTP-MOI), président du PRCF, ancien officier
FTP-MOI, Grand Mutilé de Guerre, Médaille de la Résistance, Officier de
la Légion d’honneur, décoré par l’URSS pour faits de Résistance
Pierre Pranchère,
ancien Franc-Tireur et Partisan français des Maquis de Corrèze,
Combattant volontaire de la Résistance, ancien député de la Nation,
ancien député européen, ancien membre du Comité central du PCF,
vice-président du PRCF
Hermine Pulvermacher, ancien
agent de liaison des FTP-MOI, ancienne secrétaire générale du Groupe
communiste à l’Assemblée nationale, Chevalier de la Légion d’honneur au
titre de la Résistance, titulaire de l’Ordre national du Mérite
Eine deutsche Übersetzung ist unten verfügbar
Les illustrations ne sont pas le fait de l’auteur mais de la rédaction.
La guerre d’Ukraine a été lancée par la Russie après huit ans
d’agression ukraino-occidentale (2014-2022) contre les russophones de
l’Est ukrainien. Leurs 14 000 morts, en majorité des civils, avaient
intéressé nos grands médias aussi peu que ceux d’Irak, de Serbie,
d’Afghanistan et de Syrie, attaqués, depuis 1991, par les États-Unis en
quête mondiale de contrôle pétrolier et gazier et autres matières
premières, sous couvert de l’OTAN soumis à commandement unique américain
depuis sa fondation (1950). La coalition occidentale, qui a d’emblée
ridiculisé l’objectif officiel russe de « dénazification » annoncé en
février 2022 – conforme aux « principes politiques » inscrits dans le
Protocole de la Conférence de Potsdam (1er août 1945) [1] ‑‑,
affirme agir contre la Russie au nom de la « démocratie » (nouveau nom
du « Monde libre » de l’époque soviétique) ‑‑ . La guerre se
prolongeant, l’« Occident » fait évoluer le concept de « démocratie » et
« couvre » la vénération de l’État ukrainien « allié » pour ses
criminels de guerre et d’avant-guerre. Ainsi érige-t-il le nazi
ukrainien Stepan Bandera (1909-1959) en héraut de l’« indépendance
ukrainienne » : léger défaut qu’il lui pardonne autant qu’à la
« démocratie » ukrainienne post-Maïdan la promotion des groupements
nazis et les coups de gourdin que le multi-millionaire Zelenski, digne
successeur du milliardaire Porochenko, administre au peuple ukrainien :
destruction du code du travail, des horaires aux salaires, et
interdiction des partis et journaux d’opposition, requis par les
« investisseurs » états-uniens.
La « démocratie » ukraino-américaine depuis 2004 : « héros national » et majors pétrolières américaines
Bandera n’est devenu un « héros national » que depuis la « Révolution
orange » américaine de 2004, et surtout depuis le coup d’État de Maïdan
organisé en février 2014 par Washington contre un intolérable
gouvernement ukrainien, légal mais prorusse. Sa cheffe d’orchestre la
vice-secrétaire d’État aux affaires politiques, Victoria Nuland, madone
néo-conservatrice du National Endowment for Democracy (CIA) et
russophobe (et sinophobe) compulsive, assure son poste ukrainien depuis
1993, sous gestion démocrate ou républicaine (hors présidence Trump).
Elle a avoué le 13 décembre 2013 devant le National Press Club, dans une
conférence financée par le groupe pétrolier Chevron[2],
puis le 15 janvier 2014 devant le comité de politique extérieure du
Sénat, que le gouvernement américain avait, depuis la chute de l’URSS,
« dépensé cinq milliards de dollars » pour faire triompher la
« démocratie » en Ukraine ‑‑ et que Chevron avait signé le 5 novembre
précédent un accord pour dix milliards de dollars d’investissement en
vue de forages qui mettraient fin à la « dépendance du pays envers la
Russie »[3].
Mme Nuland, cantinière des putschistes de Maïdan, a depuis lors
fabriqué les gouvernements ukrainiens et présidé, avec le reste de
l’appareil d’État, au réarmement jusqu’aux dents de l’Ukraine, que
Washington a intégrée de fait aux opérations de l’OTAN depuis juillet
2021[4].
L’intimité des États-Unis avec le nazisme ukrainien en général a
précédé la chute de l’URSS. Leur intérêt pour la caverne d’Ali Baba
ukrainienne, comme celui de tous les impérialismes, n’a jamais cessé
depuis l’« ouverture » de la Russie tsariste, qui leur avait cédé son
économie moderne et concentrée, de la banque aux matières premières.
Comme le Reich occupa longtemps le devant de la scène ukrainienne,
surtout depuis la Première Guerre mondiale, les banques américaines
accompagnèrent celles du Reich dans l’entre-deux-guerres. Mais au rôle
second que dictait alors le primat allemand.
L’ère allemande du nazisme ukrainien
Car le Reich, première puissance à reconnaître la Russie en 1922,
tint le haut du pavé dans la Russie soviétique traitée en paria par la
« communauté internationale » impérialiste. Même dans l’Ukraine qu’il
avait arrachée, en 1918 (jusqu’à sa défaite de novembre), à la Russie
assaillie de toutes parts par quatorze puissances impérialistes de 1918 à
1920[5],
et que les bolcheviques reconquirent depuis 1920. En reconnaissant
l’État soviétique, Berlin y récupéra sa capacité de nuisance,
« couvert » par le Vatican : auxiliaire du Reich depuis la fin du 19e siècle
et plus encore depuis 1914, la Curie mandata le clergé catholique
germanique à l’espionnage militaire préparatoire au nouvel assaut
projeté[6].
Les nazis bandéristes dans l’avant-guerre
C’est dans ce contexte que grandit Bandera, produit-type de
l’uniatisme de Galicie orientale (Ukraine occidentale), arme de guerre
de l’Église romaine contre l’orthodoxie depuis 1595-1596. Fils d’un
prêtre uniate, il fut élevé comme ses pareils dans la haine fanatique
des Polonais, des Russes, des juifs et des opposants, sous l’autorité
d’Andreï Szepticky évêque uniate de Lemberg (Lwow en polonais, Lvov en
russe, Lviv en ukrainien) nommé en 1900. Russophobe, polonophobe et
antisémite de choc, Szepticky devait comme tous ses prédécesseurs
convertir les orthodoxes de l’Est, mission liée à la conquête
germanique. Ce fut d’abord au service de Vienne, maîtresse de la Galicie
orientale, puis, Pie X préférant depuis 1907 les puissants Hohenzollern
aux Habsbourg moribonds, l’évêque accompagna jusqu’à sa mort (novembre
1944) le Drang nach Osten (« poussée vers l’Est ») du Reich, impérial,
« républicain » et hitlérien.
Le Reich, qui finançait avant 1914 « l’autonomisme
ukrainien » contre la Russie, transforma l’Ukraine en fief militaire
pendant la Première Guerre mondiale. Il accrut ensuite l’effort dans la
Galicie orientale, dévolue en 1921 par la France antisoviétique à la
Pologne réactionnaire Depuis 1929, Berlin entretenait l’« Organisation
des Ukrainiens nationalistes » (OUN) que Stefan Bandera (20 ans), « chef
de l’organisation terroriste ukrainienne en Pologne », avait fondée
avec ses fidèles lieutenants Mykola Lebed et Iaroslav Stetsko. Ils
participèrent, à la campagne antisoviétique sur « la famine génocidaire
en Ukraine » décrite dès 1987 par le photographe et militant
syndicaliste canadien Douglas Tottle, pionnier de l’étude du nazisme
ukrainien[7]. Lancée par le Reich et le Vatican, à l’été 1933, c’est-à-dire après que
l’excellente récolte de juillet eut mis fin à la disette ou à la
famine, répercutée avec zèle par tous leurs alliés, dont la Pologne,
avec pour centre Lwow, elle prépara idéologiquement la conquête de
l’Ukraine. Berlin et le Vatican s’étaient engagés par un des deux
articles secrets du Concordat du Reich de juillet 1933 à la mener
ensemble [8].
Les bandéristes rendirent en Pologne aussi de grands services, non
seulement contre les juifs mais aussi contre l’État. Bandera et Lebed
assassinèrent le 15 juin 1934, année faste des attentats allemands
contre les chefs d’État et ministres, le ministre de l’Intérieur
polonais, Bronisław Pieracki, pourtant en extase, comme ses chefs,
Pilsudski et Beck, devant « l’ami allemand ». Les nazis de l’OUN
jouaient en Galicie orientale, a écrit Grzegorz Rossolinski-Liebe en
2014 dans sa thèse de référence sur Bandera, le même rôle que les
oustachis croates d’Ante Pavelitch, les nazis slovaques du Parti Hlinka,
les Gardes de fer roumains et autres nazis d’Europe orientale : gavés
de marks, ils avaient tous « adopté le fascisme, l’antisémitisme, le
suprématisme racial, le culte de la guerre et toute une gamme de valeurs
d’extrême droite »[9].
Pour ne pas froisser ses « amis » allemands, Varsovie commua la peine
de mort de Bandera et Lebed édictée (seulement) en 1936 en prison à vie.
L’occupant allemand les en libéra dès l’invasion de septembre 1939.
Les nazis bandéristes dans la Deuxième Guerre mondiale
Depuis lors, l’OUN uniate, puissante en Ukraine slovaque et polonaise
(absente d’Ukraine soviétique), fut le laquais du Reich. Elle fut
subdivisée en 1939-1940 en OUN-M et OUN-B, respectivement dirigés par
Andrei Melnik et par le trio Bandera-Lebed-Stetsko, divisés seulement
par leur désaccord, de façade, sur « l’indépendance ukrainienne » :
Melnik n’en parlait plus, Bandera chérissait par le verbe
« l’indépendance » dont le Reich ne voulait à aucun prix.
Les deux OUN aidèrent le Sipo-SD (la Gestapo) et l’Abwehr à préparer
l’occupation de la Pologne, puis de l’URSS. Ses membres peuplèrent les
« académies [allemandes] de police » de Pologne occupée et accrurent
leurs ravages après Barbarossa : aux côtés de la Wehrmacht, ils
liquidèrent immédiatement 12 000 juifs en Galicie orientale, et ne
cessèrent plus. Supplétifs du Sipo-SD, ils torturèrent et exterminèrent
sans répit avec la bénédiction des clercs uniates, dont Szepticky,
bénisseur des bandéristes de la 14e Légion des Waffen SS
Galicia (1943-1944) et d’ailleurs. Dans les Einsatzkommandos, les
prisons, les camps de concentration et ailleurs, les deux OUN
massacraient les « ennemis de la nation ukrainienne » : Ukrainiens « non
loyaux », juifs de toute nationalité, Russes et Polonais non juifs,
dont les 100 000 de Volhynie, exploit de Bandera qui perturbe les
actuels rapports (faussement) idylliques Varsovie-Kiev. En Pologne et en
URSS, jusqu’à la libération soviétique complète de l’Ukraine (Lvov,
juillet 1944), ces champions du « nettoyage ethnique » jouèrent dans
« la destruction des juifs » le rôle des « États satellites [du Reich]
par excellence » (Croatie et Slovaquie)[10].
Le conflit officiel, très secondaire, entre Berlin et les bandéristes,
sur « l’indépendance » ukrainienne, valut en 1942 à Bandera et Stetsko
l’emprisonnement en « camp d’honneur » à Sachsenhausen (à 30 km de
Berlin). Lebed, en fuite, dirigea en leur nom l’« armée
insurrectionnelle ukrainienne » (UPA) : formée en 1942 de ces polices
auxiliaires de la Wehrmacht et de la SS, l’UPA liquidait les ennemis
communs.
Bandera et Stetsko auraient été libérés de leur « bunker d’honneur » hôtelier jusqu’en septembre 1944, contèrent-ils a posteriori à
la CIA. En juillet 1944, une grande partie des massacreurs avait quitté
l’Ukraine dans les fourgons allemands. Berlin fonda pour ses nazis
ukrainiens le « Conseil suprême ukrainien de libération » (UHVR), puis,
en novembre 1944 un « Comité national ukrainien » ‑‑ à majorité
bandériste.Haute preuve de « résistance nationale et
antinazie »! La prise soviétique de Berlin les précipita à Munich,
centre historique du nazisme intérieur et de l’expansion du Deutschtum depuis l’entre-deux-guerres[11],
devenu au printemps 1945 une des capitales de la zone d’occupation
américaine. Sur les « 250 000 Ukrainiens » établis en 1947 « en
Allemagne, en Autriche et en Italie », prétendues « personnes
déplacées », « un grand nombre étaient des membres avérés ou des
sympathisants de l’OUN »[12].
Le reste des criminels de l’OUN-UPA étaient restés en Galicie
orientale désormais soviétique où, clandestins, ils massacrèrent encore,
sous la houlette de leurs clercs uniates : « en Ukraine occidentale »,
des « dizaines de milliers » d’entre eux tuèrent « 35 000 cadres de
l’armée et du parti soviétiques entre 1945 et 1951 »[13], dirigés par leurs amis étrangers, non plus seulement allemands, mais aussi américains.
De la légende post-Stalingrad du combat pour l’indépendance nationale aux articles du Monde de janvier 2023
La défaite du Reich se profilant après Stalingrad, l’OUN-UPA commença
à s’inventer une histoire « résistante » : clé de la propagande
russophobe actuelle, cette légende fut diffusée dans tout l’« Occident »
quand la clique Bandera devint officiellement « alliée » contre l’URSS.
Ainsi se développa le mythe d’une « résistance des nationalistes
ukrainiens » aussi antinazie qu’antibolchevique, qu’entretient désormais
la grande presse « occidentale ». Le Monde a consacré les 7 et
8 janvier à Bandera, deux articles à ce héros naïf de l’indépendance
ukrainienne. Le premier, « Stepan Bandera, l’antihéros ukrainien
glorifié après l’agression russe » poussait l’indulgence à tel point
qu’il y en eut, peut-être devant des réactions nombreuses, un second. Le
titre fut plus engageant ‑‑ « Guerre en Ukraine : le mythe Bandera et
la réalité d’un collaborateur des nazis » ‑‑, pas le contenu : Bandera
« luttait par tous les moyens pour libérer l’Ukraine des jougs
successifs de la Pologne et de l’Union soviétique ». Il ne collabora
avec « l’Allemagne nazie » que pour ce noble objectif qui lui fit voir
en Hitler « un allié possible pour lancer la révolution nationale
ukrainienne contre l’oppresseur soviétique qui avait orchestré, entre
autres atrocités, la grande famine de 1932-1933, l’Holodomor, décimant
de 3 à 5 millions d’Ukrainiens. » Il avait donc bien des excuses.
Les deux articles, truffés de gros mensonges et de mensonges par
omission, font de Bandera « un symbole de résistance et d’unité
nationale », un héros complexe et « contesté ». Ce qualificatif a
indigné Arno Klarsfeld, qu’alarme désormais la glorification
« occidentale » des nazis ukrainiens : « Le Monde devient un
journal partial et mensonger : Bandera n’est pas une figure
“controversée”, il a activement participé à la Shoah. Comment Le Monde qualifierait
Goring ? “controversé” lui aussi ? honte pour un journal sérieux !!!
c’est réellement honteux. » Le 15 mars 2014, le journal admettait encore
que le coup d’État de Maïdan avait mis les nazis à la tête de
l’Ukraine. Certes, avec sa russophobie héritée de l’organe du Comité des
Forges, Le Temps, son prédécesseur : « L’extrême droite
ukrainienne, cible inespérée pour Moscou. La visibilité sur Maïdan des
groupuscules néonazis, ultra-minoritaires, nourrit la propagande russe
contre le nouveau pouvoir à Kiev ». Alors, fondée ou pas? La science
historique avait avancé dès 1987, avec Tottle sur la « famine
génocidaire », sur les massacres et sur les escroqueries de l’OUN-OPA
sur ses activités de 1929 à 1945[14].
Rossolinski-Liebe ‑‑ dont l’après-« révolution orange » en Ukraine a
menacé la sécurité personnelle et interdit les conférences ‑‑, a
complété le tableau sur le criminel absolu Bandera. L’article du Monde du 8 janvier mentionne sa thèse, sans mot dire, et pour cause, de son contenu.
La tutelle américaine sur le dossier ukrainien depuis 1944-1945
Les héros ukraino-nazis de « l’indépendance nationale » ont compté
beaucoup dans les longs préparatifs de la présente ère américaine de
l’Ukraine. Dans leur objectif de conquête mondiale, les États-Unis
incluaient la Russie en général, et l’Ukraine en particulier, mais
durent ici se contenter à l’ère allemande de « l’Europe » d’un rôle
mineur[15].
Le capital financier américain s’était, depuis 1919, associé aux
capitaux allemands en Europe orientale. Sa grande presse, dont Hearst,
porte-parole des milieux germano-américains, participa à la campagne sur
« la famine génocidaire en Ukraine » à partir de 1935 – cinquante ans
avant le tapage reaganien sur « l’Holodomor » (son nouveau nom)[16].
La fin de la Deuxième Guerre mondiale sonna l’heure, sinon de la relève
du Reich, de la collaboration avec les héritiers du Reich en vue,
notamment, de la conquête de l’Ukraine.
La stratégie américaine de conquête de l’Europe entière se dévoila
entre le compromis territorial de Yalta en février 1945, haï d’emblée,
et la décision définitive, en 1947-1948, de liquider, non seulement la
zone d’influence soviétique, mais l’État soviétique avec. La tâche fut
confiée à Frank Wisner et George Kennan. Wisner, avocat d’affaires de
Wall Street, avait été envoyé en 1944 en Roumanie par l’avocat
d’affaires Allen Dulles, chef de l’OSS-Europe depuis novembre 1942, à
Berne : il fallait éviter un avenir soviétique à ce pays champion des
massacres antisémites en négociant avec ses élites qui y avaient trempé[17]. Kennan, diplomate, avait passé sa carrière, depuis 1931 à Riga (Lettonie) puis dans divers postes, à combattre l’URSS[18].
Le Département d’État confia donc à ce tandem, dans le cadre de la CIA
(successeur officiel de l’OSS) fondée en juillet 1947, l’application de
la directive 10/2 du National Security Council du 18 juin 1948 qui prescrivait la liquidation générale du socialisme européen[19].
Vedette de la Guerre froide, Kennan, raisonnable depuis sa retraite,
mit, en vain, Washington en garde contre l’expansion de l’OTAN à l’Est,
contre la Russie, après 1991[20].
L’Ukraine occupait dans cette ligne un rôle central, et Washington
s’appuya sur l’expérience de l’Allemagne (occidentale) redevenue alliée à
peine vaincue (comme après la Grande Guerre). L’historien Christopher
Simpson a décrit dès 1988 l’incroyable sauvetage-recyclage par l’OSS et
ses successeurs (« Strategic Services Unit » puis CIA) des criminels de
guerre européens, Allemands et Ukrainiens en-tête. Harry Rositzke, chef
depuis 1945, à Munich, des « opérations secrètes à l’intérieur de
l’URSS » des nazis ukrainiens – et agent loyal qui ne cita aucun nom ‑‑,
fit cet aveu en 1985 : « Nous savions parfaitement ce que nous
faisions. La base du boulot était de se servir de n’importe quelle
ordure du moment qu’elle était anticommuniste »[21].
Les historiens américains Breitman et Goda, spécialistes de la
« Shoah » collaborateurs réguliers du Département d’État, ont complété
le dossier en 2010.
Washington eut grand besoin du Vatican qui, sauveteur de masse des
criminels de guerre via le clergé européen, maintint sa collaboration
avec les héritiers du Reich mais l’adapta à son alignement sur les
États-Unis maîtres de l’« Europe occidentale » et grands bailleurs de
fonds (à usage intérieur, italien, et international). La Curie continua à
gérer son vivier uniate de Lvov, via les prélats et les prêtres
clandestins. Avait succédé à Szepticky décédé en novembre 1944 le chef
bandériste Ivan Bucko, ancien « évêque auxiliaire de Lvov » (depuis
1929), associé aux préparatifs de Barbarossa puis à la
« rechristianisation » ratée des Russes. Washington agréa dès l’été 1945
cet « expert du Vatican sur les questions ukrainiennes [d’]opinions
radicalement antirusses », comme « visiteur apostolique des Ruthènes de
l’armée d’Ukraine » (l’OUN-UPA), chef, à Rome, jusqu’en 1971, « des
Ukrainiens en Europe occidentale »[22].
Dès juillet 1944, juste avant l’entrée de l’Armée rouge à Lvov, les
massacreurs du « Conseil suprême ukrainien de libération » (UHVR)
avaient, prélats compris, traité, sous l’aile romaine, « avec les
gouvernements occidentaux ». Les alliés-rivaux anglais et américains
collaborèrent avec les groupes dirigés, d’une part, par Bandera-Stetsko
(80% des effectifs ukrainiens des « camps de personnes déplacées en
Australie, au Canada, en Grande-Bretagne, aux États-Unis et autres pays
occidentaux à la fin des années 1940 ») et, d’autre part, par Lebed et
le prélat uniate Ivan Hrinioch, agent de liaison avec le Vatican[23].
Les Américains avaient dès mai 1945 récupéré et installé, tout près
de Munich, comme espion en chef, le général nazi (membre du NSDAP) de la
Wehrmacht Reinhard Gehlen : chef du « renseignement militaire allemand
sur le front de l’Est » dans l’URSS occupée (Fremde Heere Ost,
FHO), Gehlen, responsable des « interrogatoires », avait dirigé les
collaborateurs soviétiques de toutes les régions occupées, dont
l’Ukraine et fabriqué depuis 1942 l’armée Vlassov. Ces soldats de
l’Armée rouge ralliés à la Wehrmacht pour ne pas périr formèrent des
bandes criminelles qui rendirent, en URSS et jusque contre les
résistants français en 1943-1944[24],
les mêmes services que les nazis uniates. Gehlen, grand criminel de
guerre, reçut en 1945 d’immenses responsabilités : l’espionnage de
renseignement et d’agression contre l’URSS, mais aussi l’action anticommuniste
en zone américaine. Adenauer, qui l’appréciait autant, lui confia, à la
fondation de la RFA, à l’automne 1949, ses services secrets : le grand
nazi Gehlen dirigea donc le Bundesnachrichtendienst (BND) jusqu’à sa retraite en 1968[25].
Vu l’expérience allemande acquise depuis la décennie 1930, son apport
en Ukraine fut décisif. Entouré exclusivement d’anciens nazis, dont ses
anciens adjoints en URSS occupée, Gehlen maintint donc sans rupture la
collaboration germano-ukrainienne.
Londres et Washington collaborèrent et rivalisèrent dans l’usage de
Bandera et de ses sbires. Washington fut plus discret mais laissa les
bandéristes (majoritaires) et autres membres de l’OUN se reconstituer à
Munich et alentour. Les alliés-rivaux refusèrent sous tous les prétextes
de livrer Bandera et autres criminels de guerre ukrainiens « réfugiés »
à l’URSS, qui les réclamait depuis le début de 1946 pour les juger. Les
Américains aidèrent Bandera à s’installer à Munich dès août 1945, lui
forgèrent des papiers d’identité (au nom de Stefan Popel) et autres faux
documents, dont l’un d’« interné dans les camps de concentration nazis
du 15 septembre 1941 au 6 mai 1945 [et] libéré du camp de concentration
de Mauthausen » ‑‑ une des légendes de la presse « occidentale »
actuelle. Ils le logèrent et lui procurèrent maintes facilités, dont un
lot de cartes de journaliste, y compris pour un journal « français ».
La CIA confia à Gehlen et à son BND le soin de « traiter » le
compromettant Bandera, au service des « opérations » militaires en
Ukraine – toujours classifiées. Bandera rapportait directement à Heinz
Danko Herre, ancien second de Gehlen à la Fremde Heere Ost affecté
entre autres à l’armée Vlassov et qui, « principal conseiller de
Gehlen » au BND, adorait Bandera : « nous le connaissons depuis à peu
près 20 ans, et, il dispose en Allemagne et en dehors, de plus d’un
demi-million de partisans. » Washington fit traîner la demande de visa
pour séjour aux États-Unis déposée par Bandera depuis 1955, mais le BND
voulait mettre en contact direct son cher Bandera et les nazis
ukrainiens d’Amérique, immigrés par dizaines de milliers depuis la fin
des années 1940 : la complicité entre CIA et ministère de la Justice
américain permit de violer la loi interdisant l’immigration aux nazis.
« Les responsables de la CIA de Munich » finirent par accepter
« l’octroi du[dit] visa en 1959 », mais Bandera ne put gagner les
États-Unis : un agent du KGB l’exécuta à Munich, le 15 octobre 1959,
« les Soviétiques ayant décidé qu’ils ne pouvaient se permettre la
résurrection de l’alliance entre l’espionnage allemand et les fanatiques
ukrainiens » (Breitman et Goda). Voilà pourquoi l’actuel « héros
national » de l’Ukraine « indépendante » n’étendit pas ses activités
outre-Atlantique.
Washington avait poursuivi, toujours en collaboration avec le BND,
ses œuvres en Ukraine et alentour, notamment en Tchécoslovaquie, « la
CIA fournissant l’argent, les approvisionnements, l’entraînement, les
facilités radio et les parachutages des agents entraînés » de l’UPA. Aux
États-Unis mêmes, la CIA promut d’autres alliés bandéristes en hérauts
de la « démocratie » ukrainienne, tel Mykola Lebed, « sadique notoire et
collaborateur des Allemands », qui avait début 1945 pris contact avec
Allen Dulles à Berne : elle fit immigrer ce « chef responsable
d’“assassinats de masse d’Ukrainiens, de Polonais et de juifs” »,
dénoncé par des immigrés d’Europe orientale, l’installa à New York en
« résident permanent », puis fit naturaliser ce chef de la propagande
« nationale ukrainienne » aux États-Unis. Depuis 1955, « des tracts
furent jetés par avion au-dessus de l’Ukraine, et des émissions de radio
intitulées Nova Ukraina furent diffusées depuis Athènes pour consommation ukrainienne ». Tous les pays de l’OTAN furent mobilisés à cet effet.
Quand le fiasco hongrois de novembre 1956 eut stoppé les actions
militaires en Europe orientale (et poussé l’obsessionnel Wisner à la
folie[26]),
fleurit une prétendue « association sans but lucratif » (financée,
comme le reste, par la CIA), dite Prolog, chargée d’inonder l’Ukraine de
propagande antisoviétique. Hrinioch, second de Lebed, en dirigea
l’antenne de Munich, l’« Ukrainische Gesellschaft für Auslandsstudien »
(Société ukrainienne pour les études sur l’étranger). En « 1957, Prolog
diffusa 1 200 programmes radiophoniques à raison de 70 heures par mois,
et distribua 200 000 journaux et 5 000 tracts. » Elle organisait la
distribution des « livres d’écrivains et poètes ukrainiens
nationalistes », y compris en Ukraine soviétique, « jusqu’à la fin de la
Guerre froide ». Elle « finançait le voyage des étudiants et des
universitaires ukrainiens aux conférences universitaires, aux festivals
internationaux de la jeunesse » et autres manifestations : à leur
retour, les subventionnés rendaient compte à la CIA. Prolog était le
seul « truchement des opérations de la CIA en direction de la République
soviétique d’Ukraine et de ses quarante millions de citoyens
ukrainiens. »
Dans les années 1960, les bandéristes américains, dont Lebed, firent
leur conversion publique au philosémitisme, dénonçant systématiquement
« les Soviétiques pour leur antisémitisme » ‑‑ thème très en vogue ces
temps-ci. L’aristocrate catholique polono-américain Zbigniew Brzezinski,
pilier depuis les années 1950 de la subversion permanente de l’URSS et
de la scission Ukraine-Russie[27],
préconisa en 1977, comme conseiller à la sécurité nationale de Jimmy
Carter, l’extension de ce magnifique programme. Dans les années 1980,
entre Carter et Ronald Reagan, Prolog se diversifia en direction des
« autres nationalités soviétiques, qui incluaient les dissidents
soviétiques juifs, suprême ironie », selon Breitman et Goda. Tactique
géniale, après des décennies d’hostilité ou d’indifférence aux juifs
européens[28], puisque la propagande « occidentale » transforma une URSS jadis haïe comme judéo-bolchevique en symbole de l’antisémitisme.
Les opérations américano-germano-ukraino-nazies contre l’URSS et
l’Europe orientale, nommées « Cartel » puis « Aerodynamic » puis, dans
les années 1980, « Qrdynamic », « Pddynamic » et « Qrplumb »[29] n’avaient
jamais cessé. L’étude de Breitman et Goda s’achève en 1990, « au seuil
de l’effondrement » de l’URSS : tout était alors prêt, en Ukraine, pour
la phase suivante, gérée par Mme Nuland et les siens.
[1]La Documentation français, n° 664, 10 juillet 1947, en ligne.
[5] Sauf
la Chine, désormais « populaire », s’y retrouvent es puissances
« démocratiques » de la coalition russophobe de l’OTAN de 2022, dont les
États-Unis, l’ex-Empire britannique (Canada et Australie inclus), la
France, le Japon, la Pologne, l’Italie (liste complète : https://fr.wikipedia.org/wiki/Intervention_alli%C3%A9e_pendant_la_guerre_civile_russe )
[9]Stepan Bandera, The Life and Afterlife of a Ukrainian Nationalist.Fascism, Genocide and Cult, Stuttgart, ibidem Press, 2014, , pas traduite en français
[10] Raùl Hilberg, La destruction des juifs d’Europe, Paris, Gallimard, 1991, 2 vol., vol. 2, p. 612-642.
[12] Richard Breitman et Norman Goda, Hitler’s Shadow : Nazi War Criminals, US Intelligence and the Cold War, National Archives, 2010, http://www.archives.gov/iwg/reports/hitlers-shadow.pdf,
p. 76, et tout ce chapitre 5 « Collaborators : Allied intelligence and
the Organization of Ukrainian Nationalists », p. 73-97 (désormais
traduit, À l’ombre d’Hitler. Les services secrets américains et les criminels nazis pendant la Guerre froide,
Paris, J.-C. Godefroy, 2022, ce chapitre 5 : « Collaborateurs :
l’espionnage allié et l’organisation des nationalistes ukrainiens
(OUN) »).
[13] Geoffrey Roberts, Les guerres de Staline, Paris, Delga, 2014 p. 437 (1e édition, Stalin’s Wars, 2006).
[15] Roman Dmowski, L’avenir de la Pologne, chap.
« La question ukrainienne », traduction annexée à la lettre 396 de
Jules Laroche, Varsovie, 24 août 1930, URSS 1918-1940, vol. 678,
archives diplomatiques.
[16] « The Hearst press. The campaign continues »,Tottle, Fraud, Famine and Fascism, chapitre 2, p. 13-21.
[17] Burton Hersh, The American Elite and the origins of the CIA, New York, Scribners, 1992, index Wisner.
[20] Entretien
James Peck, professeur d’histoire adjoint, New York University,
collaborateur de Kennan pour ses ouvrages depuis les années 1980, avec
le journaliste chinois Xia Wenxin, Global Times (GT), 29 mars 2022, https://www.globaltimes.cn/page/202203/1257094.shtml
[21] Interview du 16 janvier 1985, citée in Simpson, Blowback, p. 159, ce chapitre 12, et index Bandera et Lebed ; Rositzke, The CIA’s Secret Operations : espionage, counterespionage, and covert action, New York, Routledge, 2019 (1e édition, 1977).
[22]Le Vatican, l’Europe et le Reich, chap. 10-11, sur l’Ukraine soviétique, p. 614-615 et index Bucko.
[23] Mêlés, Breitman et Goda, Hitler’s Shadow, p. 77, et Rossolinski-Liebe, Stepan Bandera, plus précis, p. 280.
[24] Lacroix-Riz, La Non-épuration en Francede 1943 aux années 1950, Paris, Dunod-Armand Colin, 2019, poche, 2022, p. 47, 82.
[25]Simpson, Blowback ; Naftali, « Reinhard Gehlen and the United States », in Breitman et al., U.S. Intelligence and the Nazis, p. 375-418. Pionnier, le journaliste E.H. Cookridge, agent de renseignements des Anglo-Américains pendant la guerre, Gehlen, spy of the century, London, Hodder and Stoughton, 1971.
[26] Puis au suicide (1965), Hersh, The old boys, et Simpson, Blowback, index Wisner.
2 millions de manifestants plus tard, bien des députés de droite
ont reçu la grâce du petit jésus soviétique comme on disait autrefois.
Ils ne voteront pas le texte en l'état. Mais dans quel état alors?
Avec une grande ingratitude ils qualifient CFDT et CFTC de "planches
pourries". Il est facile de négocier avec elles mais ça ne sert à rien
et elles ne sont pas fiables par gros temps.
Le blog connaissant leur haut degré d'aptitude à brouiller les pistes compte surtout sur la mobilisation qui continue.
D'ailleurs les Macroniens le disent eux - mêmes " Si la mobilisation se poursuit, ça va prendre l'eau de toutes parts, chez LR et chez nous".
La gauche répond par le référendum, beaucoup plus efficace que la
vaine motion de censure. La bataille sera longue mais la voie est
tracée.
Après
le test du 19 janvier où la population est descendue dans la rue en
nombre, et en attendant les futures initiatives des organisations
syndicales contre la réforme du régime de retraites, la sagesse est de
poursuivre les actions de toutes natures, en lien étroit avec les
salariés, les retraités et la jeunesse.
Tous
refusent une vie toujours plus précaire, voire une existence de misère,
alors qu'à l'autre bout de la société, une infime détenteurs de
capitaux accumulent des milliards et de gobergent dans le luxe.
N'est-ce pas cette industrie qui caracole, en France, en tête des secteurs d'activités au niveau des profits ?
Et ce n'est pas un hasard si son patron, Bernard Arnault, est devenu l'homme le plus riche du monde, avec une fortune chiffrée par les journaux financiers à 213,4 milliards USD en 2023...
Comparée au budget de la France :
Les dépenses totales s’établissent à 461,102 Md€ au 30 novembre 2022 contre 447,260 Md€ à fin 30 novembre 2021.
Les dépenses du budget général (hors remboursements et dégrèvements) s’établissent à 397,9 Md€.
Selon
ces statistiques officielles, la fortune de Bernard Arnault représente à
elle seule la moitié des dépenses ou des recettes de la France !
Cette
situation scandalise non seulement les salariés et les retraités, mais
pousse la jeunesse des collèges, des lycées et des facultés à
manifester, comme ce samedi 21 janvier, à Paris de la Bastille à la
Nation, itinéraire historique des grands sursauts populaires.
Et
qui illustre le chemin à suivre : la lutte pour nos libertés et la
souveraineté de notre peuple, à qui le pouvoir doit légitimement
revenir.
Le
21 janvier 1793, l'Assemblée ayant voté la mort du roi, s'était ainsi
prononcé, non pour le supplice d'un homme, mais pour signifier au peuple
français que l'institution royale, en vigueur depuis 1000 ans, s'était
écroulée en même temps que son symbole, la prison de la Bastille.
La
lutte populaire de nos jours emprunte d'autres routes grâce aux
multiples combats qu'il a fallu mener. Le mouvement social tient sa
force du nombre.
Car rien ne résiste à la mer démontée.
POUR INFO
Dimanche dernier, le secrétaire national du PCF, s'était frontalement opposé à la marche de ce samedi, dans les colonnes duJournal du dimanche :
"Ne contrarions pas le calendrier des organisations syndicales. (...)
Jouons collectif, ne cherchons pas toujours à nous mettre en avant.
Cette marche arrive comme un cheval dans la soupe, avec ses gros
sabots."
Philippe Martinez a ainsi indiqué qu'il n'y participera pas. Le secrétaire général de la CGT a justifié son choix auprès de Mediaparten affirmant la "volonté d'indépendance" de son syndicat.
JEAN LÉVY
Justement: la révolte gronde.... Jusqu'où le mèneront son culot, sa folie destructrice? Le petit fils de Louis IVX, qui n'était pas si calculateur, a payé cher son erreur de ne pas entendre les prémices du grands chambardement. Qui cherche l'affrontement? Celui qui s'entête à nous considérer comme des sujets, des pions, des glands, taillables et corvéables à merci, par un pion des milliardaires, mal élevé et capricieux?
Ou ceux qui veulent vivre dignes et exigent simplement d'être entendus, ne pas être pris pour des valets, des esclaves. +
Simplement des citoyens responsables, fatigués, harts !, d'être à ce point méprisés par une caste de politiciens justement irresponsables, avec leurs chiens de garde, quotidiennement le cul rivé sur les sièges offerts par les médias aux ordres téléguidés depuis le palais du monarque, "journalistes" grassement payés pour nous faire prendre des vessies idéologiques pour des lanternes économiques.
Moi, Pedrito, qui croyais qu'il rapportait du fric aux employeurs.... Il coûte, d'après le monde capitaliste qui se gave, et d'après ses valets et autres chiens de garde, tels la Ferrari qui palpe 50.000 euros par mois. Quelle erreur !!!
Heureusement, on peut ne pas les croire, pour peu que l'on réfléchisse un peu, comme Roger ....
La bataille contre la réforme des retraites. Episode 1 : un peuple se (re)lève
Jeudi
19 janvier, plus deux millions de personnes ont participé à la large
mobilisation contre la réforme des retraites. De mémoire de
manifestants, c'est la première fois depuis de longues années qu'une
première journée de lutte rassemble autant de monde.
D’aucuns
auraient pu avoir l’impression que le mouvement social et le peuple
français étaient lassés. Lassés des précédents combats perdus, lassés de
l’inflation et de la vie chère, lassés des lendemains qui déchantent.
Mais
ce jeudi 19 janvier, plus de deux millions de personnes sont venues
rappeler au gouvernement qu’il n’en était rien et que sa réforme ne
passerait pas.
Unité syndicale, politique et populaire
Fait
inédit depuis 2010, l’appel à la mobilisation avait été lancé par une
intersyndicale unie, forte de huit organisations (CGT, FO, Solidaires,
FSU, CFTC, CFDT, CFE-CGC, UNSA). Derrière eux, les organisations de
jeunesses, les partis politique de la Nupes, le NPA ou encore LO
complétaient ces cortèges denses, plus de 250 dans tout le pays. Avec, à
chaque fois, des chiffres impressionnants : 400 000 à Paris, 100 000 à
Toulouse ou encore 40 000 à Lyon. Mais la mobilisation est sans doute
encore plus significative dans les petites villes, Guéret,
Lons-le-Saunier, Rodez, Boulogne-sur-Mer etc.
A côté des
manifestants chevronnés, les organisateurs ont surtout réussi à
mobiliser bien au-delà de leurs bases traditionnelles, si bien que
beaucoup de nos concitoyens descendaient dans la rue pour la première
fois de leur vie.
Hérésie économique et démocratique
D’ailleurs,
tous les chiffres le montrent : 70 % des Français et 93 % des
travailleurs sont opposés à cette réforme. Et puisque Emmanuel Macron
n’a de cesse d’invoquer la démocratie dans ses propos, au vu des
chiffres de « popularité » de ce projet, celui-ci ne devrait même pas
être envisagé. Or il l’est bien et la majorité semble être déterminée à
ne pas lâcher dans ce combat qui risque de s’inscrire dans la durée.
Côté
économie, si le gouvernement insiste sur la nécessité de « réformer
pour sauver », en réalité, dans les faits, rien ne justifie un tel
changement. Et pour s’en convaincre, nul besoin de prendre les
déclarations d’un obscure groupuscule marxiste. Il suffit simplement
d’écouter Pierre-Louis Bras, président du fameux Conseil d’orientation
des retraites (COR). Un organisme auquel tout le monde se réfère
puisqu’il prévoit quatre scénarios pour le futur de notre système de
retraite. Auditionné à l’Assemblée nationale ce même 19 janvier, le
principal concerné a avoué ceci : « Les dépenses de retraites sont
relativement maîtrisées, dans la plupart des hypothèses, elles diminuent
à terme ».
Des suites !
Réunies dans la
foulée des manifestations, les centrales syndicales ont acté une
nouvelle journée nationale de grève mardi 31 janvier. Est-ce trop tard ?
Les avis divergent, les uns disant que les journées saute-mouton ont
déjà prouvé leur inefficacité, les autres prétextant qu’avec le contexte
économique actuel, peu de gens peuvent se permettre d’enchaîner les
journées sans salaires.
Toutefois, la contestation devrait prendre
une autre ampleur à partir de cette date-là, avec des secteurs ayant
déjà annoncé des actions sur plusieurs jours. La CGT Cheminots a déjà
déposé un préavis de grève couvrant la période du 25 janvier au 2
février, les syndicats Sud Educ et CGT Education lancent un appel à la
grève reconductible dès le 31, tandis que les salariés des ports et des
docks pencheraient pour 48 heures de grève. D’ici, d’autres actions
locales ou nationales sont à prévoir, à l’image des journées des 26 et
27 janvier où les travailleurs des secteurs de l’énergie devraient se
mettre en grève pendant 48 heures. Toujours dans l’idée de donner des
suites avant la prochaine grande journée, les organisations de jeunesse,
appuyées par la France Insoumise, le NPA et Générations étaient dans la
rue ce samedi 21 janvier, à Paris. Bilan : des dizaines de milliers de
personnes.
Le peuple a remporté la première bataille. « Le problème c’est la suite ».
Le Grand Soir
CGT Val de Marne : pas un euro, pas une arme, pas un soldat… Pas un char Leclerc en réponse à Macron
Dans le contexte d’intense mobilisation des retraites, nos camarades
de la CGT du Val de Marne répondent à la fois à la déclaration de
Macron sur l’augmentation du budget militaire et sur la rencontre entre
Scholz et Macron aujourd’hui : nous avons en effet assisté à la plus
pitoyable des démonstrations de la fin de l’Europe, avec ce malheureux
chancelier allemand qui tente de résister à l’entrée en guerre avec la
Russie que lui imposent les Etats-Unis et l’OTAN, et Macron qui ne sait
plus où il va cherchant à exister dans le mépris général.Hier ces deux
“dirigeants’ d’une Europe faillie ont donné simplement l’autorisation à
la Pologne, la hyène de l’Europe comme l’appelait Churchill, de livrer
ses chars Leopard à Kyiv, comme l’a expliqué le Président polonais
Andrzej Duda. Le pays se passerait de l’approbation allemande. Mais
c’est pour mieux probablement dépecer l’Ukraine en reconsituant le rêve
nationaliste de la droite polonaise celle du grand duché contenant Llov,
la lituanie, la biélorussie… dans cette période les puissances
secondaires voient l’oportunité de réaliser les projets fascistes de
leurs classes dirigeantes.
Aujourd’hui en effet, dans une Europe qui se délite et se résume de
plus en plus à être le vassal des USA et coïncider avec l’OTAN dans la
guerre que les capitalistes des USA et ceux de France (des marchands
d’armes en particulier) veulent livrer à la Russie, Macron a encouragé
et poussé l’Allemagne à livrer des chars, parlant même pour l’encourager
de livrer des Leclercs. Tout cela sans demander leur avis aux Français.
C’est là que l’on mesure l’irresponsabilité de la totalité des députés
(moins un) qui ont voté un blanc seing à l’OTAN dans la résolution 390.
Il faut que comme le fait la CGT du val de Marne le mouvement des
travailleurs en lutte s’empare aussi de la lutte pour la paix. La
France n’exclut pas de livrer des chars de combat lourds Leclerc à
l’Ukraine pour la soutenir dans sa guerre contre la Russie, a déclaré
dimanche Emmanuel Macron au côté du chancelier Olaf Scholz, alors que
Kiev réclame des chars, notamment à l’Allemagne qui détient la clé de la
livraison de chars Leopard 2 par plusieurs pays européens. « Pour ce
qui est des Leclerc, j’ai demandé au ministre des Armées d’y travailler.
Rien n’est exclu et cela s’apprécie en effet collectivement », a
déclaré le président français, tandis qu’Olaf Scholz, interrogé sur les
Leopard, a déclaré que « la manière dont nous avons agi par le passé est
toujours étroitement coordonnée avec nos amis et alliés et nous
continuerons à agir en fonction de la situation concrète ».
vendredi 20 janvier 2023
Continuer le combat...pour VAINCRE !
vendredi 20 janvier 2023
par Alain Chancogne (ANC)
Pour analyser le rapport
de force créé ce 19 janvier, il faut imaginer ce que serait l’état
d’esprit général des travailleurs, de la jeunesse, si cette journée
n’avait pas eu la puissance qu’elle a eu.
Oui ,objectivement le 19 janvier (et bien au-delà des participants
aux grèves et aux manifestations) la classe ouvrière de ce pays a pu
mesurer ce qu’elle représente comme force porteuse de détermination et
d’espoir.
On voudra bien excuser la comparaison sportive d’anciens modeste pratiquant de la boxe.
Il s’agit après avoir montré nos muscles de faire en sorte, sur le ring des Entreprises, de se donner les moyens de cogner sur l’adversaire.
Dans un corps à corps permanent pour le mettre dans les cordes et le conduire à jeter l’éponge.
C’est-à-dire pour lui, d’éviter le KO, suivi du coma !
C’est dire combien( et je sais que j’insiste lourdement en me
répétant, l’unité syndicale des 10 organisations exprimées dans ce
communiqué doit être prise totalement à la lettre...
Je parle du flou concernant la poursuite de la lutte.
Car rien ne serait pire que de préparer un 31 janvier qui, par
exemple se fixerait comme objectif de doubler le nombre de manifestants
comptabilisés aujourd’hui et qui est impressionnant.
À l’heure où certains dans notre camp avancent l’idée de référendum, je
persiste à croire au-delà de la signature de la pétition dont on nous
parle, que les militants de la lutte de classe devraient pouvoir dans
un maximum de base ou la CGT notamment est implantée provoquer la mise
en place de bulletins de votes.
Ceux reprenant l’essentiel du projet Macron-Medef, les autres par
exemple les propositions de la CGT pour une véritable réforme
progressiste du système de retraite à répartition.
Avec bien entendu la cohérence des moyens du financement d’une telle avancée sociale.
La procédure démocratique de la consultation des travailleurs oblige à
faire le lien entre " la retraite" et la nécessité du plein emploi, de
l’augmentation générale des salaires, et de l’urgence d’une fiscalité
qui n’épargne pas les revenus du capital.
Ce type de débat sur l’alternative, ne peut qu’aider les
révolutionnaires à faire mûrir la question fondamentale, à nos yeux de
marxistes, c’est-à-dire :
"Peut-on se fixer cet objectif de justice sociale si les
pouvoirs de décision continuent d’être aux mains de ceux qui possèdent
l’ensemble de l’appareil de production et du système financier ?
Ce processus est il réaliste, si l’appropriation sociale ne s’accompagne
pas d’un développement sans précédent de la démocratie de l’entreprise
au sommet de l’État ?"
Sur cet aspect il est naturel qu’entre nous il y aie des différences voire des divergence de vue.
D’aucun peuvent penser que mon propos conduit à placer "la barre trop trop haut " risquant de prendre à contre-pied la stratégie inter syndicale.
Pour ma part je persiste à affirmer qu’il ne serait pas responsable et vain de marteler "0n va gagner"
sans avoir le souci de faire en sorte de donner à la classe ouvrière
tout l’arsenal qui peut constituer un espace de visibilité sur ce que
nous nous proposons pour répondre à l’entêtement arrogant du capitalisme
dans l’ensemble de son projet de destruction de tout ce qui a été
conquis par la lutte.
Et qui aujourd’hui impose au capitalisme de par le caractère de sa crise systémique de détruire pour assurer sa survie.
Pour moi ce type de débat permet aux travailleurs d’être pleinement
acteurs-décideurs des formes de luttes a engager et poursuivre.
Note de Pedrito
Le combat ne fait que commencer. Le petit chef élyséen qui gesticulait comme un malade devant les footballeurs doit en tirer les conclusions: ou abandonner son projet mortifère, ou partir. Mais sa place est ailleurs. Lui et ses acolytes malades du capitalisme....
Macron: démission !!!!!
Sinon, çà va sentir la vraie révolte. Pire que la révolution!
Maduro propose de créer une alliance internationale avec des pays proches de la Russie et de la Chine
Face à ce qui apparait de plus en plus au niveau international comme
une coalition des pays impérialistes, néo-coloniaux derrière les USA,
le refus de s’engager derrière cette agression qui se masque en défense
de l’Ukraine ne suffit pas, il faut voir que le monde multipolaire a
besoin d’engagements, d’alliances et pas seulement de neutralité, c’est
le sens de la proposition en faveur de la paix et de la souveraineté des
peuples qui se dessine dans cet appel de Maduro. (note et traduction de
Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
18/01/2023
14 janvier 2023
Nicolas Maduro, le président du Venezuela, a proposé de créer une
nouvelle alliance internationale avec les pays d’Amérique latine et des
Caraïbes qui auraient des liens étroits avec la Russie et la Chine. Lors
de son discours annuel au parlement vénézuélien vendredi, Maduro a
déclaré qu’il avait récemment parlé avec les présidents du Brésil, de la
Colombie et de l’Argentine de la formation d’une nouvelle organisation
régionale. Selon Maduro, le temps est venu « d’unir les efforts et
les voies en Amérique latine et dans les Caraïbes pour avancer dans la
formation d’un puissant bloc de forces politiques, de pouvoir économique
qui parle au monde ». Le président vénézuélien a poursuivi en disant
que le bloc créerait de « nouveaux pôles de pouvoir » et serait allié à
la Russie et à la Chine, dont Maduro a qualifié les dirigeants de
« frères aînés ». Une telle alliance comprendrait « cette communauté
de destin partagé dont parle notre frère aîné, le président Xi
Jinping », ou « ce monde multipolaire et multicentrique dont parle notre
frère aîné, le président Vladimir Poutine », a ajouté Maduro.
La Chine « contrecarre l’hégémonie du dollar américain » avec des réserves d’or, un accord d’échange de devises en yuan argentin
Par Ben Norton 8 janv. 2023
La banque centrale chinoise a pris une série de mesures pour accélérer la campagne mondiale de dé-dollarisation, défiant l’hégémonie du billet vert. La
Banque populaire de Chine augmente la part de l’or dans ses réserves de
change, défiant le dollar américain, qui domine depuis des décennies
les avoirs des banques centrales internationales. En janvier, la
Chine a également signé un accord avec la banque centrale argentine pour
un accord d’échange de devises, dans lequel Pékin fournira 130
milliards de yuans chinois (environ 19 milliards de dollars) pour aider
Buenos Aires à stabiliser sa monnaie et son économie. La nation
sud-américaine a déclaré qu’elle était « déterminée à approfondir
l’utilisation du RMB [renminbi] sur le marché argentin pour les échanges
bilatéraux ». (Renminbi est le nom officiel de la monnaie chinoise, et
est souvent utilisé de manière interchangeable avec le yuan, qui est
l’unité de compte de cette monnaie.)