samedi 13 février 2010

LA ZONE EURO ATTAQUÉE PAR LES SPÉCULAREURS

Rebond de la crise : au tour de la zone Euro d’être attaquée par la spéculation
Publié 12 février 2010 Economie , L'Europe Laissez un commentaire

Jeudi 11 février 2010
On nous avait prédit il y a quelques semaines la sortie de crise ! En fait, la crise s’approfondit.. Les pays de la zone Euro les plus fragiles : Grèce, Espagne et Portugal subissent à leur tour la crise. Ces pays sont obligés d’augmenter leur taux d’intérêt pour financer leurs déficits, ce qui augmente leur fragilité.
Pour l’instant, la direction de l’UE hésite. Va-t-elle demander au FMI de les aider – comme pour les pays baltes – quand on sait qu’en contrepartie celui-ci demandera toujours plus d’ajustements structurels, ce qui veut dire accélérer la destruction des services publics et de la protection sociale solidaire ? Ce serait porter un coup fatal à la crédibilité de la zone Euro.
Va-t-elle au contraire faire jouer la solidarité européenne ? Mais le Traité de Lisbonne (articles 123 et 125) interdit de renflouer les caisses d’un autre État que ce soit par la Banque centrale européenne et les banques centrales nationales, par l’Union européenne ou par un État


Il faut que le pays qui a besoin de liquidités aille les chercher sur le marché privé de la spéculation. A moins que l’on estime que l’article 122, qui permet à la Commission de proposer au Conseil européen une aide financière, soit utilisé en fermant les yeux sur les articles ci-dessus. Déjà, le pacte de stabilité du traité de Maastricht (honte déjà à ceux qui ont appelé à le voter !) n’est plus appliqué. Rappelez-vous les 3% maximum du déficit du budget des États…
Nous voyons que le peuple avait raison quand il refusa le Traité constitutionnel européen en 2005. On voit bien, dès la première secousse, qu’il n’est pas opérant, qu’il n’est pas fait pour les crises mais pour privatiser les profits et socialiser les pertes. Deux ans après la mascarade du vote de ratification des parlementaires, les néolibéraux à la tête de l’Union européenne n’ont comme possibilité que de continuer leur fuite en avant en s’asseyant déjà sur le Traité lui-même !
Bien évidemment, la crise économique révèle l’incapacité de la gouvernance mondiale du turbocapitalisme (dirigeants des firmes multinationales, associations multilatérales et régionales et administration étasunienne et ses alliés) à se réformer, prise qu’elle est dans l’écheveau des outils néolibéraux installés partout depuis le Consensus de Washington de 1979. Elle n’a pas pris la mesure de la dernière crise de l’été 2007, doublée du krach bancaire et financier de septembre 2008, et sont repart avec les mêmes règles qu’avant. Et comme les mêmes causes produiront les mêmes effets…
Vous connaissez le dogme des néo-libéraux, pour lutter contre les déficits publics, il faut, disent-ils, augmenter les revenus des plus riches et alléger leurs prélèvements fiscaux et sociaux, et faire travailler plus pour gagner moins les couches populaires et les couches moyennes : nous voilà prévenus !
Il faut vraiment intensifier la campagne d’éducation populaire tourné vers l’action pour expliquer à tous et partout que c’est la logique économique et politique qu’il faut changer et poser la question de savoir si on peut encore leur faire confiance !

par Bernard Teper
Co-responsable du secteur Santé – Protection sociale de l’UFAL

5 commentaires:

pedrito a dit…

"EST SAGE CELUI QUI CONNAIT LES AUTRES ( Proverbe Chinois)

Ce blog est effectivement taurin.

Il n'empêche que des évènements très graves menacent notre vie, notre avenir, la paix du monde: il suffit de tendre l'oreille, d'ouvrir les yeux.

Aurais-je tort de vouloir faire partager mes préoccupations, non seulement taurines, mais aussi, beaucoup plus graves, humaines?
Tant pis pour l'anonyme de service, qui ne comprendra jamais rien à rien.
A moins qu'un miracle .....

Anonyme a dit…

Pourquoi mettre en prison pour dette les citoyens de HAÏTI alors que les Etats-Unis qui sont les états les plus endettés de la planète continuent à mener grand train et à se doter de plus d’armée que le reste du monde ? Enfin pourquoi les spéculateurs s’arrêteraient-ils ?

Anonyme a dit…

Selon le chiffres de l’Insee qui viennent de tomber aujourd’hui 11 février2010 : en 2009, le PIB français a subi son plus fort recul depuis 1945.L’économie française s’est contractée de 2,2% sur l’année, toujours selon les chiffres de l’Insee. Dans le même temps, l’emploi a baissé de 2,5%.Selon le Conseil d’orientation des retraites, le retour au plein emploi sera repoussé de 9 ans. L’impact de la crise sur l’économie pourrait être plus violent que prévu. Seule certitude: la facture devrait avoisiner les 100 milliards d’euros en 2050.Mais ce qui émeut les dirigeants européens nos médias c’est « la question de la dette » . Les banques françaises et allemandes cumulent plus de 115 milliards de dollars (84 milliards d’euros) d’exposition en Grèce et six fois plus dans l’ensemble de l’Europe du Sud. Donc ou vous acceptez de vous serrer la ceinture pour que les créanciers empochent leur mise, et les spéculateurs également, ou alors vous refusez l’austérité et son cortège de malheurs et les créanciers iront se faire voir. Parce que cela ne va pas s’arrêter là… L’Espagne, probable prochaine cible des spéculateurs, est désormais considérée comme le pays malade.Mais il faut bien mesurer que ce vol de rapaces sur des économies peut atteindre également les pays de l’est qui sont également créanciers de nos banques françaises et allemandes.


La France et l’Allemagne ont finalement pris les devants pour venir en aide à la Grèce. Symboliquement du moins. Si les détails du plan ne sont pas encore connus, une chose est sûre : les relations économiques, et notamment via les systèmes bancaires, forcent les Etats européens à agir.

«Un certain nombre d’économies au sein de l’Union européenne pourraient gravement souffrir d’un défaut de la Grèce sur sa dette, c’est pourquoi ils ont intérêt de lui venir en aide afin de sécuriser leurs positions», analysent les économistes de Credit Suisse dans une note.

Les Etats de l’Union européenne sont d’abord les premiers consommateurs de dette grecque. Le Royaume-Uni et l’Irlande détiennent 23% des obligations émises par Athènes, la France 11% et l’ensemble Allemagne, Suisse et Autriche 9%, selon les chiffres de Credit Suisse.

L’imbrication des systèmes financiers va plus loin. Les banques européennes ont prêté plus de 252 milliards de dollars à l’économie grecque, selon les chiffres de la Banque des règlements internationaux datant de septembre 2009. Les établissements français sont les plus exposés, avec 75 milliards de dollars (55 milliards d’euros) d’encours. Les établissements suisses ont investi 63 milliards de dollars (46 milliards d’euros), les Allemands 43 milliards (31 milliards d’euros).

Ces chiffres ne recouvrent cependant pas la réalité de l’implication des banques. «On peut aisément imaginer que de nombreux gérants d’actifs ont récemment pris des positions à court terme sur la dette grecque afin de profiter des taux d’intérêt élevés», estime un économiste parisien. «Si les taux se relèvent encore plus, la valeur de leur portefeuilles risque de se dégrader et d’affecter les banques.»

«Il faut relativiser les chiffres : les expositions des banques à la Grèce, si elles sont importantes, ne représentent pas des montants monstrueux comparé à la totalité des engagements des banques européennes de par le monde», estime Michala Marcussen, économiste en chef chez Société Générale CIB.

Anonyme a dit…

Suite
RISQUE DE CONTAGION
Si la Grèce reste un petit pays à l’échelle européenne, le risque réside dans une contagion de la crise à l’Espagne, au Portugal, à l’Irlande. Or, «beaucoup de banques européennes sont lourdement exposées à l’Europe du sud», observent les économistes de Société Générale. Et les montants investis, rapportés à cet ensemble des pays, s’élèvent, pour les établissements français et allemands, à 600 milliards d’euros, calcule la Société Générale. Difficile de rester les bras croisés.

Surtout, l’Espagne, probable prochaine cible des marchés, inquiète beaucoup plus les analystes. «L’Espagne est une plus grande cause de soucis que la Grèce», selon les économistes de Credit Suisse. Et pour cause, précisent-ils : les niveaux d’endettement y sont très supérieurs, le marché immobilier est encore surévalué et les déficits publics ont explosé. Protéger la Grèce, c’est donc protéger l’Espagne.
Stéphane B.

velonero a dit…

Bonne idée, ce texte.C'est le principe des blogs que d' avoir le droit (voire même le devoir) de publier ce que l'on pense.