vendredi 10 juin 2011

BOUFFÉE D'AIR PUR AU PÉROU, AVEC L'ÉLECTION DE OLLANTA HUMALA.





source : Cubadebate

traduit de l’Espagnol par Thierry Deronne pour La Revolucion Vive.



Un nouveau pas dans l’éveil de l’Amérique Latine a eu lieu au Pérou, le peuple ayant décidé d’élire le candidat de l’option « Gana Perú », Ollanta Humala, attaqué et calomnié sans pitié pendant de nombreux mois avant les élections avec les armes les plus troubles de la propagande par les forces de l’Empire, l’oligarchie, et la mafia péruviennes, sans oublier le pouvoir politique, médiatique et financier déployé pour empêcher sa victoire dans les urnes.
A un mois des élections, un article de Cubadebate intitulé « Pérou : élections présidentielles à l’heure cruciale”, nous écrivions :

“Opter pour le changement est le plus sensé, car au moins cela ouvre une porte à l’espérance ; l’autre consiste à revenir au passé et à rester ancré dans le fujimorisme et le néolibéralisme, où les riches continueront à amasser des richesses, mal ou bien acquises, et les pauvres seront pauvres et misérables”.



La victoire de Humala est une bouffée d’air pur pour le peuple péruvien qui dans les dernières décades n’a connu que des gouvernements dociles à Washington, faisant cadeau des richesses nationales à des intérêts étrangers, imposant la corruption.

Humala signifie un espoir parce que depuis que le commandant indigène est entré dans le paysage politique du Pérou il a montré une sensibilité profonde pour les besoins, aspirations et préoccupations de la population la plus maltraitée de ce pays andin : les pauvres, les indiens, les paysans, les ouvriers, et les femmes au foyer. Il faut croire dans la possibilité qu’à partir du 28 juillet, quand le nouveau gouvernement prendra ses fonctions au palais de Pizarro, l’empire de l’injustice régnant au Pérou depuis des temps très anciens, puisse connaître le début de la fin.

Non pas que nous pensions que la victoire de Humala ouvre les portes d’un coup à un processus révolutionnaire profond et radical au Pérou. Il faut rester très objectif et n’avancer qu’en fonction de la réalité. Dans les circonstances actuelles et si nous prenons en compte les circonstances et les modifications apportées au programme électoral de « Gana Perú », les alliances et les engagements politiques concertés, au Pérou il y aura beaucoup de changements dans de nombreux ordres et à de nombreux niveaux mais sans brutalité. Humala lui-même l’a affirmé dans ses discours de la campagne du second tour.

La victoire a déjà signifié en soi un changement. On a porté un coup à la corruption. Parce que si Keiko Fujimori avait obtenu la majorité, ce qui attendait le Pérou était le retour aux années de pillage et de vol à visage découvert.

Humala a promis de mieux distribuer les immenses richesses du pays, qui se trouvent dans les gisements d’argent, de cuivre, de zinc, d’étain et d’or. Il a aussi promis d’éviter la déprédation et le pillage des ressources. Il lui faudra en tout cas oeuvrer en ce sens pour mettre fin à la pauvreté, à la misère, à l’analphabétisme, l’insalubrité de la majorité sociale du Pérou.

Le Pérou disposera un gouvernement qui s’identifie avec les intérêts des masses pauvres, parmi lesquels les indigènes. Il deviendra ainsi le troisième pays qui fit partie de l’empire Inca à élire des gouvernements populaires et désireux d’agir en faveur des plus pauvres. Evo Morales, en Bolivie, et Rafael Correa, en Equateur, son les deux autres.

Les défis sont nombreux parce que ceux qui ont pillé et exploité les richesses nationales ne veulent perdre ni leurs privilèges ni leur hégémonie.

Mais les peuples de l ’Amérique Latine continuent à s’éveiller… Ils l’expriment dans les urnes et le moment venu pourront aussi le faire depuis les places des grandes villes, comme ils le font aujourd’hui en Espagne, en France ou en Grèce pour rejeter tous ceux qui n’ont d’autre solution à offrir que le néolibéralisme et la démocratie bourgeoise.

Traduction : Thierry Deronne, pour www.larevolucionvive.org.ve

2 commentaires:

pedrito a dit…

Qui s’inquiète au Pérou?

« Inquiétudes au Pérou après l’élection à la présidence d’Ollanta Humala » Ainsi s’intitule l’article publié par Chrystelle Barbier dans Le Monde du 7 Juin 2011. Comme souvent dans Le Monde, le titre en dit long, plus long que l’article. Il renseigne sur le message qu’il s’agit de faire passer et qui passera, auprès de ceux se contentent de lire les titres. Et ce message est clair : un type dangereux vient d’arriver aux affaires au Pérou. Peu importe le corps de l’article, finalement très équilibré, le lecteur pressé, en quelques secondes, a déjà des appréhensions concernant le nouveau président Humala.
Pourtant, le candidat « nationaliste » a bel et bien remporté les suffrages de 51,6% des votants. Si le titre de l’article l’avait mentionné, le lecteur paresseux aurait eu une tout autre opinion. Parce que, finalement, 51,6%, ça ne laisse que 48,4% d’inquiets potentiels. Un autre titre du Monde, daté du 6 juin, indiquait qu’Humala remportait « de peu » l’élection présidentielle. C’est vrai, et c’est mieux, mais ça prépare déjà l’opinion (ou la fraction de l’opinion qui adhère au dogme de l’infaillibilité pontificale des médias) à la campagne de diabolisation d’Humala, qui commencera dès la première mesure sociale.

Car les plus inquiets, ce n’est pas dans les rues de Lima qu’on les trouvera. En tout cas pas dans les rues des beaux quartiers, responsables du score plus qu’honorable de la droite fujimoriste dans la capitale du pays. Les plus inquiets sont dans les capitales des pays développés. Les affaires risquent de mal tourner pour certains hommes d’affaires américains et israéliens si Humala devait remettre les ressources du pays entre les mains du peuple.

Les plus terrifiés sont sans doute à Washington. Le ton diplomatique des déclarations américaines à ce sujet cache mal la peur d’avoir un nouvel Hugo Chavez sur les bras. Raul Castro, Hugo Chavez, Evo Morales, Rafael Correa et Daniel Ortega, pour ne citer qu’eux, ont désormais un nouvel allié et, avec le récent retour de Mel Zelaya au Honduras, le basculement de l’Amérique latine pourrait bien se poursuivre. L’économie péruvienne, où les entreprises étrangères font des affaires juteuses risque d’entrer dans l’ « économie nationale de marché » (page 56 du Plan de Gobierno Gana Peru 2011-2016), axée sur le marché intérieur plus que sur l’exportation vers les pays impérilaistes, qu’appelle de ses vœux le programme du Parti National Péruvien d’Humala. Par ailleurs, le nouveau président souhaite rétablir le salaire minimum et prendre des mesures pour permettre à tous les travailleurs de jouir de leur droit de se syndiquer, ce qui ne fait pas plaisir aux employeurs, nationaux ou étrangers. L’esprit kéynesien des politiques proposées pour « développer un processus solide et stable de création de demande intérieure » (p. 62) laisse par ailleurs prévoir des augmentations de salaire, mais aussi des hausses d’impôts pour les plus riches, ainsi que de nouvelles cotisations pour les employeurs. Les augmentations d’impôts notamment, risquent d’être importantes, si Humala se tient à son objectif de limiter les déficits publics à 1% du PIB (p.66). Le nouveau président ne cache d’ailleurs pas son objectif d’augmenter l’impôt sur le patrimone, qui ne représente que 0.2% du PIB, et, plus généralement les impôts directs (p,70).

Bref, ceux qui s’inquiètent sont ceux qui profitent du Pérou sans rein rendre au Pérou, qu’ils soient péruviens ou étrangers. La chute de 9% du principal indice de la Bourse de Lima est là pour le prouver.
Marc Harpon

Anonyme a dit…

Salut Pedrito,
Vous nous avez manqué, mais vous revenez toujours aussi "rebelde", cela fait plaisir !
Moi j'aimerais voir fleurir face au FMI un FIP "Front International des Peuples" ...
Un front des plus nombreux : ceux qui n'ont même pas droit au travail, ceux qui ont du boulot mais qui ne peuvent pas en vivre décemment et ceux qui vivent à peu près correctement, mais ..., etc.
Bref, un front qui se rebelle contre ceux qui ne vivent que de dividendes toujours plus élevés sans même lever le petit doigt !
Ceci est bien sûr une utopie puisque la précarité, aujourd'hui, incite plus les gens à se replier sur eux-mêmes et à stigmatiser ceux qui sont moins "précaires" qu'eux ...
Un changement des mentalités est urgent !!!!!!!!!!!!!!!!!
Bien à vous, Pedrito,
Strummerriot.