Il y avait des novillos de Maños à ANDORRA ce dimanche 11 Septembre. Et nous avions les billets d’entrée en poche. Mais nous dormions à ALCORISA, elle aussi en fiestas, avec ce jour-là une novillada de CEBADA GAGO. ALCORISA, patrie de NICANOR VILLALTA, le matador dont chaque mur de la peña nichée sous les tendidos évoque le souvenir. C’est Raquel, la sympathique patronne de l’hôtel « Casa de la Fuente », qui nous avait suggéré de jeter un coup d’œil à la nouvelle plaza de toros. Et il a suffi, le dimanche matin, que nous suivions son conseil, somme toute alléchant, pour que notre programme soit chamboulé.
Parce que nous avons rencontré là-haut Pepe, un pilier de la peña, qui nous a d'abord offert un café: descente en ville dans sa voiture, où nous avons rencontré ses amis, puis ensuite assisté à l’apartado, et enfin nous avons été invités à partager le repas des 300 socios. Dans ces conditions, il n’était plus possible de rejoindre ANDORRA, d’autant que, pour finir, ce qui devait arriver arriva, nous avons été gracieusement invités à suivre Angela, l’épouse de Pepe, et leur amie Maria José, aux arènes.
Et de retrouver au cartel de ces CEBADA GAGO notre triomphateur de la veille, IMANOL SÀNCHEZ. Son novillo le contraint vite à reculer, après avoir percuté la cavalerie, batacazo juste évité. La faenita sera superficielle, profilée, sans transmission, l’animal se figeant rapidement, bouche ouverte, malgré le très léger châtiment. Mais le garçon sait donner l’illusion à un public qui, comme celui de la veille à ANDORRA, ne boude pas le plaisir simple qu’il est venu chercher. De plus, avec l’épée, le novillero se jette sur le morillo, pour une entière aussi spectaculaire qu’efficace : deux oreilles !
PABLO SANTANA est apodéré par Andrés SÀNCHEZ, ancien matador salmantino. Ce dernier passera son temps à crier depuis le callejon- comme d’ailleurs, le mozo de espada, qui égrène ses « biènn, biénnn », tramposos los dos - pour influencer le palco en faveur de son protégé qui aurait plus besoin de conseils professionnels que de ficelles de ce genre. Malgré un novillo manso y flojo, SANTANA abuse du pico et des attitudes empruntées, se fait souvent accrocher la flanelle, tente un recibir après un pinchazo. Et malgré un travail plus que passable, le garçon profite de quatre applaudissements de la famille pour entreprendre une vuelta.
Originaire de CALANDAR, qui se trouve à quelques lieues d’ici, PABLO COLOMER est donc le régional que le public voulait voir triompher: mais les contrats doivent être rares, le garçon ne semble pas très sûr de lui, malgré le courage dont il fera montre. Son toreo est un peu électrique, et souvent sur le recul. Son opposant a peu de charge, il a été repiqué après les clarines, malgré sa justesse de forces. Ce qui ne l’empêche pas de cueillir PABLO assez méchamment, avec au moins une cornada apparente à la cuisse. Le novillero est emporté, puis revient avec l’épée, le toro a gardé la tête haute, il n’a jamais été dominé, bouche fermée, le danger est imminent. COLOMER réussit à lui loger ¾ d’épée un peu trasera : l’animal lutte longuement contre la mort, debout, en brave. Puis se couche près des planches.
Deux oreilles !!
Avec son numéro aux banderilles, IMANOL SÀNCHEZ met le feu aux tendidos. Le quiebro fait recette, mais le violin provoque autant d’applaudissements. Genou ployé pour amener son novillo au centre, le garçon cite ensuite son opposant à 20 mètres, pour servir une faena qui ira crescendo, avec la droite comme de natural, là aussi en se croisant et en citant le toro à 10 mètres : plaisant et spectaculaire. Toreo qui porte sur les gradins. Jusqu’à ce que l’animal faiblisse et se fige. Nouvelle entière foudroyante, en se jetant sur le morillo.
Rabo !!!
Le second CEBADA de SANTANA fuse sur le piquero : chute évitée de peu, après une vaillante embestida. Mais la faena sera fade, la lidia escamotée, sans dominio, malgré les passes de début cambiadas dans le dos, le tout assorti d’un desplante théatral mais immérité. 1/3 d’épée après trois essais. Avis.
Andrés Sànchez, apoderado déçu, fait la grimace envers le palco, mais çà ne valait pas plus.
COLOMER ne revenant pas de l’infirmerie, la tâche d’affronter son second novillo revient encore à IMANOL, l’enfant de SARAGOSSE. L’animal, sortant des chiqueros, a déjà la gueule ouverte. Une très légère piquette en guise d’épreuve de la bravoure. Mais le flojito s’affale dès les premiers capotazos. IMANOL s’écarte pour lui donner air et distance. Manso et faible, le manso brâme à chaque pas qu’il accomplit, c’en est pitoyable. Décidé à abréger, le novillero lui administre son dernier estoconazo dont il a le secret, - le CINQUIÈME en deux jours !-. L’animal se couche rapidement.
FIN de la tarde ALCORISANA. IMANOL SÀNCHEZ sort a hombros.
En conclusion: deux journées de rencontres, d’amitiés, d’aficion, inoubliables. Merci à Pepe, Angela, Maria José, Valerio, à leurs amis, à Raquel y Manolo, de la Casa de la Fuente, à tous ceux qui nous ont témoigné amitié et hospitalité : et ils sont si nombreux…
Les novillos? Décevants, mais la fête était belle, et notre entourage si chaleureux, si agréable.
Le rabo ! Le plus dur à comprendre, à digérer. Excessif, çà oui! Mais c’était l’alcaldeza – sœur de Pepe- qui était au palco, et comme elle me l’avoua plus tard, alors que je l'avais suppliée de ne pas se laisser impressionner par les peones tricheurs, elle « NE POUVAIT PAS FAIRE AUTREMENT » !
Comme quoi, un(e) politique au palco, ce n’est évidemment pas la panacée, en matière de rigueur: entre les aficionados et les électeurs, pour ne pas risquer de décevoir les uns et ne pas fâcher les autres, la marge est mince, et la raison de l'un n'est pas forcément celle de la rigueur des autres..
La plaza: neuve, inaugurée en 2002, capacité 3400 places. A peine 1/4 d’arène ce jour!
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