TARDE EN DEMI TEINTE: POURTANT, LES FIDEL SAN ROMAN ONT COLLABORÉ.
Mais les garçons venus les affronter ne se sont pas hissés à la hauteur de leurs opposants, cornus, il est vrai, parfois sérieusement, la plupart avec de belles têtes playeras, astifinos et costauds, plus toros que novillos pour deux d'entre eux, ils ont pris au total quinze piques plus un regatòn, avec cela nobles jusqu'à l'obéissance, sans aller jusqu'à la débilité, un seul a posé quelques problèmes que CERRO n'a pas su solutionner, les six ne demandaient qu'à être toréés, dominés, pour peu qu'un poignet mieux assuré conduise le leurre et que le torero se croise pour guider la charge et replace l'animal. Du courage, certes, ils en avaient tous, mais lorsque çà ne suffit plus, lorsque les mauvais conseils des peons ou des apodos ne font que précipiter la déroute annoncée, que la peur s'installe enfin jusqu'à la panique, alors les pinchazos se succèdent: deux, trois, quatre, jusqu'à neuf tentatives ce jour pour JIMENEZ, les avis pleuvent, accélérant la perte des moyens et le malaise ambiant où se débat le pauvre novillero aux abois. Et l'épée entière qu'il finit enfin par loger et qui signe sa délivrance, ne le dispense pas des sifflets malvenus, en tout cas, pour moi, il me semble que le garçon doit suffisamment souffrir de ne pas avoir été à la hauteur des attentes du public, pour ne pas avoir à subir en plus des manifestations de réprobation qu'il ne mérite pas, - il n'a simplement pas été à la hauteur, ou n'a pas eu de chance-, et qui n'arrangent ni ne règlent rien.
Autre chose est de siffler un tricheur qui se moque du public, ici, çà n'était pas le cas.
HUERTAS me parait bien vert, dès les premiers capotazos: il se laisse enfermer aux planches, par un novillo qui pèse, lui, et serre. Trois piques de crapule, pour le SAN ROMAN, première ratée, puis reprise sans vergogne, puis carioca, puis la dernière du centre, sans pousser. Quelques derechazos templés, et déjà la musique, un gogo du cru gueule "mùsica" ou "musique", et çà démarre, les palcos sont incorrigibles de démagogie, comme si la musique devait améliorer une mauvaise faena, ou remplir les arènes, et sauver la corrida. Une série à gauche en se croisant: ce sera tout. Chicuelinas pour épater les touristes, épée dans les côtes. Pinchazo et entière. Dépouille applaudie, le toro avait répondu à tous les cites, avec entrain et grande noblesse. Salut au tiers du garçon, personne ne l'invite à aller plus loin. Son second - quatrième - est playero, botinero, avec des soquettes blanches derrière , merci Jean-, pique trasera abominable, sans pousser les deux suivantes. Corne droite éclatée contre un burladero, chef d'oeuvre des peons avec leur cape, aucune intervention des emplumés, ils sont pourtant trois, un apprenti et deux anciens, le père SOLDEVILLA n'a pas transmis les bonnes attitudes. Salut aux banderilles d'un frère OTERO BELTRAN, le frangin saluera à son tour au quinto. La corne gauche ne semble pas engageante. Le novillo serre, puis devient tardo. Ouvre la bouche. Muleta souvent touchée. Nous n'avons rien vu, aucune lidia. Nouvelle épée dans les cartilages, celle-ci ressort, comme une vilaine broche. Entière au deuxième essai. Impression de gâchis.
Le joli negro bragado de JIMENEZ tape deux fois aux planches sans rechigner: brouillon avec la cape, le novillero le restera jusqu'à la fin. Par deux fois, le toro attend le cheval, qui va sur lui pour la pique: drôle de solution. Le novillero tente quelques passes croisées de la main droite. Ce sera tout. Pas un essai à gauche. Le SAN ROMAN revient vers les planches, JIMENEZ sera incapable de le conduire vers un autre secteur du ruedo, de lui donner de la distance, d'imposer sa volonté, son poignet. Neuf pinchazos sans s'engager, en suivant le novillo qui accomplit un tour d'arène. Entière libératrice. Les avis ont tardé. Trop! Encore un toro qui nous a paru intéressant, mal exploité, pas lidié.
Le quinto, negro playero, une estampe applaudie dès sa sortie des chiqueros, cherche l'issue de secours, hume le callejon. Première pique DANS LE DOS! Seconde de 20 mètres, vite levée. Rebelote de 20 métres, le piquero vole, le cheval reste debout. Quatrième embestida de 25 m, au regatòn. Ovation au piquero. Par la suite, le toro s'éteint rapidement, charge au pas, puis se fige. Toreo de salon, en reculant, fuera de cacho, à un animal immobile. Pinchazo et un tiers d'acier, sans s'engager. Un autre toro gâché, pour moi, la pique trasera fut meurtrière, faena inédite d'un toro qui aurait pu, ou dû...
Carioca de gala également pour le premier novillo de Rafaël CERRO, negro escobillé, puis seconde carioca longue, longue, comme un jour sans boire, novillero aux abonnés absents, association de voyous complices, comment cela s'arrêtera-t-il, si ce n'est par la fin de la corrida, puisque personne ne semble sérieusement prendre la mesure du problème? La faena commence par des attitudes qui plaisent et portent, le garçon s'éloigne du novillo pour citer en se croisant, se rapproche à 7/8 mètres et cite de naturelles, nouvelle série à gauche templée, puis çà se gâte, la muleta accroches les pitones, le garçon insiste, mais recule. C'est le novillo qui est le maître. Un avis. Dépouille applaudie, après 2/3 d'épée un peu plate. Le sixième est applaudi dès son entrée dans le ruedo, mais il ne s'intéresse pas au capote de CERROIl prend deux piques de salopard: première fortement poussée contre les planches, seconde, parti de 15 mètres, il prend sa carioca habituelle, sortie fermée vers le centre. Par la suite, il sera distrait, la dose lui aura été fatale. Et CERRO aura remercié son picador, d'avoir réduit le SAN ROMAN à un rôle de faire valoir sans aucun intérêt en le massacrant: çà, ils savent tous faire. Passes de profil ensuite, sans transmission. Pinchazo, et le toro finit par se coucher.
Quel dommage de laisser esquinter sans que personne n'intervienne ni ne puisse s'opposer à la honteuse tricherie un lot complet de toros qui promettaient autre chose qu'une tarde fade, sans émotion ni transmission. Quand verra-t-on le début d'une réponse, au respect nécessaire de l'intégrité du toro dans l'épreuve sérieusement règlementée de la pique?
4 commentaires:
ah, au fait pedrito, le retour au calme de marciac, c'est fait?
OUF!
On respire un peu mieux, depuis deux jours!
Mais cela n'efface en rien que notre maire, son joujou JIM, la Dépêche, qui a fait de Marciac son fromage, le département, la Région et leur staff politicien, dépassent les bornes.
Tous ces gens-là nous emmerdent au-delà du raisonnable: vont-ils un jour le comprendre?
Sur ROQUEFORT: à peine deux cinquièmes d'arène, ce mercredi 15 Août.
Dire qu'il y a peu, et tous les ans, c'était presque le lleno garanti....
Rien à voir avec Roquefort mais, avez-vous lu ce que Fernando Robleno a écrit à propos de ce qu'il a éprouvé au Plumaçon lors de la corrida d'Escolar Gil ?
J'en ai découvert une traduction sur le site de l'Escalier 6 et c'est très intéressant : il y décrit ce qu'il ressent face aux toros et aussi face au public, qui, ce jour-là, a consacré un TORERO DE VERDAD sans qu'il ait coupé les trophées "réglementaires" !
Belle leçon d'une arène souvent décriéée mais qui, grâce au public présent ce 22 juillet, aura peut-être plus de toreros et de toros de verdad l'année prochaine !!???
Bien à vous,
SrummerRiot.
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