JÉRÔME COURTIADE, "EL SERENO". |
(Sur la photo, 1994, aux arènes de GRAU DU ROI)
C'est vrai qu'il était toujours serein, calme, déterminé, volontaire, sûr de lui mais sans excès, notre Jérôme, que ce soit avec la cape qu'il déroulait avec la grâce de l'artiste extremeño ou andalou, pour canaliser la charge de son novillo, en avançant la jambe pa'lante, dans des véroniques d'accueil qui n'avaient rien à envier à celles des doctorants, ou que ce soit avec la muleta qu'il s'appliquait à "toquer" - faire à peine trembler- face au torito, avec de la distance pour indiquer la charge et embarquer l'animal dans la faena où il parvenait à imposer sa domination avec la douceur des maestros confirmés. Serein, sérieux, et souriant, plein de ses qualités qui auraient pu prolonger son aventure plus longtemps qu'elle ne devait durer, si le destin cruel n'avait pas imposé un autre choix, un matin d'août 1995, dans les arènes de BAYONNE, où il décida de se couper la coleta.
Jérôme est né et habitait à VIC en BIGORRE. Il fréquentait le Centre Français de Tauromachie de NÎMES, et c'est là qu'il fit ses premiers pas de torero, dans les placitas gardoises et héraultaises, où j'eus même un jour la chance et l'honneur de lui servir de mozo de espada, au cours d'une tienta - du moins je crois me souvenir- dans la "monumental" de GIMEAUX. "Un dia para el recuerdo para mi." En tout cas, il fut le premier et il reste le seul torero que la BIGORRE ait apporté à la tauromachie espagnole.
Aujourd'hui, Jérôme continue d'entretenir la flamme de son aficion. Différemment, mais avec assiduité, parce que son rôle dans le couloir qui entoure le ruedo est indispensable: il est mozo de espada des toreros et novilleros qui font appel à ses services, - et ils sont nombreux - et il n'est pas rare de l'apercevoir dans les callejons de France et de Navarre, à s'affairer avec sérieux, modestie, discrétion, et efficacité, toutes ses qualités qu'on lui connait, à remplir les tâches diverses au service des hommes en habit de lumières. En traje de luces! Ce que porta un temps Jérôme, comme en témoigne cette photo. Dignement, avec courage.
Abrazo à toi.
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