HAGETMAU: LE DESTOREO(1) A L'HONNEUR
Il y avait novillada à
HAGETMAU, ce lundi 5 Août. Avec un lot de CEBADA GAGO, justitos de
trapio, noblesse parfaite, buvant la flanelle tant qu’ils
conservèrent assez de jus pour embestir. Aucun sentido, aucune
déviation, ni de la charge, ni de la corne. Étalage d’insipidité,
propre à la corrida moderne , la seule qu’apprend dans les
écoles taurines de tauromachie stéréotypée la novilleria actuelle– faire des passes sans
devoir se croiser- et dont raffolent les gogos qui peuplent les
étagères.
Mais comment les publics
peuvent-ils discerner le passable du médiocre, quand le président
lui même affiche toute son incompétence, en accordant une oreille ,
réclamée par moins de demi arène essentiellement de braillards,
pour un bajonazo crapuleux, après une faenita de profil,sans jamais
peser sur le novillo ? Et qui récidive ensuite dans la
médiocrité de son aficion, en sortant le mouchoir bleu pour
récompenser d’une vuelta infamante un novillo qui n’a juste reçu
qu’une pique ?
Puisqu’il y a des
micros dans une arène, pourquoi ne pas les utiliser plus souvent et
opportunément, pour expliquer par exemple au public une juste
décision, même si elle paraît incompréhensible aux gogos, plutôt
que de laisser croire à des jeunes qu’ils ont été bons, quand
ils sont passés à côté du sujet ?
Et c’est ce qui s’est
passé ce soir à HAGETMAU : des novillos sans aucune aspérité,
d’une noblesse affligeante, qui offraient leurs oreilles à qui
voulait bien les prendre, n’ont trouvé face à eux que des garçons
incapables d’aligner un muletazo de domination. Pico et passes de
profil à profusion, jusqu’à l’overdose, hors de portée des
cornes, le corps arc bouté à un mètre du novillo, parfois
baissant la main, comme CERRO ou REY, mais surtout toréant sur le
passage les yeux dans le public en frottant son ventre contre le
ventre rouge du novillo - pour faire illusion – après passage des
cornes du quadrupède qui d’autorité promène le bipède, comme
c’est aujourd’hui le cas presque partout, suprême roublardise
de CERRO, plus formé à l’école des trampas que de la rigueur.
A ce sujet, les dépliants
qui présentent les acteurs de la tarde sont révélateurs : à
les lire, tous les novilleros qui nous sont proposés sont toujours
pleins des qualités requises pour que nous passions de grands
moments artistico-taurins :
-« Manuel DIAS
GOMÈS vient de couper les oreilles et la queue d’un CEBADA GAGO
dont il connaît maintenant les difficultés » ( Les CEBADA
GAGO du jour étaient d’une noblesse insipide, ne présentant
AUCUNE difficulté, ni lui, ni ses compañeros de cartel, n’ont
jamais avancé la jambe)
-« Rafael CERRO :
….c’est le numéro un des novilleros.....son expérience sera une
garanntie sérieuse..... » ( Il a passé son temps à faire
passer ses deux bons novillos, sans toréer de verdad)
-« Fernando REY a
débuté sa carrière par trois triomphes. Excellent banderillero,
son toreo est fait de panache donnant des frissons au public »
(!!!) Non seulement il n’a pas banderillé, mais il a surtout
brillé dans l’illusion que procure aux gogos le toreo de profil,
où seul le toro mène le bal et choisit les terrains.
Littérature !
Le lot de novillos a pris
huit piques plus deux piquettes symboliques. Une seule fut correcte,
les autres furent passibles de représailles, sinon de poursuites :
traseras, certaines dans le dos, paralysantes...Vaya aficion
varlarguera !
Golletazos, bajonazos,
épées dans les côtes, se sont succédées, sans parvenir à calmer
la fougue des applaudisseurs de basses œuvres. Et si vous dénoncez
le crime, ils gueulent encore plus fort, pour vous couvrir
La présidence s’est
montrée digne des arènes de plages malagueñas : musique
assourdissante et interminable dès les premiers muletazos, trophées
sans discernement, vuelta d’un novillo qui reçut UNE pique !!!
Minable !
Honteuse sortie a hombros
du mayoral, qui s’est précipité sous le palco pour être hissé
sur les épaules des mercenaires à sa solde, dès la sortie des
cuadrillas : et quelques coños d’applaudir, encore et
toujours, comme à PALAVAS les flots.
On a revu des copains, on
a passé quelques heures agréables en bonne compagnie, mais que
cette ville dite taurine a baissé la barre.....
Lot justito de trapio,
jolies têtes, mais lot noblissime, sans une once de genio ni de
sauvagerie propre aux toros de combat, soso, spectable qui frisait
l’aburrimiento.
(1) destoreo: contraire du toreo
Note de Pedrito: dans le titre, il n'y a pas de faute d'orthographe. C'était bien des Cebada CAGO
Note de Pedrito: dans le titre, il n'y a pas de faute d'orthographe. C'était bien des Cebada CAGO
5 commentaires:
je croyais que tu n'allais surtout plus à Hagetmau...
Fernand d'oreille.
JPc
Mon cher Yohan, j'ai eu lundi matin une très bonne surprise, une excellente nouvelle, un évènement(!!) que j'ai voulu marquer - parce que il y a des choses qui se fêtent- en rejoignant des amis aux arènes: c'était HAGETMAU, çà aurait pu être VIC, St PERDON....
T'expliquerai sous peu
Le principe même de la reseña taurine est de rendre compte pour ceux qui n'y étaient pas, de ce qu'il s'est passé réellement pendant la course.
Selon le tempérament du scripteur, son type d'attrait (toriste, toreriste, fondamentaliste…), sa connaissance du sujet, sa forme actuelle, son désir de transmettre, l'ensemble des écrits relatifs à une course diffère sensiblement jusqu'à quelquefois être contradictoires les unes des autres.
Mais en général, chez les gens sérieux qui disent exactement ce qu'ils pensent, il n'est pas rare de voir et lire par ci par là, des volées de bois vert auxquelles il faut non seulement s'habituer, mais surtout être capables de ne pas être trop affecté par les commentaires pas toujours gentils ( et c'est un euphémisme), vis-à-vis de celui qui a pris le temps de transmettre alors qu'il aurait tout aussi bien pu garder son opinion pour lui. Oui, il y a plusieurs écoles de restitution de la fièvre…
Nous vivons depuis quelques temps dans un monde d'incivilités qui semblent habituelles et courantes à la jeune génération, et difficiles à avaler pour l'ancienne. Ce qui était discussion feutrée et constructive est devenu aboiements, contestations, insultes, comportements claniques.
J'aime à me souvenir que la vérité est en fait, une succession de petits pointillés qui ne forment une droite que lorsqu'on les regarde de loin. De près, ils forment une ligne discontinue pour laquelle il existe aussi le point diamétralement opposé à chacun, un peu comme les théories mathématiques fonctions des axiomes de base choisis.
Ecrire une reseña et exister dans ce monde cruel, implique de connaître cette règle du jeu. Vous serez pris de haut par les pros qui se croient de plus en plus tout permis alors qu'il sont à la soupe puisqu'ils vivent de la corrida : comment leur demander d'être honnêtes dans leur jugement s'ils savent qu'écrire leur réelle vision de la chose les fera être inévitablement écartés car la symphonie doit jouer à l'unisson.
Et vous serez pris de bas par ceux qui, peu connaisseurs, vous reprocheront tout ce que vous dites, en particulier votre manière de le dire alors que le langage taurin est un des plus précis pour expliquer les faits et gestes animaux, humains et comportementaux : il faut donc passer par lui, n'en déplaise aux néophytes qui devraient trouver là, matière littéraire à pédagogie instructive.
En ce qui me concerne, je tire mon chapeau à ceux qui prennent justement le temps de transmettre. Ils font partie de mes lectures et je suis là au moins sur qu'on n'essaye pas de nous mener en bateau comme certains pros nous bernent en nous prenant, hélas, pour des truffes.
Moi, il y a longtemps que, dégoûté des pratiques, j'ai rendu mon tablier, tu le sais bien, Pedrito..
Je me demande même si mon aficion ne fout pas tout simplement le camp en même temps que l'insipidité que l'on nous propose, en particulier hier avec des Fuente Ymbro inexistants alors qu'en face, on avait un torero décidé que je suis depuis des calendes et qui, lui aussi, tire dans le registre de la sincérité. Mais papa Ricardo, lui, rentabilise les gros investissements…
Continue, Pedrito, l'important est justement de nous dire ce que tu penses, même s'il y en a qui râlent, c'est fatal, l'eldorado, surtout en matière de toros, n'existe pas….Suis ton instinct, et raconte nous comme tu le ressens. Sorry pour ce long message, mais j'écris rarement, maintenant….alors je vais me remettre dans la lecture de l'art d'être bref en sept volumes…
Denis Guermonprez.
Ne sois ni sorry, ni désolé, Dionxu, heureusement qu'il n'y a pas autour de nous que des blaireaux seulement capables d'insulter ceux qui n'avancent pas dans le sens général -des moutons de Panurge, par exemple-
Au contraire, mille mercis pour ce message qui me va droit au coeur comme tu peux l'imaginer. Comme tu le sais et le ressens, je n'écris et m'exprime qu'à travers ce moteur encasté pour décrire librement, avec sincérité, et MON objectivité qui peut être imparfaite, ce que je ressens, je parle avec passion - sans doute trop, parfois- de ce et ceux que j'aime, et non pour plaire aux gogos et aux lâches qui cherchent à m'atteindre et me nuire parce que, selon la formule de Brassens, je ne "suis pas la même route qu'eux"
Abrazo muy muy fuerte, et comme dit Bernard: "Mort aux cons !!"
Mais ils sont si nombreux!!
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