vendredi 16 août 2013

ROQUEFORT: INTÉRESSANTE NOVILLADA DE VALDEFRESNO.

MANSOS ENCASTÉS ET  COMPLIQUÉS POUR LES NOVILLEROS: 
VALDEFRESNO, CE NE FUT PAS DU PLAISIR.


Pour l'aficionado, par contre, intérêt soutenu, jusqu'à la fin.
Alors que  le banderillero "El BONI" recevait une grave cornada dans la fémorale, le 14 Août, au cours de la feria de GIJON, de la corne d'un toro de VALDEFRESNO, le lendemain 15 Août, dans les arènes landaises de ROQUEFORT, c'est le vaillant novillero Gonzalo CABALLERO qui se faisait prendre à deux reprises par son premier novillo-toro du Val des frênes, seconde cogida très sérieuse: le garçon dut rejoindre l'infirmerie pour ne plus revenir, non sans avoir auparavant estoqué son cornu en se jetant dans le berceau impressionnant du novillo avec l'envie et le courage d'un mort de faim.
Commençons par CERRO: vu trois ou quatre fois, en quelques semaines, ce garçon, dont on dit qu'il est à la tête de la novilleria actuelle, a une nouvelle fois paru, comme d'habitude, en dessous de chacun de ses opposants. Il fait des passes fuera de cacho, sans peser, sans aucune personnalité, aligne ses redondos profilés qui laissent à chaque fois les novillos filer vers la barrière, et torée surtout les gradins. Et tue (très) mal. Dans le cou ou carrément le poumon. Son premier opposant était faible et manso, le torero ne sut ni ne put en sortir que quelques passes décousues, sur le voyage. Ce fut pire avec le second, qui paraissait disposer d'une bonne corne gauche, malgré quelques naturelles distillées fuera de cacho. Entrées a matar en prenant le périphérique, et on sait qu'à ROQUEFORT, il passe loin de l'arène. Ce novillo paraissait grandement toréable et exploitable, il resta inédit, comme souvent, hélas. Chef de lidia, CERRO dut affronter le second novillo de CABALLERO, resté à l'infirmerie. Un autre manso qui chercha longtemps la sortie, et que MONNIER -sur l'ordre de CERRO - carioqua et esquinta consciencieusement au cours de trois rencontres. Novillo noble, mais que la mauvaise lidia de l'équipe entière rendit dangereux, le novillero faisant des passes de profil....sans jamais se croiser, même lors de la première naturelle de la série, comme font tous les pegapases.
Il y avait ensuite Brandon CAMPOS: faenita en se découvrant, quelques naturelles de très loin, pourtant le novillo étale une vraie noblesse. Il est vrai aussi qu'il promène une paire de poignards impressionnants, berceau large et veleto. Trois piques carioquées, la dernière se prolonge longtemps après les clarines. Absence totale des alguaciles. Où es-tu, père SOLDEVILLA, du haut de ton mètre cinquante, avec ton oeil noir réprobateur,  tu tapais contre les planches en invectivant et réprimandant le piquero? Ensuite, le novillo est toréé sur le passage, de temps en temps CAMPOS fait illusion en se livrant un peu plus que CERRO, le temps d'une passe un peu plus croisée, puis tout retombe dans le destoreo habituel. Pico, mucho pico. Et golletazo, après trois tentatives. Le novillo meurt bouche fermée. Le trapio du second est celui d'un novillo-toro de respect, qui culbute la cavalerie puis la relève, avant de recevoir une ration de cariocas, qu'il encaisse et repousse en brave, des deux cornes. Il tarde ensuite à répondre aux cites de la muleta, puis recule devant les tentatives du mexicain pour l'inciter à charger. Au centre de l'arène, bouche fermée, il reste le maître du rond. Aucune transmission vers le public au cours d'une faenita sans aucun attrait. Un avis en retard, épée contraire un peu tombée.
Puis vint CABALLERO. Novillo aux cornes suspectes - trois sur six paraissent avoir subi les affres de l'afeitado-. Mise en suerte difficile, si ce n'est pas hasardeuse au chevaL Trois rations de cariocas: TROIS!! Le manso, comme tous ses frères, revient sans cesse aux planches, distribue des ruades, comme un mulet.  Puis commence une série de "passes", torero immobile, ne manque que la changée dans le dos. Puis lancinantes passes en se replaçant sur la trajectoire imposée par le novillo, jusqu'à son retour aux planches, qu'il ne veut plus quitter. Aucun poids sur le novillo, mais illusion sur le public. Le novillo est noble, presque insipide. Ce qui ne l'empêche pas de faire voler une première fois le madrilène, toujours imprudemment découvert. Puis le garçon se jette à nouveau devant les cornes, tant il s'entête à terminer  la série de chicuelinas qu'il veut imposer au toro charro. Deuxième correction, inévitable: KO! Au bout de trois minutes, il revient pour estoquer le cornu d'une entière magistrale, un peu contraire. Et l'oreille du courage tombe du palco, après la longue ronde des enterreurs.
ROQUEFORT 2013 avait vécu. Deux ( petits )  tiers d'arène. Piqueros abominables, comme presque partout.  Quatorze piques au total, beaucoup carioquées et pourtant applaudies. Peons souvent de mauvais conseil pour leurs petits protégés. "Bièèènnnn" crescendo depuis les burladeros pour des faenitas égrenées sans se croiser, dont on devine déjà l'issue: toros jamais DOMINÉS, débâcle programmée. Avis avec du retard. Ambiance bon enfant, la fête au village.
Les mansos VALDEFRESNO : à revoir avec plaisir, ne manquent que des novilleros formés pour affronter du bétail plus difficile qu'ils n'aient prévu.

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