mercredi 13 novembre 2013

NOVILLADA DE ST SEVER DU 11 NOVEMBRE

Il est 16H, le ciel est bas et gris, mais il ne pleut pas. En avant pour le paseillo, aux accents de "Pan y Toros", devant un petit quart d'arènes de courageux, venus braver les frimats et la pluie de ce novembre . Et c’est vrai qu’il faut avoir l’aficion bien accrochée, pour se poser sur les gradins des arènes Capdeville par des journées pareilles, et y voir défiler quatre érales dont le trait commun fut la faiblesse de pattes alliée à une noblesse – une mollesse - doméquisante. Excessive. Quasiment ennuyeuse. Bien roulés, certes, mais peu solides, le premier m’a semblé traîner sa patte avant gauche. Et trois sur quatre laissèrent pendre la langue dès le début de la faena.
Et face à eux, des enfants qui ont appris à faire des passes, consciencieusement, à ces bestioles issues d’élevages dont raffolent figuras et figuritas. Des novillos qui toutefois ne pardonnaient pas la moindre erreur à leurs verts opposants. Et des erreurs, ils en firent chacun plus que de raison, en tout cas beaucoup plus que des cites croisés : ce qui explique le nombre de volteretas payées cash, heureusement amorties par la boue du ruedo
Le premier Graciliano est mansote, il se désintéresse rapidement de la cape de HUSSON, puis il finit par suivre la muleta qui lui est présentée, au cours d’une pâle faenita profilée et accrochée à droite comme à gauche. Multiples passes sans aucun relief. Cogida. Acier dans le dos. ONZE mouchoirs, et la « présidente » sort le sien. Minable
Miguel PACHECO entendra les trois avis. Il a quelques beaux gestes, face à un eral très faible, qui s’agenouillera plusieurs fois. Avant de se figer comme un bloc de marbre, ce qui n’empêche pas le garçon de s’acharner irraisonnablement à lui arracher quelques demi embestidas. Faenita à reculons, interminable. Puis nombreux pinchazos , sans effet. Le novillo est puntillé depuis le burladero, après les avis, au grand dam du gamin en pleurs.
Yannis « El ADOUREÑO » nous gratifie de quelques beaux gestes avec sa cape : son « Graciliano » est très beau, costaud, armures commodes. Mais bien vite la faena perd de son sérieux; tellement le gamin ne s’applique qu’à vouloir imiter les « grands ». Passes changées dans le dos en se contorsionnant, « pendule », cites de loin mais sans charger la suerte, il n’en faut pas plus pour que le palco de ces dames déclenche la musique. La cogida, prévisible, inévitable, arrive, et la seconde sera évitée de justesse, autant de raisons de déchaîner les aplausos de mes jeunes voisines, plus séduites par le courage que le toreo d'ADAME.  Épée tendue sur le côté à un novillo qui restera entier et maître du rond jusqu’au bout, bouche fermée. Oreille. Yannis a « fait des passes, » comme ses compagnons de cartel. Et çà a plu au public et au palco, même si çà n’est pas toréer de verdad.

Et voici le dernier des quatre, Luis David ADAME, comme son nom l’indique il est le cadet de Jose, Luis et ses passes de cape à la mexicaine, tauromachie fleurie tellement hasardeuse qu’il se fait bousculer, avant de réaliser avec el ADUREÑO quelques passes « al alimon », histoire de chauffer le conclave ravi . Puis le novillero banderille en sollicitant les applaudissements du public avec forces gestes, tel MENDOZA sur son cheval implorant les palmas de cirque du rejoneo. Le torito est faible, il s’agenouille rapidement après le passage rapide de la muleta sur son museau. Faenita poussive elle aussi, à l’image du bovidé. ADAMO junior fait des passes et des redondos, appris de cette tauromachie moderne stéréotypée. Arrache encore quelques demi charges au novillo, dans les cornes, muleta basse, palca conquise: deux oreilles qui tombent sans attendre après une entière où le garçon perd la muleta.
Comme dit plus haut, bétail  de PILAR POBLACIÒN del CASTILLO justito de forces, très noble, têtes commodes. Décevant. On espérait mieux de de St SEVER. Comme partout, ou presque, une année noire. L'an prochain, peut-être....
Déception, d’autant qu’il fallut en plus se coltiner la présence insupportable de 15 tocards venus tenter de nous gâcher la fête, avec leurs cagoules noires et leurs cartons griffonnés de « respecte la vie », comme si ces clampins avaient le moindre respect pour les gens qu’ils agressent. (°) On parlait de milliers de morts après le passage du typhon, loin d'ici,  et ici, loin de ce drame immense, quelques fachos sont venus nous provoquer et apitoyer le monde des moutons animalistes sur la mort de quatre toros. En plus, des flics partout, l'un d'eux profitant de son uniforme pour carrément emmerder le citoyen: à un stop en bas de la ville, une voiture arrêtée devant la notre,au milieu de la voie, et inspectée par un uniforme. Impossible de passer. Au bout de quelques minutes, comme je m'impatiente sans qu’il daigne me voir et me fasse signe, je m’adresse au fonctionnaire pour lui demander l’autorisation de  contourner son barrage un peu plus bas . « Attendez, je n’en ai pas pour longtemps », telle fut sa réponse, et j’ai dû attendre encore deux ou trois minutes de plus le bon vouloir de monsieur qui se vengeait sans doute de devoir travailler le 11 novembre, à cause des 15 tocards hors la loi qui mobilisaient un escadron de police, ou par la faute de citoyens ayant eu le tort de venir à St SEVER pour assister à un spectacle légal, mais qu'une poignée de 15 névrosés cherchent par tous les moyens illégaux à faire interdire.
Et même fussent-ils 1500, de quel droit  vouloir imposer des choix qui ne regardent qu'eux?
Mal dia, mal tiempo, mala gente, mal palco :que pena ! 
Et que dire des invités du callejón? Ils applaudissent, bruyamment, tout, absolument tout, alors qu'ils devraient se faire discrets....Au dos des billets d'entrée aux arènes figurent des conseils adressés sous la forme "AVIS AU PUBLIC". A quand les conseils de discrétion adressés sur leurs cartons aux squatters invités des talenquères?

 

 (°) Parenthèse.
 Non-violents, ces anti-corridas? Des forcenés, agressifs et dangereux! Voilà - entre autres forfaits - ce qu'ils sont capables de faire à quelqu'un qui déambule, les mains dans les poches,  près des arènes, lorsqu'il se rend à la corrida. Cela s'est passé à Rodilhan. Ces névrosés se camouflent sous le masque de la non violence pour frapper celui qui ne s'y attend pas. Ils revendiquent le "respect" alors qu'ils violentent ceux qui restent indifférents à la névrose qui les habite. Ils n'ont comme sentiments humains que l'injure, l'insulte, l'agression, contre celui ou celle qui continue de voir l'image de la mort d'un fauve avec un regard et des sentiments différents. Nous serions les bestiaires, les brutes sanguinaires, et eux, les "gentils zantis"! A quand l'application stricte de la loi, avec les poursuites contre les hors la loi?

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