PEDRAZA DE YELTES: TARDE DE AFICIÒN
Intéressants,
les 5 colorados et le negro bragado de Pedraza de Yeltes qui sortirent des
chiqueros Garlinois ce dimanche des Rameaux. Pas des foudres de guerre dotés d’armures
relevées et astifinas, au contraire, le berceau des cornes des novillos Salmantins
n’avaient pas de quoi inspirer de terreur chez leurs opposants, les photos
peuvent en témoigner. Rien d’insoluble non plus du point de vue du tempérament
et des intentions – nobles ou plus compliquées- des novillos charros. Assez
solides sur leurs pattes, - seul le premier me parut vite donner quelques inquiétudes,
il tint péniblement la distance- ils ne
suivirent pas la muleta avec la docilité coutumière des Juan Pedro dont ils ont
hérité de l’encaste, et posèrent problème aux deux garçons les plus aguerris.
Émergea du lot pour ma part celui qui avait gagné son contrat quelques heures
plus tôt: il y avait Guillermo VALENCIA et
Alejandro MARCOS mano a mano au cours de la matinale pour gagner le
droit de défiler l’après-midi, le public vota pour le premier, et c’est lui,
VALENCIA, grâce à son son courage et son
envie de triomphe, qui nous offrit le meilleur de cette novillada. Avec mention à sa cuadrilla – Rafael CAÑADA,
Julien DUSSEING « El SANTO », et Didier DECLERCK « MIGUELITO », qui fit preuve de sérieux et de
professionnalisme
Le
premier PEDRAZA semble boiter, ce qui n’empêche pas le piquero ( Francisco MACIAS MACIAS ?) de le piquer longuement dans l’épaule. Collé
au peto, le novillo ne veut plus répondre aux cites des peones. Deuxième fer
plus symbolique, à nouveau le novillo refuse de quitter le cheval. Gueule
ouverte, ses embestidas hésitantes aboutissent l’inévitable cogida, dont José
GARRIDO se relève pour repartir crânement au combat. Une entière tombée, un
avis, le novillo lutte longuement avant de se coucher.
Manso,
distrait, le petit colorado ojo de perdiz dont hérite FILIBERTO s’échappe dès
le contact de la première piquette, puis pousse en brave par deux fois :
Agustin COLLADO CECILIA s’acharne à
pomper comme savent le faire les piqueros sans scrupule. La suite sera une
leçon de destoreo, de profil, avec le pico, faire passer le novillo, des
passes, des passes, sans dominio, et en musique, refrains interminables, qui ne
cessent même pas en cas de cogida ou de désarmé. Pinchazo.
Après
une première pique également pompée de Gabin REHABI, le novillo se défend plus
qu’il ne pousse pour la seconde ration de fer. Et commence la faena de
VALENCIA, le promu du matin. Boca cerrada, mais un peu faible, le novillo est
entrepris de la main gauche : naturelles accrochées, puis templées, agréables,
engagées, puis les séries se suivent des deux mains. Grande envie de
transmettre de Guillermo. Qui se lance avec l’épée pour un premier échec. Un
golletazo suivra, 45 mouchoirs, et pas de trophée pour l’instant.
Le
quatrième novillo reçoit une seconde ration de fer offerte par GRILO BARROSA après
les clarines ! Nouvelle leçon de destoreo, pico et profit, sans jamais
se croiser, imposer la charge et la sortie au novillo, faenita toujours applaudie
de quelques asphyxionados (garlinois ou
dacquois ?: ils agitent le mouchoir blanc vers le palco dès les premiers
muletazos en implorant « l’harmonie », engueulent celui qui les
dérange avec ses exigences de lidia intègre, encore heureux qu’il n’y ait pas eu ici ou
ailleurs où nous nous rendrons de « desgarbados ). Le meilleur sera
l’estoconazo, comme au premier novillo, même si l’efficacité ne fut pas au
rendez-vous. D’une grande noblesse, le torito luttera lui aussi longuement
contre la mort.
Le
second opposant de FILIBERTO a du trapio, beaucoup plus que ses ses frères, il
est aussi plus armé. Il s’échappe brusquent vers le cheval, RIVAS SANCHEZ
abusera deux fois de sa spécialité maison : les piques pompées. Troisième
charge pour une rencontre symbolique. Et faenita sans se croiser, animal noble,
mais lidia moderne, sans peser. Orchestrée par une cuadrilla en déroute, mais
championne pour bêler ses bièèènnn depuis les burladeros, chauffer les gradins,
et hurler vers le palco pour que tombent les pavillons. Novillo pas toujours
noble à souhait, arrêts brusques, qu’une lidia plus adéquate pouvait mieux
canaliser. Le maître, c’était, lui, il le restera jusqu’à la cogida de
FILIBERTO, au cours d’une entière tombée en s’engageant à fond, qui lui vaut
deux oreilles tombées du ciel. Certains diront qu’elles étaient justifiées….D’autres
ont même demandé la vuelta, pour deux piques que le PEDRAZA avaient quitté seul.
Deux
piques crapuleuses pour le negro bragado, à troue que veux-tu, de parte de
SANCHEZ CILLEROS, enlevées, repiquées, toro collé au flanc du cheval, interdit,
certes, mais la loi ne s’applique qu’à ceux qui y croient, pas aux hors la loi….
Troisième pique vite relevée, deux belles paires de banderilles de Julien, le
torero de PONTONX, et la faena du petit VALENCIA repart pour des sommets de
toreo en rond, sans poder, mais l’envie fait oublier au public ce manque absolu
de cargar la suerte, une belle série de la main gauche pour masquer le
destoreo, sur le reculoir, un pinchazo avant trois quart de lame, et le
mouchoir blanc apparait sur le balcon présidentiel, comme un pied de nez à la
raison, ici, c’est la fête, le président est roi, les 30 connards qui font
encore le pied de grue à 100 mètres d’ici, peuvent aller se rhabiller, avec
leurs cagoules et leurs insultes, ils n’ont pas réussi à entamer notre aficion !
OUI !
CERTES : mais quand va cesser ce cirque, où les abords d’une arène de
village, lieu de convivialité, de rencontres amicales, de traditions séculaires,
festives, finissent par ressembler à un labyrinthe où nous sommes captifs, prisonniers de tous les interdits liberticides
d’agresseurs en liberté et de politiciens sin cojones, incapables d’appliquer
LA LOI, la même pour tous ?
Cinq
sixièmes d’arène, public très – TROP – bon enfant, alguazils aux abonnés
absents, piqueros livrés à leurs méfaits sans souci de se faire rappeler à l’ordre,
palco qui ne respecte pas les règles – musique à gogo, sans juste mesure – Mais
pour demain gardons le meilleur, et les novillos de PEDRAZA DE YELTES n’ont pas
déçu les aficionados de la Porte du Béarn.
Ni évidemment l'importante et sympathique colonie du Campo Charro qui les avait accompagnés
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