CORRIDA
CONCURSO DE REBAJAS Y SUELDOS
Si
Alès veut conserver son statut de ville taurine sérieuse, il faudra
qu’elle change son fusil d’épaule, qu’elle révise ses
fondamentaux. Par exemple, distribuer le Coupo Santo à l’entrée
des arènes, c’est bien, mais il vaudrait mieux se cantonner à des
choses plus sérieuses, essentielles, par exemple à sortir un
sobrero quand c’est nécessaire. Choisir au palco un président
sérieux, pas un type incompétent, venu là uniquement pour
plastronner et prendre des décisions saugrenues et intempestives,
comme on le voit trop souvent ici et ailleurs. Musique quand çà se
mérite, quand la main gauche a fait ses preuves, et encore: avec
modération! Lui apprendre aussi à utiliser les différents
mouchoirs à bon escient, à ne pas confondre l’orange avec le
vert, ou le bleu. Remettre de l’ordre dans les callejons, où plein
de gens s’agitent qui n’ont rien à y faire, et faire en sorte
que ceux qui l’occupent par nécessité – les professionnels de
l’arène - se montrent discrets, les décisions et les réactions
bruyantes appartiennent au public, mais pas aux pistonnés, aux
invités ni aux parasites et aux pseudo revisteros payés pour vendre
les plus médiocres spectacles.
Les
avis sont en général oubliés, bâclés.
Ce
dimanche après midi, c’est un BARCIAL de quasiment cinq ans qui
« ouvre le bal », pelage noir et blanc ,
magnifique de présentation, bien dans le type de la maison, bien
armé, il prend trois piques bien traseras, et c’est RAFAELILLO qui
va s’atteler à la tâche. A coups de torchon, et de profil, selon
la coutume. Il recule très vite, fait mine de se trouver face à un
problème insoluble. Épée contraire sur le côté. Pour affronter
l’ADOLFO MARTIN, qui prend trois piques carioquées, - matador
absent, indifférent, il paraît plus préoccupé par la poussière
de ses zapatillas que par le sale boulot du piquero de servivce- il
va utiliser les mêmes artifices, tauromachie sans âme ni recours,
muletazos donnés de loin, sur le passage, sur un toro massacré et
donc sans aucune charge. Entière au deuxième essai.
Pelage
noir, armures relevées, une pointe escobillée, le SAN LORENZO
charro prend une ration dans le dos, la seconde dans l’épaule,
sans que VEGA ne paraisse s’en offusquer. Un peu plus tard, le
comportement du cornu se ressentira évidemment de ce traitement peu
orthodoxe, il ira rapidement a menos, gueule ouverte, puis finira
comme un bloc de marbre, invalide, après que Salvador ait tenté
quelques muletazos sans effet, ce qui ne l’empêchera pas de
mendier les aplausos, dès que l’épée contraire trasera ait
produit son effet.
Toro
de JM CRIADO, cinqueño negro mulato, corne droite explosée, deux
piques traseras applaudies, ma voisine de derrière s’emporte après
ce « public d’ignares », selon son expression, et
réclame un sobrero, mais le palco semble vivre dans un autre monde
que celui des aficionados : il n’entend rien, on se fadera le
pauvre débris de toro jusqu’à la fin. Et VEGA se satisfait de son
Domecq fundé pour lui administrer une faenita profilée d’infirmier,
conclue d’une entière basse sur le côté.
Alberto
LAMELAS affrontera le noir VALDEFRESNO Salmantin, corne gauche
escobillée. Mais avant, le cornu prend une pique sans pousser, puis
se réveille pour la seconde et envoie tout le monde au tapis.
Piquero blessé, et remplacé - séjour à l’infirmerie- Troisième
pique dans l’épaule, bien poussée jusqu’au centre. Qui laissera
des traces, le toro ouvre la gueule dès le début de la faena, il
gratte le sable en manso, puit finira par se figer. LAMELAS parvient
quand même à bien étirer le bras et allonge ses passes pour
conduire la faena en dominateur. Avec la main gauche comme avec la
droite. Jusqu’à ce que l’animal reparte chercher querencia vers
les planches, Alberto repart et le guide à nouveau vers le centre.
Bajonazo.
Negro
bien armé, avec du trapio, le CAMINO DE SANTIAGO pousse peu en trois
rencontres, puis repart au matelas après les clarines. Mais
s’agenouille dès les premiers muletazos. LAMELAS cite de face de
la main gauche, parvient à faire deux séries sans pouvoir lier,
noblesse, faiblesse, pas de charge : une entière pour conclure
cette pâle feria d’ALÈS, qui ne restera pas sur la rétine des
aficionados.
En
résumé, corrida qui n’avait de concours que le nom, piques
administrées n’importe comment, faiblesse des « concurrents »,
lidias quelconques, d’où émergea LAMELAS, estocades muy muy
malas, tous les matadors ayant depuis longtemps perdu le « chemin
de la croix », là où doit pénétrer l’épée.
Heureusement,
nous nous sommes retrouvés, avec quelques amis d’un peu partout,
pour les bons moments habituels. Entachés malgré tout par les excès
insupportables des animalistes et par des flics bien trop zélés ou
belliqueux.
1 commentaire:
Alès je pense a perdu énormément de crédit. Et ce qui s'y est passé cette année va encore faire fuir du public. Les magouilles en piste et en coulisses en étant la principale cause. Les présidences, toutes discutables également. Le comportement des acteurs également.
Mais ça qui le dénonce???
Personne, les pseudos "taurins" préfèrent se masturber sur l'eral de Cuillé ayant eu la vie sauve en oubliant toute la signification qu'il y avait derrière.
Elpuma
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