VIC ET LES CEBADA
GAGO DU DIMANCHE MATIN : MANSADA.
Dimanche matin de
Pentecôte à VIC : 4/5° d’arène, et les quatre trouducs du
palco s’installent tranquillement avec 5 minutes de retard, prenant
le temps d’être bien regardés par un public très patient :
il paraît que c’est la faute des antis, si le paseo est retardé.
Peut-être ! Mais rien de tous ces boniments ne peut excuser que
le palco ne soit pas en place à l’heure ! Rigoureusement à
l’heure ! Assis à sa place à l’heure précise du paseo !
Nous voulions voir les
CEBADA GAGO. Déception, c’est le moins que l’on peut dire.
Faiblesse et mansedumbre. Le premier, un castaño astifino, sort seul
du cheval, - pique dans l’épaule – reçoit une piquette avant
les clarines. Luis VILCHES n’a pas pris encore la muleta de la main
gauche, que déjà la musique éclate, comme dans les placitas de
village. Use du pico, cite de loin, se fait accrocher. De naturelles
également, la corne accroche plusieurs fois le leurre. Peu de charge
de ce toro, qui se décompose très vite, et meurt après deux
pinchazos et une entière.
Pique abondamment
carioquée pour son second opposant, castaño bragado, le toro pousse
peu à la seconde rencontre, envoie ensuite quelques ruades vers les
peones. Série à droite citée de loin, puis usage habituel du pico
pour des passes sans saveur. Le manso gratte le sol, hésite, glisse.
Quelques naturelles de bonne facture tentées par VILCHES, dans deux
séries auprès des cornes, mais le bicho n’a plus de ressources,
et se fige. Pendant que la musique joue « Si vas a Calatayud »,
un assesseur sifflote, et une oreille cadeau immérité tombe
ensuite de ce palco d’opérette pour le bajonazo de VILCHES.
¡Vaya afición !
Second acteur, Alberto
AGUILAR, face à un CEBADA castaño astifino. Nouvelle pique
assassine, dans l’épaule, puis reprise à nouveau sans remise en
suerte. Et toreo profilé d’AGUILAR, derechazos accrochés.... Le
toro n’a plus aucun jus, langue pendante, il gratte et ne peut
faire un pas. Entière sur le côt é tombée. Nombreux
descabellos ratés.
Second opposant pour
Alberto : Cardeno mosqueado, berceau commode, paraît justito de
forces. Première pique bien poussée, carioquée, seconde
rencontre : le CEBADA pousse sans rechigner. Puis cherche
longuement ensuite à se débarrasser des banderilles. AGUILAR
entreprend sa lidia de la main droite, puis essaie à gauche, sans se
croiser. Le toro glisse, garde la gueule fermée, mais le torero fait
des passes sans le dominer. Puis le cornu cesse de combattre, et
meurt d’une entière tendue, loin, très loin de la croix.
Un beau colorado astifino
pour PÉREZ MOTA, qui pousse fort dès la rencontre avec le cheval,
repart pour la seconde rencontre, puis pour une troisième, pique
relevée, puis une quatrième bien poussée dans les règles.
Cavalerie bousculée, ce toro avait du gaz. Il poursuit ensuite le
banderillero, et manque de peu de le cuillir. Puis la faena débute
par la classique série à droite, mais le noble et prometteur CEBADA
GAGO n’a déjà plus d’embestida, et s’écroule au pied de
MOTA, au cours d’un lent derechazo. Le torero torée de la voix –
beaucoup – et du pico - encore plus- Puis prend la muleta de la
main gauche, tout en oubliant de se croiser. Nouvelle série à
droite, mais le toro n’a plus rien à offrir, et prend querencia
aux tablas : MOTA essaie quelques muletazos de la gauche en
hurlant, et conclut par un méchant bajonazo.
Le dernier toro, un
castaño claro, va relever le niveau de cette soporifique matinée.
D’abord accueilli par d’agréables véroniques serrées ,
qui réveillent le conclave. Puis le CEBADA fonce sur le piquero,
pousse, part et revient. Deuxième rencontre en partant de loin, et
bien poussée. Troisième rencontre, moins rude, mais aussi en
poussant. Là aussi un banderillero évite la cogida. La faena débute
par derechazos, mais le cornu déjà montre des signes de faiblesse,
bouche ouverte : deux passes serrées, le torero est averti à
la troisième et prend la flanelle à gauche. Pour des naturelles
engagées. Puis à nouveau séries à droite pour des cites de face,
muletazos serrés. Le noble animal suit la muleta sans se faire
prier, la faena reste agréable jusqu’au final , jusqu’à
l’épée entière et efficace sur le côté.
Ma feria vicoise se
termine.
1 commentaire:
Tout ce que tu décris dans ta complète reseña résume bien la situation...
Il sort parfois un brave cebada, mais un sur combien????
Le lustre d'antan de cette maison est bien lointain et les organisateurs les programmant le font pour le plaisir des yeux du public ( de la présentation et diversité des pelages) et pour la mobilité procurée généralement en piste qui fait croire à de la caste et de la bravoure... La vérité est plus côté noblesse et faiblesse désormais.
D'ailleurs quand on questionne le mayoral sur la définition de ses toros et sur ce qu'ils recherchent en tienta avec le ganadero, il reste très évasif. Faut il y voir un signe?
Le choix de cet élevage pour cette année, qui ne se justifiait pas qui plus est, eu égard à la sortie de l'an passé dans ces mêmes arènes, démontre bien le virage dangereux que sont en train de prendre les arènes vicoises, qui se tournent petit à petit vers un public "commercial". L'unique corrida de Dolorès ne suffira jamais à prouver le contraire... Regrettable quand on se remémore quelques bons souvenirs vécus ici...
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