Pour moi, c'est seulement Dimanche que commencera ma feria de Céret. Pour la seule et unique raison que je n'ai pas du tout apprécié que le sieur Fernando ait été choisi deux fois pour figurer au cartel Cérétan, même si le haut Vallespir taurin lui doit beaucoup, Robleño abuse pour moi un peu trop de ses succès passés, et aurait tendance à s'appuyer exagérément sur ce capital sympathie au détriment du toreo engagé dont il fut capable, celui que l'on attend de lui, mais qu'il m'a paru plusieurs fois user avec plus de parcimonie que d'envie.
De cette affiche céretane tirée des grottes de Lascaux, qui rappelle celle de "l'Observatoire" et la même de l'affairiste de Vieux Boucau, je ne dirai rien de plus: que son mauvais goût ne sert pas plus la corrida que les cordons de CRS qui nous sont imposés aux abords des arènes, depuis que les braillards du Crac Europe, gavés de fric gracieusement distribué avec les subventions européennes pompées dans nos poches, ne tentent de nous imposer leur vision rétrograde des choses de la vie et de la mort, jusqu'à nous interdire de consommer steaks, côtelettes, gigots d'agneau, magrets de canards, omelettes, et poulets rôtis, comme d'autres "fous de dieu" tout aussi dangereux voudraient nous interdire de boire du vin, de manger du jambon, et de courir le guilledou.
Retrouvailles ce samedi soir avec les copains d'un peu partout, amoureux de la feria authentique, celle d'ici et de quelques trop rares placitas, où l'on vient voir combattre de vrais toros que l'on vénère et respecte, même si leur destin finit par la mort, comme pour tous les êtres nés pour mourir, c'est la loi de la VIE. Et ce respect du au toro, on sait le rappeler aux toreros qui auraient tendance à l'oublier.
Au sujet de ces rares arènes- CÉRET, PARENTIS, ROQUEFORT, ORTHEZ....où l'indulto est encore exclu,- et dont les noms resteront gravés dans ma mémoire d'aficionado, comment oublier CARCASSONNE, et sa feria 2009?
Ce samedi 22 AOÛT 2009, avec quelques amis, nous eûmes le privilège d'assister à la pelea d'un toro comme on en voit peu, très peu, même, dans une vie de passion a los toros, un novillo de José Joaquin MORENO DE SILVA dont j'ai rendu compte en son temps sur ce blog. Un novillo-toro qui encaissa 5, 6, 7 piques, mais on ne comptait plus, tellement la tension était vive, l'émotion à son comble, dans une panique indescriptible, le piquero seul sur le sable, la cuadrilla complète aux abonnés absents, en tête leur "patron" poltron Moreno MUÑOZ, incapable, ni d'initiative pour venir seconder le pauvre varilarguero, ni d'un geste torero pour rétablir un semblant de lidia. Un picador qui mérite qu'on lui érige un mausolée, pour son courage sans faille! Et il en fallait, alors que l'armée de guignols des trois cuadrillas se planquait sans bouger derrière les planches, il lui en fallut pour marcher vers un fauve véritable, campé au centre du ruedo, défiant quiconque aurait voulu s'approcher. La peur immense pour tous ces prétendus professionnels, qui entendirent une voix monter du callejon, affirmant que le novillo avait déjà été toréé! Cela les arrangeait bien, un bon prétexte pour refuser de sortir du terrier. Tous morts de trouille, piquero seul, citant sans arrêt le novillo qui chargeait sans rechigner. Notre ami chaurien Christophe, qui depuis est devenu Frère Christophe, peut en témoigner, s'il lui arrive encore d'avoir le loisir de me lire, depuis sa nouvelle mission ecclésiastique: nous étions scotchés, subjugués, médusés, aux anges, et nous saluions bruyamment le courage à toute épreuve de ce picador, seul, immensément seul, mais avançant sans cesse vers le MORENO DE SILVA qui ne montrait aucun signe de fatigue ni soumission. Et piquant à l'ancienne, pompant et carioquant sans retenue, mais ici, dans de telles circonstances, personne pour le lui reprocher, nous étions tous conscients que ce toro hors du commun devait subir l'épreuve impitoyable de la pique, sans concession ni faiblesse, tellement sa puissance et sa sauvagerie imposaient un châtiment aussi rude qu'indispensable, nous approuvions, et nous saluions avec respect, le toro, et le vaillant picador. Car le Moreno de SILVA poussa et repoussa encore et toujours avec poder et violence à chaque rencontre avec la cavalerie, jusqu'aux clarines, terme de cet âpre combat.
La suite fut aussi lamentable que ce combat fut épique et glorieux. Banderilles jetées en catastrophe, par des peones aux abois, et faenita profilée à un novillo pourtant noble, un animal rendu docile par les rencontres avec le cavalier. Relativement toréable sur les deux cornes, épreuve franchie sans encombre par un MUÑOZ rasséréné, qui s'attribua sans aucune honte, en indigne caracol, une vuelta honteuse qu'un torero d'honneur n'aurait jamais du se permettre, après qu'il soit resté terré dans le callejon pendant plus de dix minutes, sans oser mettre un pied hors du burladero. Et le pire, c'est que le palco minable laissa faire, sans même avoir l'idée de sortir le mouchoir bleu qui aurait du permettre une vuelta d'honneur ô combien méritée à la dépouille de ce MORENO DE SILVA d'exception. Dans notre colère, nous étions 5 ou 6 aficionados à tourner ostensiblement le dos aux 4 guignols qui s'octroyèrent ce tour d'honneur particulièrement déplacé.
Quand, et où, pourrons nous revoir de telles images? Bien sûr, depuis, il y eut les immenses VALDELLAN de VIC, en août 2013, qui nous offrirent une mémorable soirée. Mais ce MORENO DE SILVA! Quel punch! Quel souvenir!!
En attendant d'autres vrais toros, de ceux qui font honneur à la Fiesta Brava, vive Céret 2014!
P.S. J'oubliais: Alberto LAMELAS remplacera David MORA, blessé à Madrid
P.S. J'oubliais: Alberto LAMELAS remplacera David MORA, blessé à Madrid
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