mercredi 10 septembre 2014

ANDORRA: FAIBLE NOVILLADA DE PILAR POBLACIÒN

Six novillos, faibles les 3 premiers, mansos, noblotes et sans jus, de peu de jeu. Généralement très mal piqués, dans l'indifférence des novilleros qui vérifient longuement que les pointes de leurs zapatillos sont bien brillantes, pendant que leurs mercenaires à cheval pompent et carioquent jusque dans le dos des cornus. Supérieurs, le quatrième - le plus beau - et le quinto, passable le sixième, mais le novillada garda son intérêt jusqu'à son terme.
Roberto BLANCO torée - plutôt, il fait des passes - essentiellement à reculons. Il se désintéresse totalement de la mise en suerte au cheval, sa médiocre cuadrilla m'a paru au diapason du petit apprenti torero. Il avait un novillo faible, inconsistant, il s'en est débarrassé d'une estocade à la mode: l'infâme golletazo. Il pleuvait lorsque sortit le quatrième novillo, mieux armé, bien roulé, qui frappa plusieurs fois bravement contre les planches. Première vara poussée jusqu'au centre, et seconde pique après les clarines. Puis vuelta de campana dont le Pilar ne sortit pas indemne. Plusieurs torchonnades et naturelles accrochées, avis, et nouveau golletazo. 
Antonio LINARÈS nous a gratifié des meilleurs moments de la tarde. Et a pris une sacrée voltereta, après s'être découvert devant un novillo plus avisé et plus retors qu'un "domé". Quelques cites de bonne facture des deux côtés, puis reprend la main gauche pour de douces naturelles après sa cogida. Nouvel avertissement, avant un bajonazo récompensé d'un pavillon. Le quinto frappe dans les bois, il pousse bien ensuite lors de la première rencontre avec le cheval, repart de 10 mètres pour une nouvelle rencontre, puis à nouveau de 15 mètres, sans se faire prier. Ovation au piquero. Bizarrement, ce novillo qui surclassait ses frères ne sera pas récompensé du mouchoir bleu, ce qui n'aurait été que justice, le président a paru surpris que je le lui fasse remarquer, il a bredouillé quelques mots embarrassés,  mais c'était trop tard. LINARÈS nous a ensuite servi les meilleurs moments de la tarde, des séries templées des deux mains, avant de verser dans la faenita interminable, au risque de gâcher le meilleur du début. C'est ce qui arriva, les défauts naturels reprenant le dessus, pasito detràs, deux avis, dans le vacarme pesant de la peña, demi épée qui ressort, l'encasté qui se couche et se relève plusieurs fois, on a frôlé les trois avis, mais le palco incompétent et généreux a laissé trainer les secondes, et l'arrastre a emporté la dépouille d'un novillo qui méritait autre chose que le vacarme de la banda.
Avec Alejandro CONQUERO, on a vraiment eu droit à la leçon de destoreo, telle qu'on l'apprend dans les écoles des pega passes de la monotonie. Son novillo m'a paru un peu encasté, mais très faible. De plus, il reçut une pique dans le dos, déjà qu'il était sans jus, ce fut suffisant pour l'anesthésier. Le novillero le fit passer avec beaucoup de pico, à chaque fois courant se replacer devant le novillo immobile après une demi charge. . Deux tiers d'épée sous l'orage, et mort de torito, con la boca cerrada. Sixième animal, plus petit, joli, mais outrageusement épointé. Il tape lui aussi dans les planches, qu'il soulève, prend une seule piquette, et le garçon nous sert ensuite son petit et éternel numéro de profil. Charger la suerte devient une denrée taurine extrêmement rare, tout comme tuer proprement d'une épée dans la croix. CONQUERO se fait promener, marcher dessus, il se fait crûment dominer, sans autre recours que de faire des passes illusoires, sans aucun  effet sur l'animal, que de le faire défiler tout en toréant les gradins et les gogos  de plus en plus rares ( à peine un tiers d'arènes, beaucoup d'enfants et de retraités). Dommage pour le bon novillo, qui surclassa son opposant bipède. Ni faena, ni mise à mort correcte, au contraire, la muleta jetée sur les yeux au moment de la mort, entière desprendida au troisième essai, après deux avis. Là aussi, il était plus que temps.....

Aucun commentaire: