Dimanche
9 AOÛT 2015
Il
est presque 13 Heures, quand nous quittons les tendidos, Après la
fin de ce combat auquel je viens d’assister, il y a tout juste un
quart d’heure, entre Tostadino, le NOVILLO TORO de « LOS
MAÑOS », et Guillermo VALENCIA, l’héroïque novillero
colombien qui lui a livré bataille, je me sens sonné, troublé,
ému, secoué, comme au réveil d’un rêve fou que je n’osais
même plus caresser, tellement ce que j’ai vécu – ce que NOUS
AVONS VÉCU, tous les présents, les aficionados et les autres, en
parfaite osmose, même les néophytes, conscients de la rareté de
tels instants et de la chance unique qu’ils ont eue,- fut intense
et rare, je regarde autour de moi, la même émotion se lit sur la
pluspart des visages que je croise, familiers ou inconnus, les gens
se sourient, se parlent, se congratulent, ils veulent continuer de
prolonger et de partager ces instants magiques qu’ils ont vécu.
Continuer de rêver à cette image d’un gamin armé d’un chiffon
rouge affrontant avec un courage indicible un vrai taureau de combat,
puissant, manso con casta, armé de deux pitones intacts, larges,
astifinos, mais aussi heureusement doué d’une certaine noblesse
qui le rendait toréable, à condition de ne pas faire ces fautes
grossières habituellement suggérées depuis les burladeros par les
peones sousdoués, avec leurs « bièèènnn » destinés à
lancer la claque et à faire tomber les trophées récompensant le
« destoreo » routinier qui enchante les gogos.
Nous
venons de voir sortir des chiqueros un superbe lot de « Los
Maños », supérieurs les novillos 1, 2, et 3 bis, le
troisième, magnifique exemplaire applaudi dès son entrée dans le
ruedo, comme ses quatre congénères, se fracture semble-t-il la
patte avant droite, il est remplacé par le sobrero du même fer, que
les deux équipes avaient pris soin de laisser de côté, lors du
sorteo.... Comme on les comprend ! Tostadino, doté de ses deux
poignards à peupler de cauchemards les nuits de la gente taurine
chargée d’affronter ce genre d’aurochs, ne semble pas du genre à
s’en laisser compter, trois rations de fer ne lui feront pas
baisser la tête, et il gardera la gueule fermée jusqu’à
l’estocade finale.
Mais
avant, il y eut le premier Maño, un encasté qui prit lui aussi ses
trois rations de vara, malheureusement, Madame la Présidente
écourta le tercio de picar, alors que, pour moi, et pour beaucoup
d’autres autour de nous, une quatrième rencontre eût paru plus
opportune, face un tel combattant, et elle aurait justifié la vuelta
réclamée plus tard ici et là. Guillermo se croise, s’impose,
avec cran, sans tricher. Un instant de relâchement, et c’est la
voltereta, impressionnante. De longues minutes, assis sur l’estribo,
entouré par tous, Guillermo récupère. Puis il s’avance muni de
l’acier, et loge une entière spectaculaire, qui lui vaut l’oreille
du courage, ou de l’émotion, comme on voudra .
Et
c’est enfin cette faena monumentale servie à son second
adversaire, « Tostadino », le sobrero que l’on
attendait pas, mais que secrètement beaucoup d’aficionados
espéraient voir sortir, pour l’avoir aperçu dans les chiqueros.
Faena cumbre, faena menée de main de maître, avec le poignet qui
conduit, parar, templar, mandar, les canons de l’art de toréer à l’état
pur, la sincérité, l’audace, l’envie, le dominio, d’un vrai
belluaire. Séries de naturelles, engagées, la pa’lante, sans
tricher, sans engaño, en pesant sur le danger, en lui faisant face,
pareil avec la main droite, les olés montent, rauques ou clairs,
unanimes, profonds, le combat est poignant, brutal et léger,
nouvelle cogida, mais la lutte reprend de plus belle, entre le fauve,
toujours entier, altier, fier, hautain, et celui, tout petit, par la
taille, mais IMMENSE, par le cœur et le talent, de Guillermo
VALENCIA, qui continue de puiser dans son courage toute la volonté
nécessaire pour définitivement assujettir le señor TORO. Vraie
fausse note de ce palco féminin, qui déclanche cette musique de
m..... qu’aucun aficionado sensé ne réclamait, pendant qu’un
gamin héroïque se comportait en véritable CHEF de la plus belle des musiques et déroulait SA
partition, Madame Nicole, il ne fallait surtout pas déclancher cette
pampare qui cassait oreilles et cojones, et ne pouvait que
déconcentrer le torero de verdad qui se jouait la vie. Voltereta !
Guillermo VALENCIA avait-il seulement un tant soit peu peur ?
Rien n’est moins sûr ! Porté par les olés, il m’a paru
détaché du réel, bien au dessus de son halo d’assurance et de
courage invincible, jusqu’à l’estocade finale, et les deux
pavillons qui tombent du palco.
Quels
moments d ‘émotion!!!Quelle beauté !!!
Que
celles et ceux qui n’apprécient ni ne comprennent, mais condamnent
avec la même violence imbécile que les intégristes de tout poil,
que ceux-là passent leur chemin. On n’est pas obligé d’aimer,
mais de là à vouloir interdire ce que l’on n’aime pas, sous le
prétexte démagogue que « la mort n’est pas un
spectacle ».... La connerie non plus n’est pas un spectacle,
et pourtant chacun cultive la sienne, sans se soucier de la gêne
qu’elle peut indubitablement procurer à son voisin.
Quelles
images à jamais ancrées dans nos cœurs et sur nos rétines.
Merci,
Guillermo VALENCIA muchisimas gracias, enhorabuena, felicidades, por
su arte y su animo. Torero ! Torero !
Merci,
los Maños, los MARCUELLO, el ganadero, su divisa, muchisimas
gracias, que los éxitos siguen, para ustedes, su trabajo, su honor,
su vergüenza ganadera, tambièn su amabilidad.
Merci
aux Parentissois, à l’ADA toute entière, à ses dirigeants
valeureux et méritants, merci pour cette matinée des Maños qui
valait à elle seule notre déplacement, pour ces instants de bonheur
inoubliable. Sûrement les moments les plus forts de la temporada
2015, après les trop nombreux dépits aficionados que nous avons
subis ici et là : no comment.
Merci
aux amis que nous avons côtoyés, pour leur amitié, certes, mais
aussi pour cette passion partagée. J’ai entendu parler de
frissons, j’ai ressenti les mêmes sensations, j’ai aussi entendu
parler de larme, alors là, je n’en suis pas là, moi qui ai eu
faim, gamin, je suis parfois parti à l’école sans avoir de quoi
accompagner ma tranche de pain, par culture et tradition je réserve
donc les larmes pour des sujets plus conventionnels, loin du bling
bling et du paraître d’une classe qui n’a rien connu de la
misère ou bien qui a perdu la mémoire de ses racines.
Et
enfin toujours le même bémol, à PARENTIS comme ailleurs: le
callejon est envahi par des gens qui n’ont rien à y faire, des
trouducs qui s’y montrent et des trouducs qui se la jouent, avec
leurs carnets et leurs appareils. Ou parfois avec le cigare, ou les
mains dans les poches.
Comme
une mafia, une de plus.
PS
J’avais
décidé de ne plus écrire ici, à cause d’un jeune c.. qui
laissait me faire agresser sur son blog, sans doute sous la
protection complice de Larrivière
Depuis,
la plaie ne s’est pas refermée, et le petit c.. continue de faire
la roue. Avec ses ami-e-s des cercles et des champs. Et de ceux qui
ferment les yeux : la compagnie d’un jeune merdeux est plus
agréable que celle d’un vieux râleur.
En
attendant, Viard n’est donc plus seul: la relève est assurée ! TT ou autres, le râtelier est bon pour tous les parasites sans scrupules.
(Dimanche
dernier, il y a eu PARENTIS : exceptionnellement, j’ai donc
voulu tenter de faire partager ce que nous avons vécu, ce que j’ai
ressenti. Et donc de reprendre le clavier. Ce sera une entorse à ma
récente décision. Et comme mes sorties se feront de plus en plus
rares, j’aurai par là même, moins d’occasions de croiser les
faux-culs dont il est question ci-dessus, et qui font eux aussi un tort immense à ce qu’ils prétendent
aimer.)
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