8 Décembre 1962: métro Charonne.
Ce
jour-là, une manifestation pour la Paix en Algérie se déroule
dans les rues de Paris. Manifestation pacifique, pacifiste. 9 travailleurs, tous syndiqués à la CGT dont 8
communistes, sont assassinés par les brigades spéciales de police, sur
ordre du préfet Maurice Papon. Ce collaborateur notoire durant
l’occupation nazie avait été gardé en place par les gouvernements
successifs complices des forces de l’argent. Le général de Gaulle,
président de la République, l’avait même décoré Commandeur de la Légion
d’honneur en 1961.
La SFIO, (les socialistes de cette époque,) ne participe pas, ni de près
ni de loin, aux actions pour la Paix en Algérie. Lorsque la SFIO gouverne
la France de 1956 à 1958, la Guerre d’Algérie bat son plein. François
Mitterrand devient ministre de l’Intérieur, puis ministre de la Justice.
Il se déclare solidaire avec l’envoi du contingent de troupes- des appelés - en Algérie,
le 23 mai 1956. De plus, il n’hésite pas, pendant
cette guerre, de donner un avis défavorable au recours en grâce des
condamnés à mort, dont les dossiers lui sont soumis. 45 combattants
pour une Algérie indépendante furent guillotinés, dont aucun n’était un
poseur de bombe. Le gouvernement Français voulut guillotiner pour l’exemple.
Pendant la manifestation du 8 février 1962, parmi ceux qui essaient de se
réfugier dans la bouche du métro Charonne, pour échapper aux policiers, 8 manifestants trouvent la mort, un neuvième mourra à l’hôpital des suites de ses blessures.
- Jean-Pierre BERNARD, 30 ans, dessinateur
- Fanny DEWERPE, 31 ans, secrétaire
- Daniel FÉRY, 16 ans, apprenti
- Anne-Claude GODEAU, 24 ans, employée PTT
- Édouard LEMARCHAND 41 ans, menuisier
- Suzanne MARTORELL, 36 ans, employée à l’Humanité
- Hippolyte PINA, 58 ans, maçon
- Raymond WINTGENS, 44 ans, typographe
- Maurice POCHARD, (décédé à l’hôpital), 48 ans
Neuf noms, neuf manifestants pour la Paix en Algérie, neuf salariés, assassinés par la police de Papon, au service du colonialisme Français: neuf authentiques témoignages que cette classe ouvrière française, qui luttait contre la guerre en Algérie, répondait à l'appel du Parti communiste. Classe sociale dont certains populistes prétendent aujourd'hui s'approprier les suffrages! A défaut de l'héritage politique, social, culturel, historique. Sans vergogne! Et dans l'indifférence totale de "la classe politique" et de la presse muette, alors que les signaux alarmants montent de toute part, dans cette Europe du fric, des manifestations pro-nazies.
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