La célèbre Associated Press aurait coopéré avec le régime hitlérien dans les années 1930. Notamment en employant un photographe du service de propagande de la SS. L’agence nie en bloc.
L’Associated Press (AP) s’est-elle mise au garde-à-vous devant le régime nazi, tordant le cou à toute déontologie ? Des travaux de recherche conduits par Harriet Scharnberg,
de l’université Martin Luther, en Allemagne, soutiennent que l’agence
de presse américaine a fait des concessions en série au pouvoir nazi
dans les années 1930. Quitte à occulter certains de ses crimes. Ces travaux de l’historienne allemande ont été révélés, mercredi 30 mars, par le quotidien britannique le « Guardian ».
Associated Press :Seul média accrédité sous le régime nazi ?
Les révélations sont troublantes. Entre 1935 et 1941, l’agence de
presse, dont les légendaires dépêches nourrissent chaque jour les
rédactions de la planète, était le seul média occidental étranger à être
accrédité sur le sol allemand. Le « Guardian » a été banni peu après
l’accès d’Hitler au pouvoir. En 1935, l’agence Keystone a dû mettre la
clef sous la porte pour avoir employé des journalistes juifs. En
conséquence, l’AP a été la seule à fournir des informations sur l’état
totalitaire dans les années 1930. Jusqu’en 1941, date de l’entrée des
Etats-Unis dans la guerre.
En contrepartie, l’agence aurait cédé le contrôle sur ses dépêches en
se pliant à la loi sur l’édition, en vigueur en 1934, qui ordonne à
toutes les sociétés de presse de renoncer à publier les informations qui
« pouvai(ent) affaiblir le Reich allemand à l’étranger ou dans le
territoire national ». Faire rentrer dans le rang la presse nationale,
mais aussi les médias internationaux, était l’un des premiers objectifs
du parti nazi à son arrivée au pouvoir en 1933.
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