Quand l’extrême-droite française
fait des appels du pied aux harkis
Plus d’un demi-siècle après la fin de la guerre, les harkis dénoncent la «perfidie» de la France. D. R.
Par Kamel M. – L’extrême-droite
nostalgique de «l’Algérie française» a rendu hommage aux harkis,
profitant de l’anniversaire du cessez-le-feu qui a couronné les
négociations d’Evian, en mars 1962. Les militants radicaux français
qualifient ces supplétifs de l’armée française qui ont combattu auprès
de l’armée coloniale durant la Guerre de Libération nationale de «frères
d’armes» et la date du 19 mars de «sinistre et terrible anniversaire».
L’extrême-droite française pleure le sort de ces «collabos (1)» *** (1) Seul l’auteur de l’article est responsable de ce mot ***
qui ont participé aux massacres d’Algériens durant la colonisation,
remet au goût du jour une lettre adressée par un responsable de la
coalition des harkis et des associations des harkis au président
français. Une missive dans laquelle il est reproché à Emmanuel Macron
d’avoir admis, lors de sa visite en Algérie, que la colonisation était
un crime contre l’humanité. Un aveu que ni l’extrême-droite et encore
moins les harkis n’arrivent à digérer.
Les
harkis rejettent carrément le qualificatif de «guerre» qu’ils jugent
«flou» et «unilatéral» car, selon eux, «la Guerre d’Algérie n’est pas
une guerre au sens juridique et international du terme, mais une pure
création idéologique et politicarde», accusant le pouvoir français
d’avoir promulgué une loi «scélérate et révisionniste» en octobre 1999,
«d’autant plus, arguent les anciens supplétifs abandonnés par la France
qu’ils ont pourtant soutenue contre leur propre peuple, que l’ALN
n’était pas une fraction significative de la population avec ses 47 000
membres sur 12 millions d’habitants».
Les
mêmes arguments sont défendus pas l’extrême-droite française qui semble
être l’ultime soutien à cette frange d’Algériens qui ont choisi leur
camp sans que personne ne les y force et qui ont été disséminés dans des
bidonvilles au lendemain du 19 Mars, traités comme des parias par les
Français de la métropole qui y voyaient qui des intrus indésirables, qui
des traîtres à leur patrie. Ces harkis continuent pourtant de s’en
prendre à l’Algérie en accusant l’ALN d’avoir commis des exactions à
leur encontre, alors que les témoignages révèlent que des instructions
fermes avaient été données par les responsables politiques et militaires
de l’époque de cantonner ces supplétifs dans des camps afin de les
protéger d’éventuels actes de vengeance de la part de leurs nombreuses
victimes civiles qu’ils ont torturées, maltraitées et humiliées et des
familles d’Algériens séquestrés ou exécutés.
Aujourd’hui,
plus d’un demi-siècle après la fin de la guerre, les harkis dénoncent
«la perfidie préméditée et sournoise» de la France – leur patrie, donc –
qui a «désarmé ses propres soldats», leur a réservé un «accueil
inhumain» et programmé une «mort sociale».
K. M.
(°) (Titre de Pedrito)
Blog de Michel Dandelot
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire