CHU de NANTES : Suspension d’un chirurgien cardiologue qui s’oppose à la casse de l’hôpital public
Après 14
ans d’exercice au pôle de chirurgie cardiaque du CHU de Nantes et avoir
exercé pendant plusieurs années à l’hôpital Pompidou à la satisfaction
de tous, le docteur Hubert-François CARTON a été suspendu par le
directeur du CHU, M. Sudreau avec l’aval de la Commission Médicale
d’Etablissement (CME), en attendant la décision du CNG (Centre de
Gestion des Praticiens Hospitaliers).
Ce qui est reproché au docteur Carton ? Aucune faute professionnelle, mais d’avoir provoqué un « dysfonctionnement » du pôle de chirurgie cardiaque en
ne respectant pas les consignes d’économie imposées par la direction du
CHU qui applique à la virgule près la politique de casse du Service
Public Hospitalier de Mme Buzyn, ministre de la Santé de Macron.
Le
chirurgien a dénoncé les reports d’interventions. En 2017, 320
opérations de chirurgie cardiaque ont été renvoyées en 2018. Il s’est
aussi opposé à la sortie -pour libérer des lits- de patients dont l’opération avait été reportée, ce qui risquait de mettre leur vie en danger.
Ce
qui est reproché à ce chirurgien c’est d’être intervenu pour le bien
des patients, pour que l’hôpital public joue le rôle qui doit être le
sien: répondre aux nécessités de soins pour les usagers qui lui sont
adressés. Le syndicat CGT du CHU demande sa réintégration immédiate et engage des actions pour y parvenir.
Les
déprogrammations sont la conséquence du manque de lits en réanimation
et dans les différents services. Pour faire des économies la direction
les supprime et réduit les effectifs. En 2016, sous
l’injonction Marisol Touraine, ministre de la Santé du gouvernement PS
d’Hollande, la direction du CHU a fermé 350 lits. Chaque année, c’est 1
000 à 1 200 lits de chirurgie qui ont supprimés en France. Ce n’est pas
assez, la ministre de la Santé de Macron en veut plus !
Le
manque de moyens, le manque de personnel, le manque de lits, le manque
d’instruments chirurgicaux, des salles de blocs opératoires « gelées »
faute d’anesthésistes, les réductions des plages opératoires, les
examens radiologiques faits à minima pour respecter les plans
d’économies drastiques, c’est le quotidien de nombreux hôpitaux. Les
conséquences pour les patients sont dramatiques. L’allongement des
délais de prise en charge « entraine une augmentation de la mortalité de 9% pour tous les patients et de 30% pour les patients les plus graves » (François Braun, Président du syndicat des urgentistes Samu-Urgences de France).
La
Ministre de la Santé Agnès Buzyn prépare la Réforme de l’hôpital
public dont l’objectif avec, la réduction drastique des dépenses,
l’austérité renforcée, les suppressions de services, les fermetures
d’hôpitaux dont la fusion par territoire est accélérée, l’introduction
du privé dans l’hôpital public, est la casse de l’hôpital public, sa
privatisation, avec le recul de plus en plus grave de conséquences de la
possibilité de l’accès aux soins pour tous, des conditions de travail
insupportables pour les personnels hospitaliers.
Contre
cette politique et pour le développement d’hôpitaux publics au service
de tous, des luttes se développent, des mouvements de grève à répétition
ont lieu dans plusieurs hôpitaux, des contestations du personnel
hospitalier sont de plus en plus nombreuses.
SOURCES :
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