La bataille sociale inséparable de la lutte pour l'indépendance nationale et la souveraineté populaire : 2/2 - Pour gagner la bataille, par Jean LEVY
2/2 POUR GAGNER LA BATAILLE...
par Jean LEVY
Comme
nous l'avons vu, la France et les Français se sont laissés avoir l'an
passé, pris dans la nasse d'une stratégie menée de main de maître, il
faut le reconnaître, par l'oligarchie financière. Celle-ci, dominant
l'économie, forte de l'ensemble de ses médias, avait pour objectif
d'accélérer la prise en main directe par ses représentants de la
politique de la France, afin d'opérer les changements structurels liés
avec l'évolution du Capital mondialisé. Celui-ci exige la levée de tous
les obstacles à sa main mise totale sur toutes les sources de profits
par la privatisation de tous les secteurs qui lui échappent encore. Et
cela dans les délais les plus courts, sa logique interne exigeant la
rotation accélérée du Capital.
Ces objectifs exigeaient donc un 'pouvoir fort', débarrassé des contingences démocratiques et appliquant contre vents et marées ces objectifs.
Cette
contre-offensive capitaliste ne date pas d'aujourd'hui. Elle s'est
développée tout au long des trente dernières années avec la
collaboration alternée de la vraie droite avec Giscard, Chirac et
Sarkozy, et de la fausses gauche, avec Mitterrand, Jospin et Hollande.
Mais la politique ainsi menée a conduit au rejet populaire des deux
forces politiques. Or, l'amenuisement de chacune d'elles ne permettait
plus la poursuite de cette stratégie de l'alternance.
Et
l'histoire française, ses traditions, ne permettait pas de recourir à
une "Gross Koalition" à l'allemande, un gouvernement officiellement
PS-Droite.
Il fallait recourir à une autre forme d'alliance, plus dissimulée.
D'où
le recours à une soit-disant force nouvelle, issue de nulle part,
autour d'un homme providentiel... On a en mémoire la mise sur orbite la
fusée Macron, grâce au concours bienveillant de la banque Rothschild, et
à l'obligeance des ambassadeurs du patronat, tel Jacques Attali -
l'homme qui l'a présenté à François Hollande en 2010, - la campagne
frénétique de l'ensemble des médias pour le nouveau Jupiter et la mise
au ban de la société de Marine Le Pen, qualifiée unanimement danger
imminent.
C'est
ainsi qu'Emmanuel Macron a pu sembler sortir de l'anonymat, pourtant
déjà promu secrétaire-général de L'Elysée par Hollande en 2012, puis
ministre de l'Economie en 2016...Il fallait, pour la bataille
présidentielle qui s'annonçait, assurer la victoire de l'associé-gérant
de la banque d'affaire et déblayer sa route. Ce fut fait avec "l'affaire
Fillon, éliminé moralement du tournoi, lui que tous les sondages voyait
gagnant...Et, parallèlement, Manuel Valls, qui aurait bien goûté à la
soupe, fut évincé de la primaire socialiste au profit d'un candidat non
susceptible de figurer au second tour de l'élection présidentielle...
Le
chemin pour Macron était ainsi dégagé, d'autant plus qu'allaient se
rallier à lui, les barons du PS, tels Le Drian, Gérard Collomb, et les
futurs responsables de LREM.
Parallèlement,
nombre de parlementaires Républicains gagnaient le bateau Macron avec
Edouard Philippe, Bruno Le Maire et Gérard Darmanin et bien d'autres.
Ainsi, les formations dites de "gauche" comme de droite étaient ainsi laminées, laissant les rênes à Macron.
Tel
est le plan concocté par l'oligarchie financière, réalisé en une petite
année, et qui permis à l'élection d'un des leurs directement aux
leviers de commande de la France ...
Qui parle de complot ?
Certes,
ce scénario purement français s'insère dans le processus européen, dont
Emmanuel Macron se veut le meilleur architecte. Ses discours, à la
Sorbonne, à Berlin comme à l'Acropole, visent à faire de l'Union
européenne une sorte d'Etat souverain, structuré dans tous les domaines
- y compris militaire - en fonction des intérêts de l'oligarchie.
C'est
pour lui une tâche prioritaire. Mais elle se heurte aux intérêts
divergents des castes oligarchiques des Etats associés, telle
l'Allemagne qui tient à conserver sa tutelle économique sur l'Europe. La
volonté d'intégration poussée de l'Union, exprimée par Macron, se
développe donc à contre courant du désir des peuples de maîtriser leur
destin. Les derniers déboires des partisans de l'Union européenne subis
en Hongrie, en Italie, en Hollande, après ceux d'Autriche, pour ne pas
parler du Brexit montrent que l'aspiration impériale d'Emmanuel Macron, peut-être victorieusement contrecarrée.
Les
luttes sociales en France s'insèrent dans ce combat des peuples
européens pour leur souveraineté. En résistant au pouvoir oligarchique,
les Français peuvent mettre en échec la politique que l'Union européenne
veut imposer aux peuples de notre continent : une régression
historique sociale et politique.
Cette
bataille ne peut être gagnée que si celle-ci se situe donc dans la
lutte pour la souveraineté pleine et entière de notre République, dans
une France indépendante dont le peuple fixe lui-même son destin.
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