jeudi 10 mai 2018

LE RACISME, CETTE GANGRÈNE!!




10.mai.2018 // Les Crises

Le Bougnoule, sa signification étymologique, son évolution sémantique, sa portée symbolique, par René Naba

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Source : René Naba, 22-07-2002
En ces temps là, «la chair à canon» carburait à la gnôle. En guise de commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale (1914-1918).

Signification étymologique

Dans les ouvrages de référence de la société savante de l’élite française, le calvaire de leur dépersonnalisation et leur combat pour la restauration de leur identité et de leur dignité se résumeront à cette définition laconique: «Le bougnoule, nom masculin apparut en 1890, signifie noir en langue Wolof (dialecte du Sénégal). Donné familièrement par des blancs du Sénégal aux noirs autochtones, ce nom deviendra au XXme siècle une appellation injurieuse donnée par les Européens d’Afrique du Nord aux Nord-Africains. Synonyme de bicot et de raton». Avare de précision, la définition, sibylline, paraît quelque peu succincte. Masque-t-elle gêne, ignorance, indifférence ou volonté d’atténuation? L’expression était-elle vraiment familière? Serait-elle le fruit d’un paternalisme blanc de bon aloi envers de braves noirs «bons sauvages»? Qui sont donc ces Européens qui proféraient de telles appellations injurieuses? Des Suédois insultant des Phéniciens, les ancêtres des Carthaginois? De quelle planète étaient-ils les habitants? En quelle ère de notre Histoire? Qui sont donc ces Nord-africains à l’identité mal définie qui faisaient -qui font- l’objet d’une telle interpellation? Le dictionnaire (4) qui donnait la définition du Bougnoule date pourtant de 1979, une époque récente de l’histoire contemporaine. Il se gardait bien d’identifier les Maghrébins, 30 ans après l’indépendance de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie, une nouvelle fois englobés dans le même sac de leur ancienne dénomination coloniale.
Treize ans plus tard, en 1996, ce même dictionnaire, cédant sans doute à l’esprit du temps sous l’effet des revendications des mouvements associatifs et des succès remportés par les jeunes générations issues de l’immigration, en donnera une définition laconique en un style télégraphique qui masquait mal les connexions: «familier, péjoratif, injure raciste/ 2 maghrébins, arabes» sans qu’il soit précisé s’il s’agissait d’injures racistes proférées à l’encontre des Arabes et des Maghrébins ou des injures échangées entre eux par des Arabes et des Maghrébins.
(*)Voir l'article complet sur "Les Crises": Espace d'Autodéfense Intellectuelle
Note de Ma pomme:
La colonisation et le racisme ont conduit aux pires crimes : j'ai déjà écrit ce que j'en ai appris, dès mes premiers jours des 27 mois que j'ai passés en Algérie, quand j'entendais le récit par deux pieds noirs de choses que je n'avais jamais imaginé possibles: selon leurs dires, ils "jetaient des arabes, vivants, bien sûr, depuis les fenêtres du Gouvernement Général d'Alger."
Aujourd'hui, encore, les mêmes, ou leurs descendants, qui ont été à bonne école, continuent de proférer à l'encontre des arabes des injures, des insultes, indignes de gens qui se prennent pour des êtres humains intelligents. La phrase récurrente et ignoble que certains se plaisaient à répéter ? :" L'Arabe, c'est comme la mouche, il mange la m.... avec la bouche". A part çà, les pieds noirs colons n'étaient pas racistes. Et ce que moi j'ai retenu, d'autres l'ont reçu en héritage....culturel.
Le bon sens de la fraternité et de la Paix se fera hélas encore attendre longtemps....longtemps....

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