En 2007 : Le NON de Fidel CASTRO aux BIOCARBURANTS
Dans
le monde, plus de 3 milliards de personnes mourront prématurément de
faim et de soif. Loin d’être exagéré, ce chiffre est une estimation
prudente. J’y ai beaucoup réfléchi depuis la rencontre, le 26 mars 2007,
entre le président Bush et les constructeurs automobiles américains. La
sinistre idée de transformer la nourriture en carburant est donc
définitivement devenue la grande orientation économique de la politique
étrangère de Washington [le président américain a annoncé qu’en 2007 les
Etats-Unis devraient utiliser 132 milliards de litres de biocarburant].
On sait aujourd’hui qu’une tonne de maïs ne peut produire en moyenne
que 413 litres d’éthanol. Il faut donc 320 millions de tonnes de maïs
pour produire 132 milliards de litres d’éthanol. Le prix moyen du maïs
dans les ports américains s’établit à 167 dollars la tonne [124 euros].
Et, selon la FAO, la production de maïs en 2005 aux Etats-Unis était de
280,2 millions de tonnes.
On ne manquera pas de nous citer toute une ribambelle de réussites exemplaires enregistrées par les agriculteurs américains, expérimentés et bien organisés, en termes de productivité par homme et par hectare. Bien évidemment, tout cela nécessite de lourds investissements et n’est à la portée que des entreprises les plus puissantes, qui ne fonctionnent pas sans consommation d’électricité et de carburant. Appliquez donc cette recette aux pays du tiers-monde, et vous verrez combien de personnes, parmi les masses affamées de notre planète, cesseront de consommer du maïs. Pis encore, on peut imaginer des prêts aux pays pauvres pour qu’ils produisent de l’éthanol de maïs ou à base de n’importe quel aliment. Je vous garantis qu’il ne restera pas un seul arbre à l’ombre duquel pourra s’abriter l’humanité pour se protéger du réchauffement climatique.
D’autres pays prévoient déjà d’utiliser non seulement le maïs, mais aussi le blé, le tournesol et le colza, voire d’autres plantes, afin de produire du carburant. Pour réduire la consommation de carburant de leurs voitures et nourrir leurs animaux, il faudrait que les Européens importent l’intégralité de la production mondiale de soja. A Cuba, les alcools étaient des sous-produits de la filière sucrière obtenus après trois extractions du sucre contenu dans le jus de canne à sucre. Mais le changement climatique affecte déjà notre production sucrière. L’alternance de grandes sécheresses et de pluies diluviennes permet à peine de maintenir cent jours de production à un rendement correct pendant les quelques mois de nos doux hivers : les quantités de sucre produites par tonne de canne ou de canne récoltée par hectare s’avèrent insuffisantes. Tous les pays du monde sans exception, qu’ils soient riches ou pauvres, pourraient économiser des milliards de dollars d’investissements et de dépenses de carburant par un geste simple que tous les foyers cubains ont déjà accompli : remplacer les ampoules à incandescence par des ampoules fluorescentes à économie d’énergie. Voilà comment donner un nouveau souffle à la lutte contre le réchauffement de la planète, sans pour autant condamner toutes les masses pauvres du monde à mourir de faim.
Fidel Castro
Note de Pedrito: Un visionnaire, non? Mais peu d'intérêt pour notre presse de chiens de garde au service des milliardaires et des lobbies destructeurs de l'environnement
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