Le FMI et la France : encore un abus d’ingérence
Le
4 juin dernier, le FMI a publié sa lettre [1] de fin de mission et
énonce ses recommandations pour la France. On pourrait croire à une
déclaration de politique générale tant cette lettre semble faite de
copiés-collés du programme des instances ministérielles et des annonces
de l’Élysée.
Il
y a là une ingérence manifeste et partisane au sens où le FMI dicte ses
orientations politiques au gouvernement français et que ces
orientations rabâchées jusqu’à plus soif vont toujours dans l’intérêt
des classes dominantes.
Il en est ainsi :
- de la réforme de
la formation professionnelle, de l’apprentissage et de l’assurance
chômage (débat en cours sous l’intitulé = « Projet de loi pour la
liberté de choisir son avenir professionnel ») ;
- de celle de la SNCF (« Projet de loi pour un nouveau pacte ferroviaire ») ;
- de la réduction des dépenses publiques (en cours avec le projet Cap 2022 qui prévoit une réduction des dépenses publiques de 30 % de leur montant actuel avec 120 000 suppressions d’emplois dans la fonction publique [2]) ;
- du déploiement d’outils macroprudentiels pour éviter des déséquilibres tant que les conditions financières restent favorables (favorables à qui, la lettre ne le précise pas, mais chacun aura compris que ce n’est pas pour les classes populaires).
- de celle de la SNCF (« Projet de loi pour un nouveau pacte ferroviaire ») ;
- de la réduction des dépenses publiques (en cours avec le projet Cap 2022 qui prévoit une réduction des dépenses publiques de 30 % de leur montant actuel avec 120 000 suppressions d’emplois dans la fonction publique [2]) ;
- du déploiement d’outils macroprudentiels pour éviter des déséquilibres tant que les conditions financières restent favorables (favorables à qui, la lettre ne le précise pas, mais chacun aura compris que ce n’est pas pour les classes populaires).
Par « outils
macroprudentiels », est-ce la théorie du ruissellement chère à Macron
qui veut faire croire que l’enrichissement immédiat de quelques-uns aux
dépens du plus grand, finira par provoquer des retombées positives pour
tous in fine, théorie dont nous avons pu vérifier l’inanité
depuis le fameux théorème d’Helmut Schmidt de 1974 (les profits
d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois
d’après-demain) ? Ou bien s’agit-il d’un paquet de mesures associant la
casse de la protection sociale, des cadeaux fiscaux au patronat et les
bras ouverts à la finance ?
Quoiqu’il en soit, face à cette ligue
factieuse (Macron-FMI), les chômeurs, les salariés (à statut ou sans
statut) n’ont pas d’autre voie que celle des mobilisations.
Nous n’avons pas attendu que le FMI en remette une couche pour combattre la financiarisation et les injustices de cette société.
Un
groupe de citoyens a commencé à mettre à nu le système-dette appliqué à
l’assurance chômage [3] et a interpellé le ministère du Travail et la
direction de l’Unedic qui, par leur silence, montrent leur peur de la
vérité et de la transparence.
La dette de la SNCF [4] a été
détricotée par le cabinet DEGEST qui a montré que pour 100 €
d’empruntés, si 41 € allaient bien à l’investissement, 59 € servaient le
système financier. Les cheminots en sont à leur deuxième mois de grève
et malgré les tentatives du gouvernement et de ses chiens de garde (les
médias à sa botte), la mobilisation ne faiblit pas.
Du coté des
hôpitaux et des Ephads, la lutte continue de même en de nombreux
endroits et la population apporte son soutien à ces mobilisations.
Cette
lettre de fin de mission constitue un véritable satisfecit politique
donné au gouvernement Macron et un encouragement à poursuivre dans la
même voie.
C’est une véritable ingérence de la part du FMI, ce qui
ne nous surprend pas. Encore une fois, cette institution financière
internationale se comporte de façon partisane en faveur des plus riches
et des transnationales contre les peuples. Le CADTM appelle à la
dissolution du FMI, en grande partie responsable des différentes crises
qui se succèdent depuis sa création. L’institution est nuisible pour les
populations depuis ses fondations et il faut œuvrer à construire des
alternatives respectueuses de l’humain et son environnement, sans quoi
la précarité va continuer à se généraliser malgré la croissance des
richesses entre les mains d’une élite déconnectée de la réalité.
Blog "Le Grand Soir"
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