Une fois pour toutes, le communisme c'est quoi?
Marx et Engels à l'Alexander Platz à Berlin, janvier 2007
(Lire aussi : Manifeste pour un réveil révolutionnaire des exploités)
Le communisme est une idée simple et vraie à la portée de tous.
Le projet communiste moderne naît avec le Manifeste du Parti Communiste de Marx et d'Engels, publié en 1848 à Londres, quatre jours avant le déclenchement de la Révolution à Paris.
C'est l'idée de donner un but au
progrès qui s'accélère vertigineusement au milieu du XIXème siècle, au
progrès des forces productives et du savoir humain, et ce but est une
société sans classes, où règne l'abondance et où cesse l'obligation du
travail.
Une
société où chacun apporte ce qu'il peut et où chacun prend ce qu'il lui
faut. Ce qui est rendu possible par l'abolition des classes sociales.
Le
communisme vise à remplacer le travail contraint dont la forme
principale est le salariat par l'activité libre et l'ordre politique par
l'auto-organisation consciente de l'humanité. Choisir d'assigner à
l'histoire ce but à long terme, bien différent du but actuel du progrès
qui est d'accumuler les aliénations et de détruire la planète, nécessite
le renversement de la bourgeoisie par le prolétariat.
La
bourgeoisie, c'est la classe des exploiteurs, qui contient les
détenteurs des moyens de production et les intellectuels qui servent ou
qui justifient l'exploitation. La bourgeoisie a joué un rôle positif
dans le passé, mais elle empêche maintenant le progrès de l'humanité
vers un stade supérieur parce qu'elle accapare la plus-value produite
par les travailleurs, et parce qu'elle impose aux masses, en dominant la
culture et l'information, la perception que le monde capitaliste est le
meilleur des mondes possible et qu'il est indépassable.
Le
prolétariat, c'est la classe des exploités qui produisent tout :
paysans, ouvriers manuels et intellectuels, simples travailleurs,
techniciens ou cadres techniques, agents du service public. La situation
révolutionnaire qui peut porter le prolétariat au pouvoir et lui donner
la possibilité de supprimer les classes résulte du développement des
contradictions internes du capitalisme.
Le jeu de ces contradictions, dans
l'histoire réelle et dans la pensée, c'est ce qu'on nomme la
dialectique. Lorsque les contradictions du capitalisme deviennent
antagoniques, dans un mouvement irrépressible, c'est la révolution
sociale, dont l'issue possible est le socialisme.
La période de transition vers le
communisme, où subsiste le travail et l'État répressif, c'est le
socialisme. Se passer de cette étape pour sauter à pieds joints dans le
communisme est tout simplement impossible.
Si
on n'est pas d'accord pour donner un tel but au progrès, si par exemple
on pense que la domination de classe est indépassable, qu'elle est à
jamais nécessaire pour motiver l'être humain à créer, à dépasser sa
condition, si on pense que le travail et la guerre sont éternels, on ne
peut être communiste. Si on pense qu'une telle société n'est pas
possible, qu'elle n'est pas souhaitable, ou ni l'un ni l'autre, on n'est
pas communiste. Si on pense qu'on peut la réaliser dans la misère d'un
squat, on est un pseudo-communiste, un gauchiste. Si on dit que la
bourgeoisie va se laisser faire, on est un social-démocrate (et si on le
pense vraiment, on est un idiot).
Et
si on ne croit pas au progrès, on ne peut pas être communiste non plus.
Ce qui ne signifie pas qu'il faille se prosterner devant toutes les
nouveautés techniques produites au service de l'exploitation et de
l'aliénation.
La victoire ultime du communisme est
bien inscrite à l'horizon de l'humanité, et c'est le seul qu'elle ait.
Reste à savoir si le capitalisme ne l'aura pas détruite auparavant.
Comme on le voit, il n'est pas bien difficile de comprendre ce qu'est le communisme !
La première tentative de construire une
société orientée dans ce but et dirigée par le prolétariat, la Commune
de Paris de 1871, a duré 62 jours. La deuxième, le socialisme réellement
existant de L'Union Soviétique, a duré 74 ans. Une telle tentative est
toujours en cours aujourd'hui à Cuba, malgré l'hostilité implacable des
États-Unis voisins, principales bases mondiales du capitalisme.
L'histoire de ces tentatives reste à écrire, il n'existe en guise de
récit historique scolaire et médiatique les concernant qu'une mauvaise
propagande de guerre.
Le
communisme n'est pas qu'un projet, c'est aussi le matérialisme
historique, la science réelle de l'histoire, de la société et de
l'économie, dont les jalons ont été posés par Marx dans Le Capital,
chef d'œuvre de la pensée humaine, dont le premier volume, le seul
qu'il ait achevé, a été publié en 1867. Cette science n'est pas
enseignée dans les universités, même si on y parle de Marx, et on ne
peut l'apprendre que dans les luttes, à l'aide des classiques de la
révolution, et au premier chef dans l'œuvre de Lénine, à condition de
n'y voir pas un dogme, mais un guide pour l'action.
Et qu'est ce que le communisme n'est pas ?
Il n'est pas "l'amour", "le
partage", il n'est pas "l'humain d'abord", il n'est pas la
"citoyenneté", il n'est pas le retour au troc, ou la mise en commun de
la misère. Le communisme n'est pas un lot de consolation pour les
affligés. Le communisme n'est pas moral, il est réel. Pour paraphraser
Nietzsche, pourtant l'un de ses principaux adversaires objectifs, il est
par delà le bien et le mal.
Et qu'est ce qu'un communiste?
C'est une homme ou une femme qui veut
une révolution de la base économique et sociale, pour réaliser, à terme,
le dépassement définitif de l'esclavage et du salariat, et qui
travaille et fait la guerre pour supprimer le travail et la guerre.
Car le communisme c'est enfin selon les mots de Marx : "la lutte réelle qui supprime les conditions existantes".
GQ 21 septembre 2007 - dernière modification 29 septembre 2016
GQ 21 septembre 2007 - dernière modification 29 septembre 2016
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