Publié le 11 Septembre 2018 blog Canaille le Rouge
Un fleuve de sang
baigne le pays de Néruda.
Allende et Jarra à peine assassinés,
les chicago-boys piaffent d'impatience.
Ils attendront juste quelques jours
que ce sang sèche
pour ne pas salir leurs mocassins
sur les trottoirs encore rouge de Santiago
Comme chaque année la presse commémore à sa façon l'attentat aux USA contre les twin towers.
Comme chaque année ils oublieront de dire que le commanditaire était un des obligés du gouvernement US
Comme chaque année, 2001 permet de faire l'impasse sur 1973 et ces milliers d'assassinés , disparus, exécutés, morts sous la torture, hommes femmes et enfants.
Comme chaque année ils oublieront de dire que le commanditaire était un des obligés du gouvernement US
Comme chaque année, 2001 permet de faire l'impasse sur 1973 et ces milliers d'assassinés , disparus, exécutés, morts sous la torture, hommes femmes et enfants.
Les Chicago Boys privatisent
toutes les institutions. Le taux d’inflation et les importations
diminuent. Mais la solution ne dure pas : en 1980 le PIB chute de 14 %
et le taux de chômage monte à 35 %. En 1982, l’endettement du pays
s’était multiplié par six depuis dix ans, le tiers de la population
active était maintenant au chômage et le revenu national est plus bas
que celui de 1966
Canaille
le Rouge vous propose l'article que José fort a mis en ligne sur sa
page facebook pour rappeler ce que fut ce Pinochet qui installa au Chili
le 11 septembre 1973 une des plus sanglante dictature de la seconde
moitié du 20e siècle et les liens avec la réalité sud- américaine d'aujourd'hui.
C’était un 11 septembre…au Chili
11
septembre 1973, Santiago du Chili, Palais présidentiel. Il est près de
12h. Les bombardements viennent de prendre fin, une partie du bâtiment
est en feu, les militaires putschistes encerclent « La Moneda ».
L’assaut final se prépare. Salvador Allende vient de refuser de se plier
à l’ordre de Pinochet de prendre le chemin de l’exil à bord d’un avion
militaire. Le président adresse son dernier message sur les ondes de
Radio Magallanes : « Ils vont sûrement faire taire la radio et vous ne
pourrez plus entendre le son de ma voix. Peu importe, vous continuerez à
m’écouter, je serai toujours près de vous, vous aurez au moins le
souvenir d’un homme digne qui fut loyal avec la patrie. Le peuple doit
se défendre et non pas se sacrifier, il ne doit pas se laisser
exterminer et humilier. Allez de l’avant, sachant que bientôt
s’ouvriront de grandes avenues où passera l’homme libre pour construire
une société meilleure ».
Des
années de répression de masse, de tortures et d’assassinats
s’annonçaient sur l’ensemble du continent latino-américain. Aux
manettes, les généraux formés aux Etats-Unis et les oligarchies locales.
A la coordination et l’inspiration, les gouvernants nord-américains, le
« Prix Nobel de la Paix » Henry Kissinger et son maître, le célèbre
affabulateur Richard Nixon. Une longue nuit de terreur s’abattait sur
l’Amérique du Sud.
Objectif
de Washington et de ses tueurs : exterminer les forces de gauche du
continent : communistes, socialistes, révolutionnaires de toutes
tendances, curés proches de la théologie de la révolution, démocrates
mêmes engagés timidement devaient disparaître. Si possible sans laisser
de traces, les bébés rescapés des massacres étant livrés à des
militaires en mal d’enfants avec la plupart du temps le silence complice
des autorités ecclésiastiques, seuls quelques évêques osant protester
et le payant de leur vie comme le courageux archevêque de San Salvador,
Mgr Romero. En ce temps là, le pape François, chef des Jésuites en
Argentine, ne pipait mot. Les persécutés franchissant les frontières, il
fallait trouver une parade : le « Plan Condor », du nom du célèbre
oiseau de proie des Andes, était mis en place.
26
novembre 1975, 11 heures. Dans un sous sol de la police secrète à
Asunción au Paraguay, la « coordination » regroupant les représentants
des dictatures d’Argentine, du Chili, de l'Uruguay, du Paraguay, de
Bolivie, du Brésil et du Pérou s’installe. Autour de la table, le
général Manuel Contreras, chef de la police secrète chilienne, le
capitaine argentin Jorge Casas, le major Carlos Mena (Bolivie), le
colonel Benito Guanes Serrano (Paraguay), le colonel José A. Fons
(Uruguay), et les Brésiliens Flávio de Marco et Thaumaturgo Sotero Vaz.
La CIA est représentée par deux « chefs de haut niveau » dont les
véritables noms ne sont toujours pas connus. Sur les documents de la CIA
déclassés, seuls apparaissent les pseudos avec un oubli volontaire ou
pas : les Péruviens. La réunion se prolonge jusqu’à l’heure du dîner. Le
plan ficelé, le repas pris, chacun reprend le chemin de la capitale des
pays respectifs. Le massacre pouvait commencer.
Peu
de temps après, la vague de tortures et de meurtres démarre sur
l’ensemble du continent. Elle durera près de dix ans. Parmi les
victimes, Orlando Letelier, ancien ministre des Affaires étrangères du
Chili et l'ex-président bolivien, Juan José Torres. Bilan de l’opération
Condor : 50.000 assassinés, 30.000 disparus, 400.000 emprisonnés.
Chaque
dictature, au delà des pratiques courantes, a ses préférences
répressives et de mort : en Argentine, les prisonniers sont jetés à la
mer depuis les hélicoptères ; en Uruguay et au Paraguay, la torture est
poussée jusqu’au raffinement avec un goût prononcé pour la baignoire et
la découpe de membres. Au Chili, la technique de la « disparition » pure
et simple devient monnaie courante ; au Brésil, on rassemble les
familles puis, un par un, enfants, père et mère sont abattus pour faire
parler les derniers. Au Paraguay, le dictateur Strossner aime alimenter
les fauves avec de la chair humaine sortie des prisons. En Bolivie comme
au Pérou, il est courant de voir débarquer dans les villages au petit
matin des pelotons de militaires fusillant sans distinction la
population coupable de protéger des opposants.
L’horreur,
dix ans durant. La barbarie planifiée depuis Washington a plongé le
continent dans la nuit noire du fascisme dans le plus grand silence où
presque des prétendues « démocraties » occidentales. Aujourd’hui, la
plupart des tortionnaires sont morts. Leurs descendants se distinguent
actuellement dans l’opposition aux gouvernements progressistes de
Bolivie et du Venezuela. Quant à Trump qui a signé lundi l’ordre
d’embargo contre Cuba, il n’exclut pas une intervention armée contre le
Venezuela se contentant pour l’instant d’organiser avec les bourgeoisies
locales la pénurie et la déstabilisation. L’impérialisme nord-américain
caresse l’espoir de reprendre totalement pied en Amérique latine. Aux
côtés des peuples de la région, ne laissons pas faire.
José Fort
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