samedi 8 septembre 2018

LA FRANCE ET LE CHAOS LYBIEN



ElisabettaTrenta
La ministre italienne de la Défense, Elisabetta Trenta. D. R.
Par Sadek Sahraoui – «La France est en partie responsable de la crise en Libye», a déclaré la ministre italienne de la Défense, Elisabetta Trenta, excluant toute intervention militaire italienne dans ce pays.
«La France, de mon point de vue, a une responsabilité» dans la crise libyenne, a écrit, lundi 3 septembre, Elisabetta Trenta sur sa page Facebook, revenant par ailleurs sur les désastres causés par l’intervention militaire menée en 2011 par la France et d’autres pays contre le régime de Mouammar Kadhafi.
«Il est désormais indéniable que ce pays [la Libye] se trouve dans une situation inextricable car quelqu’un, en 2011, a placé ses propres intérêts avant ceux du peuple libyen et de l’Europe même», a déclaré la ministre italienne de la Défense.
«La France, de ce point de vue, est en partie responsable du désastre qui se déroule aujourd’hui sous nos yeux», a ajouté Trenta.
Plus tôt, le président du Parlement italien, Roberto Fico, a reproché pour sa part à la France d’avoir «légué un grave problème» à l’Italie.
Elisabetta Trenta a déclaré qu’il était nécessaire maintenant d’avancer «ensemble» pour assurer la paix en Libye. La presse italienne a suggéré lundi 3 septembre que des forces italiennes spéciales pourraient être envoyées pour intervenir en Libye, une possibilité que Trenta a exclue.
Des combats ont éclaté la semaine dernière entre des milices rivales dans la banlieue sud de Tripoli. Les affrontements ont déjà fait plus de 50 morts et des centaines de blessés. La capitale libyenne est actuellement au centre d’une bataille d’influence entre les groupes armés depuis l’assassinat par les Occidentaux de Mouammar Kadhafi.
Actuellement tout est confus. Sur le terrain, ce sont des milices qui dépendent du ministère de l’Intérieur qui combattent des milices qui dépendent du ministère de la Défense.
Fayez al-Sarraj, le Premier ministre, assure que la milice la Septième Brigade ne dépend plus de l’État depuis le mois d’avril dernier. Pourtant, l’État continue à payer les salaires de cette milice.
Un responsable de la Septième Brigade affirme avoir reçu, contre l’arrêt des combats, des offres de très hauts postes au gouvernement. Offres qu’ils ont refusées.
«Nous allons continuer le combat jusqu’à nettoyer Tripoli de toutes les milices», a affirmé ce responsable à la presse.
La mission des Nations unies en Libye a invité, mardi 4 septembre, les «différentes parties libyennes à dialoguer d’urgence».
Mais pour le moment personne n’a entendu son appel.


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