samedi 17 novembre 2018

UN SAMEDI ORDINAIRE A LA CLINIQUE.







Il devait y avoir des blousons jaunes sur nos routes. En réalité, ici, il n'y avait personne. Entre le rond-point de Bazet et celui de Bordères, sur la ligne droite de 2 ou 3 km il n'y avait que ma voiture qui roulait en direction de Tarbes. A croire que les gens ont tellement eu peur d'être arrêtés par les barrages, qu'ils sont restés chez eux. Peut-être aussi finiront-ils par comprendre que droite ou pseudo gauche, nous sommes toujours pris pour des billes, tondus, pelés, alors que partout, ici et ailleurs, 'il n'y a jamais eu autant de milliardaires. Donc, Macron, ou Sarko, ou Hollande, ou Le Pen, ou Méluche, ce ne sont pas les nouveaux élus à chaque élection qui changent une politique qui reste désespérément la même: au seul bénéfice des milliardaires, des groupes financiers, des marchands d'armements.... Peut-être finira-t-on par comprendre que c'est le capitalisme et lui seul qu'il faut remplacer par un autre système autrement plus efficacement respectueux des gens et de la nature. Le capitalisme est par nature criminel: son seul but, c'est le fric pour les actionnaires, les banquiers, les milliardaires. La santé: un MOYEN de gagner du FRIC!!!!
Cesser d'assassiner la planète, terre mère, respecter vraiment beaucoup plus sérieusement, plus efficacement, l'environnement, pour éviter le grand chambardement qui se prépare.
Mais je continue de me mêler de choses que je ne verrai pas: incorrigible!!
Avant 11H, j'étais près de toi, ma  femme chérie,  le docteur m' a annoncé aussitôt qu'un pneumologue viendrait te faire une nouvelle ponction sous peu. Comment c'était possible? Deux jours avant, on t'a retiré près d'un litre et demi de cet horrible liquide  qui encombrait tes poumons, et çà recommence aujourd'hui? Comment pourrais-je ne pas crever d'inquiétude? Et je ne parle pas de toi-même, principale concernée,"ma biche": même assommée, endormie, anesthésiée par les innombrables calmants et anti dépresseurs qui te sont administrés, il doit y avoir des instants de lucidité où ton cœur, ma Gisèle aimée, doit cogner à grands coups d'une  mortelle inquiétude....
Effectivement, à midi, on porte le plateau-repas dans la chambre, mais à 12H10  le pneumologue débarque pour faire la ponction prévue. Le repas attendra, puisque ma petite femme s'endormira très fatiguée, comme elle l'est en permanence, peu après le départ du pneumologue. Moi qui écrivais avant-hier que je tenais ma chérie par les épaules, appuyée contre moi,  contre ma poitrine, peut-être pour la dernière fois, et bien je me trompais, j'ai pu caresser tes épaules, ton cou, pendant de précieuses minutes. Avec ton courage habituel, lorsque le médecin te demandait si tu avais mal, avec cette grosse aiguille plantée dans le poumon, tu répondais toujours : "Non!". Je me suis assoupi ensuite à côté de toi, puis quand tu t'es éveillée, je t'ai  servi ton petit goûter, une coupelle de morceaux d'ananas, et une nonnette au miel,  arrosés d'une goutte de Lafitte-Teston, tu n'as pas voulu autre chose. Puis le sommeil a repris le dessus. Et je t'ai regardé reposer, longtemps....J'en profitais et j'en profiterai  encore, et encore, pendant ces heures d'intimité comme il m'est encore permis. Jusqu'au bout. J'en ai un tel besoin. Un sursis auquel je m'accroche désespérément.
Au repas du soir, tu as goûté quelques pâtes, que le cuisinier avait  agrémentées de fromage râpé, à notre demande, sinon les autres fois les pâtes n'ont aucun goût, cuites à l'eau, insipides. Quelques petites bouchées de poisson, avant le dessert, un fromage blanc avec de notre confiture de framboises. Mais un petit, petit, repas.
Pour midi, je dois ouvrir une parenthèse. Avec une cuisse de poulet, des carottes, il y avait en entrée une coupelle remplie de morceaux d'endives. Tu as eu le temps de picorer avec tes doigts pour essayer de voir: aucune saveur, assaisonnement nul! Mais le pire: à travers les endives, des morceaux de noix....Mais des noix rances, huileuses, dég......, immangeables! OUI: IMMANGEABLES! Voilà comment on donne de l'appétit aux malades qui en ont pas ou peu, dans les cliniques  aux mains de "groupes financiers" plus préoccupés de gaver de fric les actionnaires que de nourrir décemment les malades. Je reviens là-dessus: Personne, dans les "cuisines", pour s'apercevoir que l'on va servir aux patients des cochonneries, des "aliments" périmés déshonorants, DANGEREUX, pour celui devant qui on les présente, indignes de paraître sur une table, surtout dans un "établissement de santé "? 
Mais il n'y a aucune illusion à se faire: entre préfecture et direction d'établissements plus financier que de santé, on ne doit pas se faire de croc en jambe....
Merci ELSAN! Les malades, les patients, leurs familles, ma Gisèle, surtout, et moi-même, surtout, en son nom, vous remercient. 
P.s.:  Lundi, ils ont prévu de te placer un drain dans le poumon ponctionné : une étape supplémentaire dans ton long calvaire. J'appréhende pour ta toilette: comment vont faire ces dames pour te manipuler sans que tu ais mal? Même si le médecin m'a assuré qu'il n'y aurait aucun danger, aucune douleur...









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