Ma perle adorée,ni hier, ni avant - hier, je ne t'ai écrit, parce que j'ai changé l'U.C. de l'ordinateur, qui faisait des siennes, depuis de longs mois, rappelle toi mes colères lorsque j'avais fini d'écrire un texte, puis je retrouvais tout effacé en une seconde. J'attendais ton retour de la clinique pour me décider, ton retour de la clinique! ....Je rêvais, j'ai toujours rêvé, même jusqu'à la dernière seconde, et aujourd'hui c'est un cauchemar que je continue de vivre, je n'arrive pas, je n'arriverai jamais à me faire à l'idée que tu es partie sans aucun espoir de retour, te revoir....On me dit souvent qu'il faut continuer à vivre, que "la vie continue"....Pour les autres, ceux qui n'ont pas perdu leur amour, leur raison d'être et de vivre, peut-être...Mais pour moi, çà m'est très difficile. Les nuits surtout sont désespérément longues, je fais quelques sommes en pointillés, très courts, puis je me réveille, je tourne, et retourne, d'un côté à l'autre, je te cherche, te parle, tu n'es plus là, à portée de ma main, je pleure, me rendors quelques minutes, me réveille à nouveau, je regarde le réveil qui n'en finit pas de trainer ses minutes, ses heures.
Tu es pourtant là, partout, autour, en moi, dans l'air, dehors, dedans, en voiture, ton image, ta voix, tout m'appelle, me rappelle, me parle, m'entraîne vers ce rêve inaccessible, ce rêve impossible et fou de te prendre la main, t'éveiller, te redonner corps, t'aimer comme tu m'as toujours aimé, comme nous nous sommes toujours aimés. Cet après-midi, sans doute parce que j'avais peu dormi, cette nuit - Y. me dit que c'est la pleine lune, je lui réponds que chez moi c'est souvent la pleine lune - je me suis endormi quelques minutes sur le canapé, en regardant Castres/Bordeaux, je me suis réveillé d'un coup, tout étonné, et je t'ai appelé, j'étais seul sur le canapé, alors que je n'étais JAMAIS seul, JAMAIS, avant, tu suivais les rencontres de Top 14, de pro D2, de fédérale, avec presque autant d'assiduité que moi, c'est toi qui savais tous les matchs qui étaient diffusés, tu t'occupais même de çà, éplucher le bouquin télé, et me dire :" à telle heure, telle chaîne, il y a un match", et je me laissais vivre, heureux, gâté, serein, comblé.... OUI! Je me suis réveillé, après quelques minutes de sommeil volé, et je t'ai appelé, mais vraiment appelé : "Où es-tu?" Et j'ai réalisé d'un coup, l'espace du réveil, l'espace d'un éclair, que mon rêve redevenait cauchemar, et le match n'avait évidemment plus aucun intérêt, le rêve disparu, le chagrin de la solitude sans toi me submergeait aussitôt, sans que je puisse retenir mes larmes les plus amères. Tu dois savoir tout çà, puisque, d'après ce que beaucoup d'amis et de proches me disent, tu es là, partout, pour me protéger. Mais, mon cher amour, ma bichette adorée, de quoi peux-tu me protéger? Sûrement pas de l'envie de te rejoindre, car ici, malgré les gestes d'amour, d'amitié, de notre entourage familier, je ressens un vide immense, un tel besoin de toi, une telle souffrance de t'avoir perdue, toi, mon amour, qui m'avais tant donné de toi, que ni le temps ni l'avenir ne me procureront jamais une infime partie de ce bonheur que nous partagions et que tu as emporté avec toi. Par la faute de cette saleté de pourriture de mal qui continue ses ravages autour de moi depuis que tu es partie.
Écoute un peu çà: Il y a P., notre voisin, un peu plus bas dans la rue, que l'on soigne aux rayons, depuis quelques jours. Et puis la mère de J., ton ancienne voisine de chambre, à l'Ormeau, qui parait-il ne va pas très fort, je n'arrive pas à avoir des nouvelles....Peut-être ce soir. Et puis il y a R. P., on s'arrêtait chez lui lorsqu'on faisait notre petite marche en ville, depuis deux ans, j'étais passé le voir en début de ce semaine, il était couché, avec une très mauvaise mine, teint jaunâtre, puis il a été hospitalisé le soir même, malgré ses protestations, là aussi, ce matin, les nouvelles n'étaient pas brillantes du tout. Et puis il y a aussi un petit fils de C., on ne peut pas l'opérer à Tarbes, il faut aller à Toulouse. Pourquoi? Je n'ai pas osé demander de détails, je souffre déjà tellement de toi. Grosse inquiétude de la famille. Ne reste plus qu'à espérer le "moins pire", à croiser les doigts. Que des mauvaises nouvelles. Pas de quoi pour moi garder le sourire, le tien me manque tellement, lorsque je regarde les photos de toi, il me fait toujours pleurer. Tu étais si jolie, souriante, heureuse de vivre, tellement sociable, agréable avec tous.... Si tu pouvais me donner la force de résister....
Je te serre fort, très fort, très très fort, sur mon cœur, ma petite femme chérie, mon grand amour adoré. Qu'il était bon de vivre près de toi, d'être aimé de toi, comme tu savais si bien aimer....
Combien tu me manques!!
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