lundi 10 décembre 2018

SUR LE CHEMIN DES SOUVENIRS

Il est 17H passée, je rentre d’un petit pèlerinage, la première marche comme nous les faisions, avant que cette saloperie de cancer vienne tout chambouler : deux petites heures, depuis Andrest, puis par le petit chemin qui mène à Villenave- j’ai fait une halte chez ce brave L., qui est sorti quand il m’a vu arriver, nous avons parlé un bon moment, surtout de toi, ma petite chérie- puis direction Marsac, puis  Sarniguet, et retour sur Andrest.
Tout au long du chemin, tu étais près de moi, je te parlais souvent, je suis sûr que tu m’entendais, ton esprit, ton âme, ton image toujours souriante m’accompagnaient tout au long de ma promenade, ce qui était dur, c’est que tu ne m’as jamais répondu, quoique.....J’ai encore beaucoup pleuré, je ne me fais pas à l’idée que je ne te caresserai plus les mains, les lèvres, que la nuit ma main ne rencontrera plus ta peau lorsque je voudrai ma rassurer que tu es toujours près de moi, là, parce que notre destin était de nous aimer beaucoup plus longtemps, que je n’aurais jamais pu imaginer que tu partirais aussi brutalement, aussi cruellement, je ne puis me faire à cette idée morbide que désormais je vais marcher sans toi, respirer sans toi, manger et dormir sans toi, vivre sans toi une fin de vie dont je doute qu’elle vaille la peine. Oui, mon cœur chéri, je doute, tellement je souffre de ton absence. En marchant, j’ai revu plein de détails que nous avions presque oubliés depuis plus de deux ans, rien n’a vraiment changé, même les horreurs qui me faisaient râler de découvrir tout au long de nos pérégrinations : ici, des bouteilles, verre et plastique, ailleurs, des cartouches jetées au bord des fossés par des rustres qui se foutent de l’avenir de la planète, des toiles plastique des paysans, des tuyaux qui croupissent dans les fossés, ils sont toujours très nombreux les abrutis qui jettent, n'importe quoi, n’importe où, j’ai même trouvé une quinzaine de cintres à vêtements, abandonnés sur le bas-côté de la route de Sarniguet. Nous qui faisions tant attention à ce que nous mangions, à notre hygiène de santé, des produits du jardin sans engrais chimique, moi qui voulais absolument te préserver et nous préserver de tout risque de maladie, et bien, mes efforts ont été vains, je me sens coupable de n’avoir peut-être pas fait assez, et je continue de pester après ces débiles anonymes qui s’escriment à jeter partout leurs saletés, leurs ordures, bien que tous les moyens leur sont à disposition pour qu’ils laissent la planète vivable, alors que de plus en plus de gens vont crever de cette saloperie de pollution génératrice de cancers.
Je pense sans cesse à nos dernières heures vécues ensemble, pendant que tu souffrais le martyre, et que moi j’espérais un miracle. J'y reviendrai. Tu me disais parfois: « Pourquoi tu pleures ? », parce que je souffrais de te voir si malheureuse, et je te répondais : «  Je pleure de rage, parce que je trouve qu’on ne te soigne pas suffisamment …. » Et toi, tu savais, mais tu ne disais rien, tu étais inquiète, mais tu me le cachais. Ce matin, V. est venue, comme tous les lundis, depuis deux ans, faire un peu de repassage. Je lui ai donné un de tes nombreux sacs à main, les sacs à main, c’était ton péché mignon. Et V. m’a dit que tu lui avais donné pas mal de choses, et surtout que tu lui disais : » « IL » n’en aura pas besoin. Comme tu as bien fait, ma chérie adorée, mais cela veut dire que tu pensais sans cesse à ton « départ », tu y pensais beaucoup plus que moi, c’était une obsession, et tu me la cachais,je m'en veux de ce que tu as donc souffert PLUS encore que je ne l’ai jamais soupçonné. Et j’en ai encore plus mal.
Les chemins que nous suivions heureux sont toujours aussi beaux. Toujours autant de pinsons qui s’envolaient à mon approche. Je n’ai pas vu de chevreuil, comme nous les découvrions au loin, ils émaillaient nos promenades de petits plaisirs simples, profiter des images que nous offrait la nature, ces tableaux rupestres qu' aujourd’hui, j’étais seul à admirer, mais sans grand intérêt.... Tellement tu me manquais. Tellement tu me manques !
J’ai tellement mal de toi, ma Gisèle chérie, tellement mal.....

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