dimanche 6 janvier 2019

A LA FOLIE . A LA LOCURA.

Mon cher, mon très cher, mon immense amour, il y avait longtemps que je ne t’avais pas écrit. J’ai tant de choses à te dire…..Quoique….Je te parle sans cesse, jour et nuit, du soir au matin, donc, je te dis plein de choses, plein de mots d’amour, je parle à tes photos disposées un peu partout dans ta maison, je te parle même en chemin, comme je te l’ai déjà dit, je te parle en voiture, dans le lit, alors que je te cherche, et que je ne te trouve pas blottie contre moi, sous mon bras, ou bien lorsque je suis assis à rêver sur le canapé, lorsque je réalise, après de courtes périodes où je suis parvenu à reprendre un peu de moral, après quelques heures passées sans pleurer, je réalise en me réveillant brusquement que tu n’es pas là, comme à l’accoutumée, et comme mon dernier rêve me le laissait espérer, car tu fus près de moi à chaque réveil, après chacun de ces 10.000 jours heureux vécus près de toi !!- DIX MILLE, approximativement - de notre vie à deux, pendant ces 29 trop courtes mais délicieuses années bonheur,….Comme je te l’ai déjà dit, je me réveille brusquement, après un petit somme, je regarde près de moi, contre l’accoudoir où tu avais l’habitude de te reposer, je ne vois personne, et je crie : «  Où es-tu ? », avant de réaliser l’horreur quotidienne que j’avais dans mon rêve oubliée.

Tu n’es plus là, alors que tu es toujours, toujours, près de moi, et tu le resteras toujours, rien, absolument rien, ni personne, ne pourra jamais me faire oublier l’amour que tu m’as donné et le bonheur que nous avons partagé. Tu resteras jusqu’à la fin de mes jours cet incomparable amour de femme qui m’aura comblé, gâté, entouré, « coucougné », profondément aimé, avec toute sa tendresse généreuse, un amour quotidien qui aura atténué ma souffrance due à l’absence de mes fils, « égarés », payés par une grand-mère maléfique pour qu’ils se détournent de leur mère et de moi, grand-mère qui interdisait à son compagnon, mon beau-père, de recevoir ses filles, sous peine d’être « foutu dehors » !! Quel saccage !!! Heureusement que tu étais là, pendant mes années de chagrin, pour panser mes plaies...

Lundi soir, la veille du nouvel an, j’étais chez ma fille, je suis rentré mercredi. Première surprise : la terrasse de la véranda était grande ouverte. J’avais oublié de fermer…..Hier, c’est chez ma sœur que j’étais invité. Mon beau-frère nous avait concocté un petit festin, dont il a le secret. Quelques belles heures ensuite à feuilleter les albums photos, à se souvenir des bons moments passés. Jusqu’à ce que je réalise que le matin j’avais quitté la maison en laissant la fenêtre de la chambre grande ouverte. J’ai donc décidé de rentrer plus tôt que prévu. En effet, il faisait très frais dans la pièce ouverte aux quatre vents, heureusement personne n’était venu la visiter….

Avant de partir à St Pé, je m’étais arrêté à la clinique, là où tu m’as laissé, abandonné, après que tu aies souffert, plusieurs semaines, jusqu'à l'agonie. J’avais apporté une boîte de chocolats, pour le personnel, j’ai voulu revoir ce cadre douloureux, où ta vie s’est arrêtée brutalement, où nous nous sommes aimés jusqu’à la fin…. Évidemment, je n’ai pas pu retenir mes sanglots, l’émotion était si forte…..J’ai regardé la porte de la chambre où tu avais attendu pendant plusieurs semaines le terrible dénouement que tu redoutais, avec le courage qui était le tien, avant que tu ne te résignes à partir. Ce dénouement, moi, je ne voulais pas, je ne pouvais pas y croire, pas plus qu’aujourd’hui je ne parviens à me faire à l’idée que je ne te reverrai plus. Jamais ! Cette pensée m’est toujours insupportable. La porte de la chambre 107 était fermée, certainement une autre personne que toi, dans le même lit, dans la même souffrance, attendait l’heure de la terrible sentence des toubibs. J’aurais juste voulu entrevoir, pousser la porte, je n’ai pas osé demander. Je suis parti en pleurant, de gros sanglots, il me semblait que c’était encore toi qui attendais en souffrant derrière cette porte. Arrivé en bas, près de la sortie, j’ai croisé Ch. et F., de Maubourguet. Il y a des années, on avait dormi dans leur camping. Ils sont toujours adorables, ils m’ont consolé, m’ont fait promettre de venir les voir, chez eux. Aller les voir, sans toi, est-ce possible? Sans mon cher amour....Ils venaient à la clinique, à l’occasion de la naissance de leur quatrième petit-enfant : un garçon et une fille, chez leur fils et chez leur fille. Choix de roi ! Ils paraissaient heureux…..S’ils pouvaient le rester encore longtemps, hors d’atteinte du malheur qui nous a frappé.

Avant-hier, c’est Marie H. W., qui m’a appelé, elle travaillait au groupement, puis à Barbazan. Elle venait d’apprendre, pour toi, par F., de MONTRÉJEAU, elle paraissait très triste, affectée, elle regrettait de n’avoir pas su plus tôt, elle me disait qu’elle aurait pu prévenir beaucoup de mes anciens collègues, sans compter Dédé, qui animait le SERCO, et qui organisait et accompagnait tous les voyages que je gagnais, avec le « club des meilleurs producteurs ». De ce club, je n’ai effectivement pas vu grand monde. Il est vrai aussi que je les ai quittés il y bientôt 22 ans, çà a du changer… Çà a beaucoup changé, sans doute....Mais tout de même....

A ce sujet, tu te souviens, j’étais meilleur producteur CNP de la Région MIDI PYRÉNÉES, Poste et Trésor confondus, quand j’étais chef de bureau à St SULPICE. J’avais gagné un voyage au MEXIQUE….Puis un des meilleurs producteurs CNP du GERS, puis des Htes PYRÉNÉES…..Ce qui n’a pas empêché les deux directeurs , du GERS et du 65, de vouloir me casser les reins, parce que celui du GERS était jaloux du fait que des clients de MIÉLAN m’avaient suivi à SÉMÉAC. Ils avaient même épluché tes comptes personnels…. Mes clients menaçaient de les traîner en justice!! Le bon sens n’était pas leur vertu première. De grandes âmes, comme il y en a beaucoup dans ce système où l’on préfère les salariés à genou que ceux qui ont du caractère, de la personnalité, du gnac,  du charisme, comme me le reprochait E., au groupement. " Vous profitez de votre charisme auprès de vos collègues", me disait-il! Il fallait oser ! Casser les reins des « premiers de cordée, » comme on dit chez Macron ! Après çà, quand on nous dit aujourd'hui comme hier, et qu'on nous incite à travailler plus pour gagner plus, dans ce système pervers, il ne reste plus qu’à les croire….En tout cas, c’était au début où nous vivions ensemble, tu avais rapidement appris à connaître les coups tordus qu’on réserve à ceux qui bossaient sans compter pour défendre le Service Public, ce dont se foutent, la preuve par leurs comportements odieux,, beaucoup de cadres dirigeants. Seule compte leur carrière, au diable les "dommages collatéraux" !Ce qui était chouette, malgré ces avatars, c’est que tu m’accompagnais dans tous les voyages que je gagnais en bossant comme j’aimais: on payait ta part, et on était heureux. Plus jeunes, et heureux. Que la vie était douce, près de toi...Partout, où nous allions….Les photos témoignent : je les regarde, et je pleure….

Aujourd’hui, j’ai encore rencontré des gens d’ ANDREST, qui ne « savaient » pas. Çà paraît à peine croyable ! Il y a un mois aujourd’hui que tu as été incinérée!!! Et tout le monde ne sait pas!!! Alors que je crois que "TOUT LE MONDE" sait, ta maison est tellement vide, tout est chamboulé, bouleversé, dans ma vie, c'est écrit partout que je suis seul, désespérément seul de ma perle chérie, comment pourrait-on croire ou faire croire qu'on ne savait pas? Guy F., s’est arrêté, et paraissait tout étonné, et  attristé, bien sûr,  quand je lui ai dit que tu nous avais laissé le 30 Novembre. Pourtant, il fait du vélo avec notre voisin L., et depuis plus d'un mois, L., ne lui a rien dit? Avant, dans un village, tout le monde "savait", dans chaque quartier une ou plusieurs personnes, voisins, amis, se mobilisaient pour informer tout le monde. Aujourd'hui, plus rien ne compte de ces traditions, on s'ignore, on ignore..... Un moment avant, c’est monsieur S. , le barbu qui habite au bout du chemin qui va sur PUJO, et qu’on saluait souvent, avec sa femme. Il m'a vu arriver, je venais de la boulangerie en pleurant, comme souvent, il était tout étonné, lorsque je lui ai dit qu’il ne nous reverrait plus jamais, passer devant chez lui, main dans la main, partir pour nos promenades de 2 heures. Lui aussi, m’a semblé affecté, c’est vrai qu’ils étaient agréables, tous les deux, quand on échangeait quelques politesses en passant. Je sanglotais à ce moment-là parce que je venais de recevoir un appel de A. et JC., nos amis du Nord, qui prenaient de mes nouvelles, c’est vrai que de pleurer, cela m’arrive très très souvent….Comment faire pour chasser mon angoisse de la solitude, mon chagrin de ne plus t’avoir près de moi ? Même dans la rue, partout, je craque.

Un qui n’a même pas fait un signe, et que je retiens, je lui garde un chien de ma chienne, c’est le maire d’ANDREST. Peut-être encore son adjoint L. notre voisin, ne lui aurait rien dit? Pourtant, L. nous a accompagnés,  toi et moi, le mercredi 5 décembre. Tu te rends compte ? Pas un mot, de réconfort, de condoléances ! Pas un mot de soutien !!! Quel salaud ! Quel connard !! On le dit communiste ? Un comme lui, j’en fais un chaque matin, parfois deux. Pour toi, mon cher amour, pour toi seule, je ne lui pardonnerai jamais son attitude….Alors qu’il était au crématorium pour celui - notre voisin - qui était en procès avec la Mairie, et tous les voisins….Quel drôle de maire !!! Quel drôle de type! Quel salopard!!! C'est vrai qu'il a le droit de faire ses choix, il a le droit de préférer à d''autres les gens qui ont passé leur vie à faire des procès à leurs voisins, mais à mon tour d'avoir le droit de penser et de dire que pour çà, et uniquement pour çà, c'est un foutu connard! Ah ! Je n’oublierai pas, dans toute circonstance, du cas qu’il a fait de toi, adorable citoyenne Andrestoise sans histoire, le jour où tu as quitté ce bas monde en souffrant le martyre.

Mon trésor chéri, je vais terminer sur une anecdote qui va te faire sourire, ton petit bol à déjeuner n’a pas servi depuis le jour où tu as quitté la maison pour entrer dans cette maudite clinique. Ni ma tasse qui est à l’intérieur, depuis des années où nous avions pris cette habitude. Parce que depuis que tu es partie, j’avais oublié de te le dire, le matin, au déjeuner, je ne bois plus jamais de café. JAMAIS ! Hier j’avais fait du café, quand JP. Et Ch. , sont passés. Mais ils n’ont voulu boire que de l’eau et de l’orange. Ce matin, j’ai donc mis le café dans ton petit bol pour le réchauffer, ma tasse était trop petite, j'en buvais si peu, à côté de ton bol.... Je ne me souviens pas d’avoir jamais bu de café dans TON bol. C’était une première. Et j’ai encore pleuré. De TOI. Pour TOI. Je t’aime tant, mon cher amour adoré, ma perle chérie. Je t'aime à la folie. Hasta siempre.

A la locura.

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