vendredi 3 mai 2019

AIGNANDÉCEVANTS, LES TOROS DE LORA SANGRAN!
DECEPCIONANTE CORRIDA DE LORA SANGRAN.

On attendait à Aignan des "toros certes compliqués, mais avec de la bravoure", dixit le président  Bergamo. Effectivement ils ne furent pas particulièrement malléables. Negros, tous dans le même type, lot régulier et bien armé. Belle présentation. Mais le joli flacon cachait quelque lacune,  entre la couleur et la senteur, les effluves n'ont pas suivi. Pas faciles, sans charge, l'un d'eux s'est même couché devant le piquero, avant le premier puyazo. Leur caste et leur bravoure étaient restées au Campo Charro. Difficiles et mansos, pour la plupart, ils nous ont laissé sur la faim. Corrida assez monotone,  pour ne pas dire insipide. Malgré les deux pavillons ridicules accordés à Lamelas pour une prestation justita. Qui ne devrait pas permettre aux organisateurs d'envisager l'avenir de la placita gersoise sous les meilleurs auspices.
Lopès Chavès a du attendre 12 minutes que son premier opposant daigne montrer sa corne au seuil du toril. Première pique odieusement trasera, ce qui n'a pas choqué grand monde, surtout pas nos voisins maubourguétois du dessous, le toro a déjà sa gueule grande ouverte. Seconde lance tout aussi trasera: à quoi bon se gêner? Derechazos risqués vont suivre cette fausse épreuve de la bravoure. Puis naturelles assez honnêtes, croisées. Avant quelques remates de châtiment. Épée contraire concluante. 
Second opposant du torero Salmantin: ni caste, ni force. Première rencontre au cheval à peine poussée, simulacre pour la deuxième. Musique absolument injustifiée. Encore un président qui se croit sous un kiosque à concerts!  Sans doute pour faire oublier la médiocrité. Deux tiers d'épée.  
Il y avait Octavio Chacon, lui aussi laisse son piquero accomplir cette abominable et intolérable spécialité trop souvent répandue: la pique trasera, à un joli negro armé et plus lourd que le précédent! Quelques muletazos avec le pico, animal faible et noble, à nouveau la musique!! Au palco, ils sont trois, et aucun pour s'opposer à ces artifices! Un pinchazo, une entière basse. Oreille, superflue.
Le quinto sort sans devise, dans le même style que ses frères:negro liston. Deux piques sans pousser. S'en suit une faenita à un animal faiblard, qui trébuche, comme à ses frères il faut arracher les charges au compte gouttes. Sensation pénible pour l'aficionado, devoir justifier l'injustifiable, alors qu'il exige un animal sauvage, fiero, solide, armé pour combattre, il subit cette corrida tant décriée par notre société "moderne" qui prêche de plus en plus le véganisme. Pour conclure, entière dans le poumon, après un pinchazo.
On attendait du toro, il y en eut  peu. On attendait aussi Lamélas. Le gladiateur, le torero macho. Qui "en" a, et qui le montre. Première lance dans l'épaule de son opposant. Seconde embestida depuis le centre: laborieuse. Puis faena à la Alberto. Un peu confuse, mais qui tente de transmettre. Naturelles arrachées une à une. Et au final entière tombée sur le côté. Deux oreilles!!! DEUX!!! Une de trop, évidemment. Mais le côte de Gascogne avait sans doute été servi généreusement, ce qui n'a pas été sans conséquence sur les décisions du palco. Heureusement qu'il n'y a pas d'alcootest à la descente de certaines présidences, on aurait des surprises...
Au sixième toro, rien à signaler. Il s'est couché devant le cheval, une toute petite piquette a suivi. Rien de rien! Nada de nada!!! 
Les toros Salmantins de LORA SANGRAN ont été décevants. Très décevants. Ganaderia à oublier...
Et comme à son habitude, l'irremplaçable, l'ineffaçable, l'incontournable, l'inimitable, l'indispensable, l'éternel président Tanguy, celui que toutes les plazas s'arrachent,  n'a pas dérogé à sa règle: très, très, trop généreux en pavillons, et surtout en musique. Mais à quoi servent les assesseurs? Pourquoi ne pourraient-ils pas servir au moins de modérateurs, face aux excès en tout genre de ces messieurs les éternels présidents peu compétents "yo soy"?
Oui: pourquoi ce sont trop souvent les mêmes qui sévissent?

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci Pierrot de m'ávoir fait parvenir ce blog magnifique.
Je vois que le groupe dont vous faisiez partie était une belle confrérie, composée de belle gens, avec amitié respect et admiration pour vous deux.
Le texte est d´un homme éduqué et sensible.La voix du commentateur aussi est une voie très claire dans un langage très pur qui dénote clairement une très bonne éducation et discipline.
Je pense, et je découvre par ce blog, que vous avez eu de très beaux, et enivrants momments, couronnés par votre culte pour la tauromachie-
Je vais garder ce document dans mon ordinateur, et il me sera agréable de temps en temps de vous revoir, de revoir Giselle comme si elle était toujours parmi nous. Je pense que tu considères la chance que as eu d'avoir une compagne semblable pendant un bon nombre d´années, bien que jamais assez.

J´espère que avec les copains qui restent dans ton voisinage tu passes des moments qui t´éloigneront de la solitude, qui n´apporte rien de bon, et tu sais très bien que si Giselle te voit elle aime te voir joyeux dans l'ambience qui t´entoure et non pas nostalgique et déprimé.
A un de ces jours j´espère
Amitiés et grosses bises.
Robert.
Ps Je ne relis pas mes yeux fatiguent un peu. Je pense que tu verras mes erreurs et les rectifieras mentalement.
Robert

7 mai 2019 à 19:08

pedrito a dit…

Mon cher Robert, .....tu écris " amitié, respect, et admiration".....Tu aurais même pu ajouter "amour", certains mots, des paroles, et les nombreux moments d'amitié et de convivialité, que nous avons connus et partagés avec la plupart de ces personnes, nos amis aficionados, ne trompent pas. Sans parler de leur inoubliable soutien, dans l'épreuve terrible qui continue de me mettre à mal, même et encore aujourd'hui, presque 5 mois et demi après le grand saccage, malgré ma volonté de résister. La force du texte de TONI, par exemple,- entre autres - en est un témoignage tellement émouvant. Mais tant d'autres preuves aussi, écrites ou autres, mais qui resteront à jamais gravées dans mon cœur.