.......publié hier 5 Avril 2020, dont je vous invite à découvrir sur ce blog le sérieux et la pertinence - habituels - de l'analyse.
MAIS LA FRANCE EST-ELLE VRAIMENT
UNE MÉRITOCRATIE?
J’espère avoir montré que Xi Jinpin est issu d’une
véritable méritocratie (et non coopté par l’oligarchie financière), que
lui-même et le PCC méritent leur popularité et surtout qu’il ne gouverne
pas seul. Mais revenons en France et voyons cela de plus près…
Qui a décidé de profiter d’un Conseil des ministres sur
le coronavirus pour faire passer la réforme des retraites à coup de
49.3, au lieu de se préparer à l’arrivée de l’épidémie ?
Qui a décidé d’envoyer l’armée chercher en Chine des
Français contaminés qu’on a ensuite laissés s’égayer sur le territoire
français où ils ont, avec les soldats, répandu la maladie ?
Qui a décidé de maintenir les élections municipales
alors que les écoles, les commerces et les restaurants étaient, enfin,
fermés ?
Qui a décidé, d’un seul coup, après nous avoir dit sur tous les tons que
nous ne risquions rien, de nous enfermer chez nous sous peine d’amende
et de prison ? Sauf naturellement ceux dont on a besoin pour sauver les
malades du Coronavirus et les profits des multinationales…
Qui a décidé que les masques ne servaient à rien et a
attendu qu’il n’y en ait plus sur le marché international pour en
commander, malgré le fait bien connu qu’on ne pouvait plus en fabriquer
en France, de fait des délocalisations encouragées par les gouvernements
successifs ?
Qui a décidé, à rebours de l’exemple chinois, coréen,
vietnamien, que les tests ne servaient à rien et qui laisse l’ARS
bloquer, depuis 15 jours, les laboratoires départementaux qui pourraient
réaliser entre 150 000 et 300 000 tests
PCR par semaine ? Une situation à dormir debout qui illustre une fois
de plus la paresse, la négligence et l’incompétence d’une haute
administration pléthorique et surpayée.
Qui refuse de nationaliser les entreprises nécessaires à la lutte contre le virus comme Luxfer à Gerzat et Famar
à Lyon, et laisse les multinationales distribuer à leurs actionnaires
des dividendes records accumulés sur le dos des travailleurs et des
services publics qui nous font si cruellement défaut aujourd’hui ?
Qui a décidé de profiter du Coronavirus pour démolir
encore un peu plus le droit du travail ? Qui a décidé d’envoyer la
police gérer la crise sanitaire, après l’avoir envoyée gérer la crise
sociale ? D’après Arié Alimi, l’infraction de non-respect du confinement, créée pour la circonstance, ne serait même pas « constitutionnelle ».
Qui a décidé de fermer les marchés (puis ensuite de n’en
rouvrir que quelques-uns seulement), supprimant ainsi les moyens de
subsistance des petits producteurs de légumes, viande, fromages pour
favoriser la grande distribution, alors qu’il aurait été possible de les
organiser en conséquence comme les supermarchés ?
Qui a pris toutes les décisions contradictoires
concernant la Chloroquine pour finalement ne l’autoriser que dans les
cas où elle ne sert à rien ? « La décision la plus bête du monde ! »
selon le professeur Willy Rozenbaum.
N’est-ce pas presque toujours Macron soi-même, Macron tout seul, même si les lobbys pharmaceutiques
ne sont jamais bien loin, Macron, qui, après avoir tergiversé et hésité
trop longtemps, tranche tout à coup, sur un coup de tête (les ordres,
contre-ordres et contre contre-ordres incessants le prouvent à
l’envie !), sans écouter personne, sans aucune préparation, sans même
prévenir ses ministres et souvent en dehors de toute légalité ?
« Ah mais il y avait urgence ! » s’indignent
l’extrême-centre et les médias aux ordres du Capital, pour qui le peuple
n’est jamais assez bien tenu en laisse. Mais pourquoi y a-t-il
urgence ? N’est-ce pas parce que le gouvernement a regardé, goguenard,
les Chinois, puis les Italiens, se débattre avec le virus pendant des
semaines, sans bouger le petit doigt, certain que le virus n’oserait
jamais s’attaquer aux demi-dieux qu’ils sont ?
Non, la différence d’efficacité contre le coronavirus
entre la République démocratique Chinoise et la République française ne
vient pas de « l’autoritarisme-du-régime-chinois », comme on veut nous
le faire croire. Mélenchon a bien raison de qualifier notre « régime »
de « monarchie présidentielle ». Il fait en effet davantage penser à
celui de l’Ancien régime qu’à celui de la République d’Athènes. C’est,
n’en déplaise à l’extrême-centre, déjà un régime autoritaire dans son
genre, et de plus en plus.
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