Le "Ségur" de la Santé à la sauce Macron: prendre les mêmes et recommencer
La
première journée laisse carrément de côté les revendications
cruellement d'actualité et exprimées par les personnels de la santé
publique, qu'ils travaillent à l'hôpital, dans les ehpad et dans
l'accompagnement des personnes âgées à domicile.
300
participants et après la belle chanson du premier chambellan du palais
de l'Elysée, les yeux dans les yeux à la télé, la parole a été donnée à
15 participants. Pour les syndicats, ce ne fut que la Cfdt, troisième
syndicat et loin derrière la première: la CGT. Ce qui nie la
représentativité syndicale légale et légitime. Mais le pilote de ce "Ségur" de la santé n'est-il pas Nicole Notat, ex-dirigeante nationale de la Cfdt et soutien de Macron président?
Et
parmi les 15 intervenants, choisis par le gouvernement dans cette
première journée, en plus de la Cfdt, la parole fut offerte aux
directeurs d'établissements de soins et aux médecins. Bon prince
toutefois, dans ce raout d'interlocutrices et interlocuteurs ne
remettant pas en cause les choix politiques en matière de santé, on a
laissé s'exprimer deux représentants des usagers.
"Ces manœuvres traduisent bien l’état d’esprit pour la suite : mettre en avant les moins représentatifs pourvu qu’ils aient la bonne étiquette de « réformiste ». C’est regrettable, car ce sont justement les validations et accompagnements de toutes les réformes destructrices par eux, qui ont conduit l’Hôpital dans l’état où il se trouve", dit la CGT-Santé-Action sociale dans son communiqué de ce lundi et qui titre: "Un bien mauvais lancement du Ségur de la Santé."
Oui,
sans le combat de classes et le rapport de forces qui va avec, on est
donc à des années lumières des revendications principales, à savoir:
- L’arrêt immédiat de toutes les fermetures d’établissements, de services et de lits.
- Un plan urgent de formation pluridisciplinaire de professionnel.le.s et un plan de recrutement pluridisciplinaire.
- La revalorisation générale des salaires passant notamment par l’augmentation du point d’indice et la reconnaissance des qualifications des professionnel.le.s pour un meilleur déroulement de carrière, l’égalité professionnelle pour nos métiers à prédominance féminine.
- L’amélioration des conditions de travail, de vie des salariés et la reconnaissance de la pénibilité des métiers.
- L’abandon de la tarification à l’activité, l’augmentation des budgets des établissements ainsi qu’un projet de loi de Financement de la Sécurité Sociale qui réponde aux besoins.
- La garantie d’un accès de qualité, égalitaire et de proximité de soins et d’accompagnement social pour tous.
Mais le
dialogue social à la sauce Macron a-t-il été bénéficiaire une seule
fois au vrai monde du travail depuis qu'un ex-banquier d'affaires,
chouchouté par Hollande président, loge dans le palais présidentiel de
la République?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire