Il y a urgence ! Le billet du Dr Christophe Prudhomme. Espérons !
Le
nombre de malades hospitalisés en réanimation diminue, mais le nombre
de lits ouverts aussi. D’où des tensions insupportables pour les
patients et les soignants.
Dimanche,
dans mon hôpital, il n’y avait plus aucun lit disponible. Nous sommes
revenus à la situation antérieure, avec des patients qui restent sur les
brancards en attente de lits. C’est insupportable ! Et ce d’autant que
le ministre de la Santé annonce que nous allons progressivement revenir
aux 5 000 lits de réanimation disponibles sur l’ensemble du territoire.
M. Véran, la crise a montré que la France dispose d’un équipement en
lits de réanimation inférieur à la moyenne des pays de l’OCDE, deux fois
moindre que des pays comme le Japon, l’Allemagne, la Corée du Sud ou la
Lituanie.
Les
modalités du déconfinement reposent sur plusieurs critères, dont la
disponibilité des lits de réanimation. Sans maintien d’un potentiel
supérieur à ce qui existait avant la crise, la population est mise en
danger.
Espérons
que l’évolution naturelle de l’épidémie poursuive la décroissance en
cours. La plupart des médecins sont assez optimistes. Il y aura sûrement
quelques résurgences ici ou là, mais nous sommes peu nombreux à croire
qu’un nouveau pic comparable au premier se reproduise.
Enfin,
espérons-le, sinon nous courons à la catastrophe ! Le « retour
d’expérience », indispensable après chaque événement exceptionnel,
montre qu’il est nécessaire de corriger un certain nombre de faiblesses.
Pour
aller vite, disposer de plus de lits ouverts, notamment en réanimation,
et avoir à disposition des stocks de matériels et de médicaments en
quantité suffisante, pour être autonome plusieurs mois.
Or,
c’est une autre petite musique que nous recommençons à entendre : des
efforts vont être nécessaires, il va falloir faire des économies… Nous
ne l’accepterons pas.
Christophe Prudhomme, médecin au Samu 93
Billet publié dans l'Humanité
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