.....Malgré la crise sanitaire la casse de l'hôpital public continue
Le
ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé le contenu de son ”plan
massif pour l’hôpital” (amélioration des rémunérations pour les
salariés, réorganisation des soins, programme d’investissement), mais
tout laisse à penser que le gouvernement entend continuer sa politique
de casse de l’hôpital public, au bénéfice du privé.
Plan pour l'hôpital : le gouvernement ne change pas de cap
Tarification
à l’acte, sous-financement des hôpitaux, plafonnement de l’objectif
national des dépenses de l’assurance maladie (Ondam)... En quelques années, l’hôpital public a été mis à l’os.
La crise sanitaire liée au Covid-19 a mis crûment en lumière l’ineptie
des politiques de santé, menées depuis plus de vingt ans, et la
fragilité de notre système de soins. Pourtant, le gouvernement ne change
pas de cap.
Ce dernier vient d’annoncer un « plan massif pour l’hôpital »,
promettant une amélioration des rémunérations pour les salariés, un
programme d'investissements, la réorganisation des soins et la revue du
temps de travail.
Des promesses bien éloignées des revendications martelées depuis des mois par le personnel soignant : un
Ondam à 5 %, l’arrêt de fermetures de lits, une augmentation générale
des salaires à hauteur de 300 € pour tous les professionnels qui
travaillent dans les établissements de santé et d’action sociale, et la
fin de la logique comptable.
Malgré la
crise sanitaire et un hôpital rendu exsangue par trente ans de politique
gestionnaire, le gouvernement persiste et signe. En avril, le directeur
de l'ARS Grand Est annonçait le maintien de la suppression de 598 emplois et 174 lits au CHRU de Nancy.
Pour
éteindre l’incendie, le ministre de la Santé Olivier Véran et le Premier
ministre Édouard Philippe ont seulement annoncé une « suspension » du
plan, renvoyant à des concertations prévues après la crise sanitaire.
Des suppressions de lits, de postes et une privatisation toujours d'actualité
La CGT du CHRU de Nancy, qui a répondu à un appel à mobilisation national le 11 mai, demande l’annulation pure et simple des plans de suppressions de lits et de postes.
À Saint-Etienne, le CHU est lui aussi menacé de restructuration. Jeudi 14 mai, environ 300 soignants
du CHU de Saint-Étienne se sont rassemblés pour dénoncer des
réorganisations de services et des transferts de lit décidés en pleine
crise sanitaire. « Ce passage en force est inadmissible au
moment où la catastrophe sanitaire a démontré qu’il est impératif de
revoir radicalement les politiques de rationnement budgétaire
hospitalier et de fermetures de lits qui étaient jusqu’ici à l’œuvre et
que cette restructuration tente de poursuivre, à contre-courant de
l’histoire désormais », a déclaré dans un communiqué la CGT du CHU.
Dans le Rhône à l'hôpital du Vinatier à HEH ou à Lyon Sud ce
sont des mobilisations qui ont lieu régulièrement pour s'opposer aux
suppressions de lits et à des réorganisations technocratiques alors que
le manque d'emplois est patent !
En Isère, la privatisation du groupe hospitalier mutualiste menace l’ensemble de l’offre de soin de l’agglomération grenobloise. Le GHMG, un groupe hospitalier privé à but non lucratif, risque en effet d’être cédé à un groupe privé à but lucratif. « On
a proposé que la métropole de Grenoble rachète les murs et que le CHU
récupère l’activité. Si le groupe Vivalto récupère le groupe mutualiste,
c’est la mort de l’hôpital public à petit feu », déplore Damien Bagnis, secrétaire général CGT USD Santé 38.
De son
côté, la direction du CHU de Grenoble avance masquée avec un projet
« Recomposition de l’offre sanitaire sur le territoire de Grenoble et
Voiron » intégrant la création de deux groupements de coopération
sanitaire (GCS) de droit privé : de tarification publique pour Grenoble
et privé pour Voiron.
Ces GCS,
issus de la loi Hôpital, patients, santé, territoires (HPST) seraient
pilotés (stratégie, budget, financement) par un conseil d’administration
autour d’une gouvernance partagée (50-50) entre le CHU et le groupe de
cliniques privés Vivalto Santé et autour d’un modèle fondé sur « un partenariat médical et capitalistique ». Une première en France...
Partout
en France les personnels soignants se mobilisent... ils se fixent un
rendez-vous toutes les semaines pour exprimer leurs revendications ("les
mardis de la colère") dans la perspective de réussir la grande
mobilisation unitaire avec manifestations le 16 juin prochain.
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