Les Brodequins du 21e siècle. Ou le retour de la question préalable.(blog Canaille le rouge)
Publié le 18 Janvier 2021
Comment casser la vie associative
pilier de la démocratie.
Telle
la progressivité des tortures infligées lors de la question préalable
en usage il y a plusieurs siècles, le gouvernement via son ministère de
l'Intérieur lequel comme chacun sait est le sanctuaire où sont
précieusement gardées – au besoin en usant de la force – les valeurs
démocratiques, le pouvoir telles l'inquisition ou la haute justice
monarchique tente d'insérer des coins dans des brodequins réglementaires
pour plier les associations aux exigences gouvernementales.
Cela au nom d'une lutte contre l'infiltration de velléités terroristes dans les associations,
Les textes en discussion au parlement soulèvent un légitime vent de
colère parmi celles-ci. Il est aussi indispensable qu'urgent de
s'investir dans ce combat à leur côté.
Tant par la droite au pouvoir que par les représentants des autres
droites faisant de la surenchère, un mille-feuilles de dispositions
liberticides s'empilent, le rejet de celles le plus outrancièrement
caricaturales permettant de faire passer celles les plus insidieusement
dangereuses, notamment le "contrat d'engagement républicain".
L'exigence portée par cette obligation pour qui veut bénéficier des
aides publiques – de droit jusqu'à présent – dispose vouloir structurer
les relations entre les associations et le pouvoir en instituant une
tutelle préalable par "le haut" sur les contenus appréciés depuis
l'autorité (ministère préfets, voire éventuellement les collectivités
territoriales complaisantes) pilotant ainsi à priori l'activité des
associations en substitution des contrôles à posteriori des actions
associatives. C'est intolérable.
Responsabilité historique expression de la nature démocratique de la
République, l'octroie de moyens de fonctionnement (subventions,
hébergement, assistances techniques), ne peuvent être des leviers aux
mains du pouvoir pour peser sur l'activité des associations. C'est au
cœur du contrat établi en 1944-45 pour refonder la république et chasser
les pratiques mises en place par l’État fasciste de Pétain que la loi
de 2021 tente de remettre en place.
Les protestations s'organisent. Dans un communiqué nombre de fédérations
culturelles d'éducation populaire mouvement de jeunesse déclarent :
Le "contrat d'engagement républicain" que veut mettre en place le
gouvernement. Alors que jusqu'à présent le contrôle à posteriori du bon
usages des aides et moyens étaient la norme validées par
diverses conventions entre le monde associatif et l'état, celui-ci veut
inverser la démarche en installant une sorte de brevet préalable de
conformité républicaine qui comme le dit la déclaration des fédération
d’association rendue publique cela rappelle de très mauvais souvenirs
dans l'histoire mouvementée de la liberté de s'associer : ceux des
régimes de contrôle a priori du droit d'association instaurant une
méfiance généralisée, bridant l'engagement des citoyens".
Disons-le clairement, c'est avec cette tutelle préalable et une sorte de
serment d’allégeance à ses principes défini par l’État, une négation de
la République, avec ce retour de Vichy, il s'agit purement et
simplement de la mise sous le boisseau des libertés associatives
fondamentales.
Sentiment renforcé par ce que ces mesures, si elles s'appliquent aux
associations laïques – continuité des pratiques gouvernementales --
celles-ci épargnent curieusement l'espace cultuel qui n'y serait pas
soumis alors que tant l'exposé des motifs que les réalités le montre,
les pratiques radicalisées proviennent dans leur quasi totalité des
dérèglements idéologiques en leur sein.
Dans un communiqué (voir lien ci-dessous) le mouvement associatif
argumente contre et dénonce la tentative de mise sous tutelle des
associations lieux privilégiés de formation, espace concret de la
démocratie environnement permettant le développement du civisme et des
solidarités.
https://lemouvementassociatif.org/examen-du-pjl-principes-de-la-republique-mobilisation-des-associations/
N'est-il pas urgent d'élargir le cercle du refus et d'en faire une des
pierres angulaires de la construction du rempart à opposer aux visées
liberticides du pouvoir ? Faire que ces ambitions buttent sur ce
qui sera aussi une pierre d'achoppement et serve ainsi aux forces
démocratiques de point d'appuis pour la reconquête des espaces rongés
par les pratiques policières liberticides du gouvernement ?
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