Pour
redonner l'espoir à gauche, pour écarter les fascistes et leurs idées
du pouvoir, pour reprendre le stylo qui fait la loi des mains des
capitalistes, il ne suffira pas de s’attrouper ou de s’unir dans une
liste ou derrière un.e candidat.e.
Il faut reconstruire une véritable idéologie de lPour redonner l’espoir à gauche, poa transformation sociale.
Il
ne s’agit pas seulement de distribuer quelques subventions, de baisser
le prix d’un service municipal ou d’instaurer une gratuité sur tel ou
tel élément.
Il
faut transformer la manière de gérer, mener des luttes pour changer les
règles, s’approprier collectivement des outils jusque là privés pour
investir de nouveaux champs d’intervention.
Sans
cela, le pouvoir de gauche n’est qu’un simple gestionnaire. Et lorsque
l’argent vient à manquer pour satisfaire l’ensemble des besoins, on
reprend la vieille logique de la trahison « on n’a pas le choix ».
Mitterand n’a pas eu le choix du tournant de la rigueur. Jospin n’a pas
eu le choix de la privatisation d’Air France et de l’abandon des Lu.
Hollande n’a pas eu le choix de la loi travail ou du cice pour la
compétitivité... Mais aujourd’hui, la ville de Lyon n’a pas le choix
(voir article), la région occitanie n’a pas le choix de reprendre en
gestion directe des lignes de chemin de fer, le printemps marseillais
n’a pas le choix de remettre en cause le droit de grève dans les
cantine... et donc la classe ouvrière prendra le choix d’aller à la
pêche les jours d’élection car au final, ça sert à quoi des élus qui
n’ont pas le choix.
Il
va nous falloir un grand moment d’autocritique et d’analyse sur nos
pratiques de gestion si nous voulons sortir de la défiance généralisée.
Et
les arguments du style « c’est mieux que la droite », ou encore « ils
ont fait ça, mais ils ont aussi fait telle bonne mesure » n’ont
strictement aucun poids. D’ailleurs ils nous conduisent d’échec en
échec.
Non vraiment, il faut réfléchir à une véritable autre manière de faire. Sinon le pire est à venir.
Je
sais très bien qu’on ne fait pas toujours ce que l’on veut, qu’on ne
peut pas en un clin d’œil changer le système qui par bien des aspects
contraint les choix, et que les rapports de forces ne nous sont pas
toujours favorables. Mais je ne peux plus supporter les élus qui
expliquent qu’ils ont mener une bataille simplement parce qu’ils ont eu
une discussion soutenue avec un préfet, un employeur ou un ministre. Une
discussion, ça n’est pas une bataille ! Sauf peut être pour la CFDT.
Une bataille c’est un ensemble d’actions qui visent à mobiliser la
population ou une fraction de celle ci, à appuyer sur les contradictions
de l’adversaire (y compris quand on est dans un exécutif ou il est
majoritaire), à le forcer à se dévoiler publiquement pour être soumis au
jugement collectif... Quand on mène une vraie bataille et qu’on est
battu, on peut dire qu’on a pas le choix. Mais quand on a juste mené des
discussions, on peut dire qu’on a fait le choix. De se ranger du côté
du système.
Bref. Le syndrome de la gauche plurielle est encore bien présent.
Certain
considèreront que je suis un gauchiste. Pourtant, je continue d’être
discipliné et d’aller voter « pour le moins pire ». Mais j’en ai marre.
Et surtout, des milliers de nos concitoyens ne nous bousculent pas avec
des coups de gueule comme je peux le faire, ils se contentent de nous
ignorer et de ne plus voter du tout, de ne plus se battre. C’est peut
être plus agréable pour l’esprit de certain qui peuvent tranquillement
affirmer que le peuple n’a rien compris ou qu’il faut « faire de la
politique autrement » tout en continuant à tout faire pareil. Mais c’est
tout aussi dramatique. Et il faudra bien un jour qu’on en tire des
leçons.
Si
nous voulons reconstruire une organisation de masse et un rapport de
force plus conséquent, il faut reconstruire une véritable idéologie de
la transformation sociale. Et vite.
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