vendredi 15 avril 2022

Le 1er tour a rendu son verdict et déjà les bonnes consciences « républicaines » traquent les irresponsables et les factieux qui refuseraient de faire barrage à l’extrême droite. Voter Macron pour « sauver la République » ? Encore ce refrain ? Vous n’avez pas l’impression de nous prendre pour des cons là ?

Alors je vais être clair. Pour ce qui me concerne, je ne porte pas Emmanuel Macron dans mon cœur, c’est le moins qu’on puisse dire. Je ne supporte pas ce manipulateur prêt à tous les cynismes et tous les mensonges pour assouvir son narcissisme. Je le tiens pour politiquement responsable d’avoir fait matraquer et mutiler des innocents. A mes yeux, il est impardonnable. Là, ce sont les tripes qui parlent.

Mais comme j’essaie d’être un citoyen responsable, je sais que c’est la raison, et elle seule, qui doit dicter mes choix politiques. Alors que dit la tête ?

En cinq ans, Macron a ravagé le pays, menant une guerre farouche contre les pauvres tout en couvrant les plus riches des plus beaux cadeaux fiscaux que même la droite traditionnelle n’avait pas osé. Le programme qu’il annoncé pour un éventuel second mandat s’annonce comme un massacre social alors que nous faisons face à une inflation historique. Je ne peux pas cautionner un type qui s’apprête à faire souffrir plus encore des millions de personnes démunies et tant d’autres qui vont basculer dans la pauvreté.

Macron veut ma voix ? Très bien, qu’il la mérite !

Dans une vraie démocratie, c’est à lui de donner les garanties nécessaires pour montrer qu’il a entendu les très nombreuses voix humanistes s’exprimer dans les urnes.

Comme on connait l’animal, habitué aux formules enjôleuses mais trompeuses, il doit prendre des engagements très précis et concrets.

Mais pour ne pas être accusés de fixer des conditions impossibles, soyons minimalistes :

1/ Qu’il renonce à réformer le système de retraites en repoussant l’âge légal à 65 ans. Selon le Conseil d’Orientation des Retraites, le système est à l’équilibre. Il n’y a donc aucune nécessité d’y toucher.

2/ Qu’il renonce à exiger une activité pour les bénéficiaires du RSA.

3/ Qu’il restaure l’ISF puisqu’il a été établi que sa transformation en IFI a fait chuter les investissements plutôt que de les augmenter.

Voilà, c’est tout. Ce n’est quand même pas grande chose, non ?

On pourrait lui demander d’instaurer le RIC, de taxer fortement les hauts revenus et les grandes fortunes, de réformer l’IGPN, de supprimer Parcoursup, de réintégrer les soignants, de prendre au sérieux le dernier rapport du GIEC, etc.

Bien que nous nous montrions plus que raisonnables (alors que l’avenir du pays et de l’humanité sont en jeu !), je prends le pari qu’il sera incapable de faire ces trois petites concessions ridicules.

Car le candidat du pognon est tout sauf un démocrate.

Alors à tous les donneurs de leçon, le 24 avril, je ferai ce que je veux. Et si d’aventure Macron échouait, il en serait le seul et unique responsable.

François BOULO

Avocat, gilet jaune

 

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