Explosive affaire Macron-Uber : néolibéralisme et capitalisme monopoliste d’État sont les deux faces d’une même politique par Georges Gastaud
On
lira ci-dessous l’article que le Monde a publié récemment au sujet des
relations politiquement incestueuses entre Macron, alors ministre de
l’économie et des finances, et les dirigeants de l’entreprise Uber, fer
de lance mondial de la de-protection sociale en France et dans le monde.
Observons d’abord que la presse française n’a guère été
curieuse, et encore moins pionnière, en matière d’examen des relations
plus que troubles entre les sommets de l’État français et cette
sulfureuse transnationale américaine. Cet article du Monde est en effet
le résultat d’un fuitage interne en provenance de l’entreprise Uber en
direction du journal anglais The Guardian et d’un consortium
international de journalistes d’investigation. Bref, la « libre » presse
française, qui a peu discrètement soutenu Macron lors de la séquence
électorale récente, ne révèle les scandales que lorsqu’elle ne peut plus
faire autrement…
Sur le fond, on s’indignera qu’un ministre joue avec des
PDG étrangers dans le dos du gouvernement auquel il appartient, qu’il
manipule grossièrement les parlementaires au profit d’une entreprise
privée, qu’il se comporte en ennemi déterminé de milliers de ses
concitoyens (en l’occurrence les chauffeurs de taxi) et que, au lieu de
défendre la loi française existante et récemment votée concernant le
secteur des transports, il ourdisse une véritable machination avec Uber
pour torpiller ou contourner la loi française en faisant pression sur
les députés et sur la haute administration. Laquelle d’ailleurs ne
semble pas s’être totalement laissé intimider, ce qui explique peut être
pourquoi Macron s’acharne sur le statut de la fonction publique et sur
les grands corps de l’État qu’il prétend « fluidifier »… Au profit de
qui ?
Sur le fond, les marxistes-leninistes que nous sommes
remarqueront ceci: loin de s’opposer, comme voudraient le faire croire
les idéologues libéraux, et en réalité PSEUDO-libéraux, le
néolibéralisme moderne fait très bon ménage avec le capitalisme
monopoliste d’État (CME), ce mécanisme unique formé par l’État bourgeois
et par les monopoles capitalistes à l’avantage de ces derniers.
C’est en effet l’État bourgeois qui relaie sans
scrupules les exigences des influenceurs capitalistes visant à dynamiter
les protections sociales conquises au fil des ans par les ouvriers, les
artisans, les enseignants et les paysans: statuts, patentes,
conventions collectives, sécu, retraites par répartition, services
publics gratuits ou bon marché, etc. Bref le CME contemporain ne détruit
que « l’État-providence » en tant qu’il protège le travailleur, mais il
renforce comme jamais l’État-providence des monopoles capitalistes.
Sans le moindre souci, faut-il le dire, de la souveraineté nationale…
En tout cas, la démocratie bourgeoise à l’ancienne est
bien morte dans notre pays; car, après la honteuse affaire Mac Kinsey,
l’affaire Uber/Macron eût encore suffi sous la Troisième République,
voire sous la Quatrième, à ruiner la carrière d’un ministre se
comportant aussi indignement que Macron.
Quant à la gauche établie et prétendument insoumise,
socialiste ou « communiste », va-t-elle continuer à donner des gages de
respectabilité bourgeoise en clamant que « Macron est légitime »? Aux
militants de ne plus tolérer cette insoumission de carton-pâte. Et aux
syndicalistes de classe de refuser que leurs états-majors continuent à
créditer la Macronie en cautionnant le dialogue social en trompe-l’oeil
du pouvoir oligarchique actuel.
- https://www.lemonde.fr/
pixels/article/2022/07/10/ uber-files-revelations-sur-le- deal-secret-entre-uber-et- macron-a-bercy_6134202_ 4408996.html - https://www.7sur7.be/monde/deal-secret-de-macron-detectives-prives-a-bruxelles-pressions-politiques-les-uber-files-font-leffet-dune-bombe~a3de37c5/
- https://www.francetvinfo.fr/politique/affaire/uber-files/video-uber-files-regardez-l-enquete-montrant-comment-emmanuel-macron-a-facilite-l-installation-du-geant-des-vtc-en-france-lorsqu-il-etait-ministre-de-l-economie_5248765.html
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