lundi 17 octobre 2022

L’Ukraine, le covid et… la démocratie

L’Ukraine, le covid et… la démocratie.

 

Quand on reprend les initiatives du chef de l’Etat après l’apparition du virus covid 19, on constate que les décisions ont été prises pour que tout le monde se vaccine. Décisions prises qui ont fait appel à l’émotion : la peur ( peur d’être malade ou de mourir), l’altruisme ou la compassion ( ne pas contaminer sa grand’mère) …

Le besoin de sécurité ressenti par les citoyens l’a emporté sur la liberté. Laquelle a plutôt été malmenée : interdiction aux médecins de ville de prescrire une substance susceptible de soigner, privation d’exercer certaines professions pour les non vaccinés, restriction diverses de l’usage de libertés élémentaires pour ceux qui ne présentaient pas de « passe vaccinal » ( qui en soi n’avait aucune vertu médicale et n’attestait de rien) qui était délivré aux personnes s’étant fait vacciner.

Avec l’aide des moyens audio visuels complaisants, lesquels ont invité des « experts » ( dont certains ont oublié de renseigner sur leurs liens avec l’industrie du médicament), qui ont fabriqué des clivages : pour ou contre la vaccination, pour ou contre tel scientifique prétendant que telle substance autre que celle du «  vaccin » pouvait sauver des malades. Clivage ne laissant pas de place à la pensée. Clivages si bien réussis qu’ils ont laissé des traces, qui ne se sont pas effacées, dans les relations entre les collègues du même lieu de travail, et même au sein des familles.

 

Si l’on prend maintenant la décision du président de la République d’engager la France contre la Russie, dans une guerre … qui a fini par éclater, elle fut présentée au nom de diverses valeurs :

- respect du droit international, - apporter son soutien au valeureux président ukrainien, présenté par ailleurs si bon et parfait, que ses propos furent quotidiennement rapportés, et qu’il fut applaudi partout où il se produisait, - lutter contre le président russe présenté, lui, comme un odieux dictateur, contesté chez lui et dérangé intellectuellement. En suscitant l’émotion et la compassion avec des images choisies. Avec, comme dans l’affaire de la vaccination, des « experts » invités à délivrer en boucle « ce qu’il faut retenir » sur les plateaux de télévision. Cette fois-ci des militaires. Parmi lesquels ( ce qu’ils ont oublié -eux aussi- de dire là où ils étaient montrés) beaucoup ont travaillé pour l’OTAN.

 

Dans ces affaires, le pouvoir a efficacement œuvré à rendre les citoyens consentants en présentant les décisions sous un angle émotionnel.

Citoyens qui n’auraient pas été consentants autrement.

Puisque dans le premier cas, il s’agissait de faciliter la vente d’un produit pas complétement expérimenté, dont l’efficacité et l’utilité étaient loin d’être celles qui étaient promises, dont on ne connaissait pas les effets secondaires, lesquels, par la suite, se sont révélés être préoccupants.

Dans le deuxième cas, il s’agissait d’aider les Etats-Unis dans leurs entreprises d’affaiblissement économique et de démembrement de la Russie, qu’ils voulaient empêcher de constituer avec les Etats de l’Europe occidentale, un bloc économiquement concurrent des USA.. 

 

On ne sait pas quelle est l’étendue de la culture d’E. Macron. Mais ce que l’on peut dire, c’est qu’il connaît probablement, (à moins que ce ne soit le cas de ses conseillers ou de consultants appelés à co-gouverner), l’œuvre d’Edouard Bernays.

Car il ressort de ce qui vient d’être relevé, qu’ont été utilisées toutes les techniques de manipulation préconisées et mises en œuvre par E. Bernays (1)

(Comme, par ailleurs, ont été utilisées toutes les techniques de manipulation énumérées par Noam Chomsky - v. sur internet- ) (1).

 

Le problème c’est que ces pratiques de manipulation (2) s’inscrivent dans une conception de la « démocratie » qui est à l’opposé de ce que l’on entend traditionnellement par « démocratie » et à l’exact opposé des conditions d’exercice de cette dernière (3).

Pour Bernays (1) (« comment manipuler l’opinion ») la démocratie est le régime dans lequel une minorité éclairée (que l’on retrouve exactement dans les discours sur le « gouvernement mondial » ) cherche à influencer plutôt qu’à imposer. Car à trop imposer, le peuple pourrait se révolter. La manipulation c’est le pouvoir sans la contrainte. Quand le peuple est influencé, il a l’impression de garder la main sur ses opinions et sur sa liberté. Ce qui permet à la minorité éclairée de travailler … pour elle.

 

Dès lors que les Français ont été habitués depuis des années, évidemment s’en rendre compte, à être influencés et qu’ils ont été « dressés » à accepter, il faut s’interroger (4) sur la manière, dans ce contexte, de s’adresser efficacement à eux. Pour qu’ils redeviennent capables de s’apercevoir qu’ils acceptent actuellement ce qui va à l’encontre de leurs intérêts. Et que certains de leurs droits et libertés sont méconnus et bafoués. A commencer par le droit de pouvoir décider, directement ou indirectement par leurs représentants, tant de leur destin que de celui de leur pays (5) .

 

Marcel-M. MONIN

m. de conf. hon. des universités

 

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