Colère des agriculteurs et clémence des forces de l'ordre
Lundi 22 janvier, consigne de ménager les agriculteurs, explique en conférence de presse Gérald Darmanin, ministre des forces de l'ordre. « On n’envoie pas les CRS sur des gens qui souffrent », justifie le ministère de l'Intérieur. Comme si les autres mobilisations sociales proviennent de gens qui luttent pour le plaisir.
Autre soutien de taille aux exploitants agricole, celui de Bruno Le Maire, ministre des Finances: « Ils ont totalement raison et je partage la douleur de tous les paysans français et leur colère ». Le même jour, il annonçait une hausse de 10% des tarifs de l’électricité pour tous les ménages, y compris pour les agriculteurs.
Les députés d'extrême droite sont aussi sur les barrages. A Bruxelles, leurs potes du même métal ont approuvé la politique de l'UE du capital en matière agricole.
Ainsi, gouvernement Macron, droite et extrême droite ne conspuent pas les blocages de routes, les dégradations contre les bâtiments publics, la SNCF, etc. Et la colère des agriculteurs ne prend jamais en otage les Français.
Certainement, la colère des exploitants agricoles, surtout de la masse des petits exploitants agricoles, est légitime.
Mais à qui la faute, si on oublie la concurrence libre et non faussée gravée dans le marbre de l'UE ? A qui la faute si les exploitants agricoles se font représenter dans les différents instances régionales, nationales et européennes par la FNSEA, syndicat patronal majoritaire dans l'agriculture.
D'ailleurs, le gouvernement n'a reçu en premier que la FNSEA et son satellite, autrement dit la Fédération Nationale des Syndicats et Exploitants Agricoles, son partenaire social. Pas les syndicats des travailleurs agricoles, secteur où règnent la précarité de l'emploi et les salaires plus bas que l'herbe broutée par les bêtes. 80% des 1 200 000 travailleurs agricoles sont en emploi précaire et les statistiques ne prennent pas en compte dans les 17% de smicards le salariat agricole au smic.
Pour autant, le niveau des prix agricoles n'est surtout pas à la hauteur pour assurer un revenu correct aux agriculteurs et encore moins aux ouvriers agricoles. Tout se règle directement entre grandes surfaces et transformateurs industriels de la production agricole. E t la concurrence est toujours plus libre et non faussée au sein de l'UE du capital.
Et avec la politique de libre-échange, édictée par le capitalisme, la moutarde dite de Dijon se fabrique au Canada!
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