Salut Jean Claude, et merci de venir encore aiguillonner le débat.
Je constate comme MC Burricand que l’ambiguïté stratégique du PCF entre la paix et la guerre a basculé dans la guerre.
C’est un recul manifeste. Il était prévisible dès la lecture du livre de
Roussel “Ma France heureuse, solidaire et digne”, où il justifie le
maintien à leur poste des chefs de file liquidateurs et trotskistes.
C’est un recul du point de vue de l’indépendance du PCF aussi puisqu’il
se place sous la direction politique de la social démocratie.
Sur la mondialisation, permet-moi cette réserve – toujours la même – sur la globalisation de l’impérialisme.
De toute évidence l’impérialisme s’est placé comme un seul homme sous la
direction des USA. Mais l’hégémonisme n’est pas une globalisation,
c’est le contraire.
C’est à la fois l’unité du camp impérialiste et son pillage, sa
destruction par les USA. C’est-à-dire qu’il porte en lui-même le gène de
sa désintégration.
D’autre part l’essor du monde multipolaire constitue déjà pour les
capitalistes une source de profits. Et le découplage pratiqué par les
USA, le protectionnisme, vont à l’encontre du développement des forces
productives et du marché mondial. Ce n’est pas leur intérêt.
C’est une contradiction à laquelle le camp occidental ne peut pas échapper.
La guerre peut-elle résoudre ce problème ?
Non, ou plutôt si, elle peut accélérer la fin de cette pseudo union du « monde libre et démocratique ».
Je ne connaissais pas la « tunique de Jésus », je connaissais « l’esprit de Parti ». Il me semble que c’est un peu la même chose, avec son côté glorieux et sectaire, nécessaire et boulet à la fois.
Mon expérience dans le PCMLF m’a montré qu’il est très difficile de
créer de toutes pièces un parti communiste, même avec des militants
communistes honnêtes et éprouvés, et même s’ils se font exclure. Ce
n’est pas ainsi qu’il s’est créé lors du congrès de Tours.
Aussi je comprends très bien la volonté des camarades qui luttent de
leur mieux au sein du PCF. Ce serait je crois une grave erreur de
bazarder tout ça.
Le développement des cellules d’entreprise est probablement la
réponse à ta question « Sur quelles forces pourraient-ils compter pour
inverser le courant » ?
Mais la solution ne peut pas se cantonner dans l’organisation, sinon les
cellules ouvrières colleront des affiches pour Glucksmann et Cie.
Sur le terrain de l’idéologie et de la politique les communistes
peuvent s’appuyer sur le passé révolutionnaire du PCF. L’appel à la
paix, la faucille et le marteau, le socialisme.
Qui oblige les militants communistes à accepter l’insulte de Macron qui
traite les pacifistes de « capitulards » ? Qui les empêche de défendre
la paix ? Qui les empêche de remettre la faucille et le marteau sur leur
drapeau rouge ? Qui les empêche de dire oui, nous voulons le socialisme
?
Que feront les socialos au second tour sinon placer leur pseudo «
lutte antifasciste » au-dessus de toute revendication sociale, au-dessus
de la paix, et de jeter aux orties le programme social du NFP,
exactement comme l’a fait Bardella avec le sien pour se faire applaudir
par un aréopage de patrons ?
Et que fera alors la direction du PCF ?
A un moment donné la question se pose nécessairement à propos de la « minorité » et de la « majorité ».
D’abord elles sont minorité et majorités relatives et non absolues. Et
la situation se transforme rapidement parce que nous sommes entrés dans
la zone des tempêtes, dans les “temps d’orage”.
S’agit-il de contradictions « au sein du peuple » ou de
contradictions entre les ennemis et nous ? Cela ne dépend pas
essentiellement des communistes, mais de l’opposition qu’ils peuvent
rencontrer.
Ensuite l’objectif n’est pas de détruire un parti qui a tant coûté, mais
pour en préserver l’unité, d’en écarter les éléments révisionnistes,
réactionnaires, bellicistes, ceux vendus au capital.
Et parmi ces éléments, les plus nocifs, les plus agressifs.
C’est-à-dire que la critique la plus sévère – ou plutôt la guerre
idéologique – ne devrait concerner que ceux-là. Je dirais même un tout
petit nombre d’individus nommément désigné. Sinon ils conserveront
toujours la « majorité ».
Mais moi aussi je ne suis pas en mesure d’aller plus loin que ces propositions.
Encore un post de Xuan
sur histoire et société