Pourtant, l’aventure
orthézienne avait bien démarré, avec les Saltillos de ZABALLOS,
d’abord, pas des foudres de guerre, mais de belle prestance, bien
roulés, fins, bien armés, la plupart applaudis dès leur sortie des
chiqueros. Mansos, parfois un peu de caste, parfois imprévisibles,
comme le premier qui sort en ruant de la confrontation avec le
cheval. Sur quatre embestidas, une pique dans l’épaule, et une
autre qui secoue la monture équine, les deux autres sont des
piquettes symboliques. Le novillo sort entier de l’épreuve, bouche
fermée. Jésus FERNANDEZ profite de sa noblesse sans trop se livrer,
ni surtout se croiser. Deux séries de naturelles templées, et le
novillero se découvre, obligeant le novillo à apprendre vite le
latin. Entière atravesada.
Le quatrième sera
longuement carioqué par le charcutier de service, Alberto SANDOVAL (
neveu de Tito, parait-il?). Une pique qui aux dires de plusieurs
voisins de tendido en valait 5 ou 6, ce qui nous privera de connaître
la véritable bravoure du Saltillo. Deuxième lance dans l’épaule
(!!), troisième symbolique, FERNANDEZ restera ensuite fuera de
cacho, des passes données avec la main trop haute, il recule sans
cesse, ne se croise jamais, déploie son pico à plus d’un mètre,
de profil, évidemment. L’animal est noble, et continue de se
prêter au leurre des passes profilées. Et meurt en brave près des
tablas, après une entière. Oreille minoritaire, ce qui provoque la
réaction de quelques aficionados qui demandent la vuelta posthume du
novillo : accordée, mais contestée par une partie du conclave.
Le premier opposant
d’Ivan ABASOLO prend une demi pique sans pousser. Puis le cavalier
prend les commandes, et conseille ou ordonne au novillero la suite
des opérations. Après la vuelta inversée du novillo à laquelle
nous avons assisté pour la première fois, on découvre les rôles
inversés entre piquero et aspirant matador. Innovations
orthéziennes ! Deuxième lance trasera. Et troisième ratée.
Début de faena où le novillero s’impose le temps de deux séries,
puis recule inexorablement. On aura là vu l’essentiel de la faena,
pendant 1 minute 35. Jusqu’à la fin, c’est le torito qui mène
la danse, et dicte sa loi. Demi épée de travers, multiples
descabellos, le novillo garde boca cerrada jusqu’à sa mort. Le
cinquième charge 5 fois la cavalerie, après une
catastrophique mise en suerte de la cuadrilla et de son chef, quil
faudra dorénavant s’abstenir de revoir Les trois premières fois
l’animal sort seul, se fait enfermer et carioquée à la quatrième
rencontre ; pousse à peine pour la dernière . Marche arrière
du novillero dès les premiers muletazos, passes de profil selon la
règle immuable en vogue dans la corrida « moderne »,
pasito detras. La faenita s‘éternise, sans transmission,
avant que tombe une entière en arrière et sur le côté.
Descabellos multiples qui relèvent plusieurs fois le manso dont
ABASOLO n’aura rien su faire. Carrière bien compromise.
Alberto POZO semble jouir
auprès de certains aficionados, de la toile du moins, un capital de
sympathie et d’admiration. Dont je ne parviens pas à m’expliquer.
Pour mener son novillo au cheval, trois fois il « se le met
dessus », et frise la correctionnelle. Puis ne bronche pas lui
non plus lorsque le piquero accomplit les basses œuvres :
trasera pompée, seconde pique carioquée avec fougue. Il torée
ensuite fuera de cacho, il se découvre – il est vrai qu’ils sont
trois ou quatre, ses piètres ayudas, à vouloir le conseiller , et
tous à la fois-. Quand il se décide à prendre la muleta de la main
gauche, il se fait cueillir pour une spectaculaire voltereta, dont il
sort groggy durant cinq .minutes. Reviendra ? Reviendra pas ?
Nez cassé, il repart au combat, en titubant....Certains autour de
nous y voient du cirque...Il traîne sa savate dans le sable, repart
administrer quelques muletazos...On dirait du CHAMACO de triste mémoire à la dérive. Puis se jette sur les cornes du torito pour la
plus belle entière de la matinée.
Vuelta de cirque que
personne ne lui conteste, malgré les très nombreuses imperfections
et carencesde ce que nous avons vu.
L’ultime de la matinée
prend trois piques, dont deux traseras et carioquées, sans qu’il
pousse, et dans l’épaule, la troisième. Reprise du numéro de
cirque à la CHAMACO, avant une nouvelle entière en s’engageant
avec cran sur le balcon. A elles seules, les deux estocades valaient
les palmas. Le reste? Brrr!
Sur l'ensemble de la matinée, novillada intéressante jusqu'au bout, grâce à la présence des saltillos, à leur comportement parfois imprévisibles, à leur résistance. Quand à la lidia,
la brega, no ha pasado nada. Hormis quelques gestes de FERNANDEZ,
novilleros bouffés par des novillos, restés maîtres du rond,
pourtant mansos, peu de caste, mais se retournant parfois très vite,
longs à s’élancer, peu de sentido, sauf peut-être le cinquième,
le plus retors.
Piques comme trop
souvent : meurtrières, pour la plupart, empêchant ainsi de
juger objectivement de la bravoure. Il ne suffit pas de choisir des
encastes variés, qui font honneur aux ganaderos
courageux qui s’obstinent à élever des animaux à contre-courant
de ceux qu’exigent les figuritas milliardaires, cellesqui font se pâmer
les gogos avec des chèvres mollassonnes, à choisir des
encastes autres que les Mierdagrandes, gatitos y medio toro
doméquisés, il est temps que l’on impose aux piqueros une règle
d’honneur dont ils ne doivent pas se dispenser, en se comportant un
peu partout et impunément comme des malfrats. Sinon, le résultat
est le même que pour la fiesta circo, les étagères sont et seront
de plus en plus abandonnées par les aficionados écoeurés. Au vu
des dernières corridas auxquelles nous avons assisté, il y a de
quoi être inquiets. Ils sont tous, mais TOUS, en train de scier la
branche qui les porte, ou de tuer la poule aux œufs d’or. Comme on voudra !!
Le callejón :
beaucoup trop de monde, BEAUCOUP TROP ! Plus de 220 personnes au
« Pesqué » !
Non seulement des gens
qui devraient se montrer discrets, par respect envers les cons qui
payent, mais de plus ils participent à la claque des gogos pour
récompenser les choses les plus médiocres . Et comme si çà ne
suffisait pas, ils apostrophent et insultent, pour tenter de les
réduire au silence, les cons de payants qui s’expriment haut et
fort pour exiger une corrida intègre. Ce qui est insupportable. Et
il est des arènes réputées sérieuses où l’on supporte moins
qu’ailleurs ce genre de comportements.
Le geste blâmable du
jour : un toro puntillé par un peon posté « en
traitre », caché derrière la tête de l’animal qui lutte debout contre la mort. Sur le site de la FSTF, un intervenant
approuve le peon et s’insurge contre les protestaires, il qualifie
cela de puntilla « à l’ancienne ». Qu’on
m’explique ! Pour moi, je croyais que la règle était que le
toro doit être puntillé de face, avec l’estoc et par le torero,
si l'animal est debout, avec le cachetero, et par le peon, s’il s’est
couché.
Intéressante matinée ORTHÉZIENNE, malgré élevage un peu décevant de mansedumbre, et piétons en-dessous.
Les photos suivront sous
peu
2 commentaires:
j'ai déjà lu plusieurs fois, dans des ouvrages respectables, que le puntillero pouvait officier par derrière s'il le voulait.
Quant au callejón, quand j'entends qu'ils peuvent être plusieurs pour un même site & pour le plaisir, va vraiment falloir trancher un jour entre plaisir et nécessité. Ridicule.
Certains prennent aussi bien les photos depuis la barrera.
Merci pour ce comment opportun Yohan, j'avoue que j'ai toujours appris à détester ce comportement que je croyais prohibé.
Super sympa, ton copain du 47, transmets lui mon salut. Connait-il le blog?
Le callejon, c'est vraiment un des NOMBREUX points noirs de la corrida: beaucoup trop d'emmerdeurs qui devraient au moins se faire discrets
Abrazo
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