CORRIDA
DE SAINT-MARTIN DE CRAU – Samedi 26 avril 2014
Temps
couvert avec quelques éclaircies. Le vent assez fort n’a pas gêné
le déroulement de la corrida. Environ 2/3 d’arène.
6
toros de Rehuelga (Buendia) magnifiques de têtes avec des armures
astifinos et veletos pour la plupart. Un lot d’une présentation
presque exceptionnelle et très intéressant pour une arène de
troisième catégorie.
Morenito
de Aranda a été le moins pire des trois mais un peu en dessous des
possibilités offertes par ses deux adversaires. Son premier toro,
sérieusement armé avec des cornes astifinos et veletos se révéla
brave en allant deux fois au cheval. Il ne prît qu’une seule pique
que le picador lui infligea légèrement en arrière. Puis, les trois
paires de banderilles furent plantées, comme la plupart du temps, à
cornes passées sans que le public ne le conteste. Après avoir
brindé un toro brave mais manifestant quelques signes de faiblesse
(problème sur la patte arrière droite), Morenito de Aranda a
réalisé une faena accrochée qui manqua de liant. Comme il ne
domina à aucun moment son toro, il se fit désarmé une fois. Il
essaya ensuite une série à gauche sans vraiment se croiser et le
président (André ROQUES) déclencha la musique qu’une partie du
public demandait alors qu’elle n’était absolument pas justifiée.
En fin de faena, il s’est davantage croisé en mettant la jambe et
a tiré une série correcte. Après un pinchazo, un avis, une entière
et un descabello, Morenito de Aranda écouta le silence du public.
Son deuxième toro (Quatrième de l’après-midi), très bien
présenté et veleto, fut bien mis en suerte et prit deux piques avec
une grande bravoure en venant de loin. Le toro a poussé au cheval en
mettant les reins et est resté un moment sous le matelas. Morenito
de Aranda a bien su mettre en valeur son toro en le plaçant loin du
picador. D’ailleurs, il est allé une troisième fois au cheval
sans subir de pique. Par la suite, le torero débuta sa faena par des
doblones en conduisant progressivement son toro au centre du ruedo.
Il continua par de bonnes séries de naturelles, de grande classe et
très relâchées. Il réalisa également des derechazos appliqués
et conclus par de bons pechos avec un toro qui répondait de loin au
moindre toque. Ce fut un moment qui suscita un peu émotion.
Cependant, en fin de faena, une partie du public (minoritaire)
demanda l’ « indulto » de l’animal.
Heureusement, le président un peu hésitant ne sortit pas le
mouchoir orange. Cela aurait arrangé le torero qui connût un échec
total avec l’épée. 5 pincazos, 3 mete y seca et une entière
complètement sur le côté et provoquant une hémorragie conclurent
cette faena. Applaudissements de consolation et vuelta posthume au
toro justifiée.
Que
penser de Ruben Pinar que l’on n’avait pas vu depuis un grand
moment ? Il fut tout simplement « à côté de la
plaque » !! Son premier toro (deuxième de l’après-midi),
avec une très jolie robe et armé astifino lui posa de gros
problèmes. Il s’est montré tout d’abord incapable d’effectuer
une seule véronique. La mise en suerte pour le tercio de piques fut
inexistante. Là encore, le toro alla au cheval avec une certaine
bravoure et prit une pique presque sur la jambe ! Après un
premier tiers déplorable, la faena ne fut pas mieux. Au lieu de
placer son toro suffisamment loin pour le mettre en valeur, Ruben
Pinar réalisa des derechazos de près sans jamais se croiser et en
mettant la jambe contraire. Peu à peu, il rajouta des défauts au
toro et l’étouffa totalement. Il a ensuite essayé sur la main
gauche sans aucun succès et connut un désarmé. En résumé, aucune
transmission ni domination !! En plus, il conclut sa faena par 2
pinchazos, ½ épée sur le côté et 1 descabello. Silence très
poli ! Son deuxième toro (cinquième de l’après-midi), d’une
présentation très sérieuse et bien armé avec une très jolie robe
fut mal mis en suerte par Pinar et très mal piqué. Cependant, ce
toro s’est révélé brave et resta longtemps sous le fer en
mettant les reins et en poussant le cheval. En raison d’une
cuadrilla débordée et à l’image du torero, les deux rencontres
se sont soldées par seulement une pique. Quel dommage ! Comme à
son premier, Ruben Pinar n’a pas torée. Sa feana se résume tout
simplement à un travail de peone. On l’a vu reculer sans cesse,
pas sûr de lui et totalement incapable de lier une série digne de
ce nom. De ce fait, son travail se révéla fort ennuyeux et sans
intérêt. Une fois de plus, ½ épée placée sur le côté et
touchant les poumons suffît à coucher son adversaire. Silence d’un
public désespéré.
Quand
à Thomas Dufau, le « chouchou du sud-ouest », a rendu
copie blanche ! Son premier toro (troisième de l’après-midi),
très sérieusement armé prit trois piques avec une grande bravoure
en poussant sous le matelas et en y restant. Un vrai moment de
bonheur ! Pour le coup, Thomas Dufau effectua une bonne mise en
suerte. Il faut signaler également que Raphael Viotti (banderillo de
Dufau) posa deux paires de banderilles spectaculaires en se mettant
vraiment dans le berceau des cornes et non, comme on le voit trop
souvent, à cornes passées. Par conséquent, le public l’invita à
saluer. En revanche, la faena fut « très en dessous »
des possibilités offertes par ce toro presque exceptionnel. Les
derechazos et naturelles furent données constamment de profil et
loin de l’animal. Au bout de la deuxième série, sans que Thomas
Dufau ait tenté une seule naturelle, une partie du public hurle :
« Musica ! ». Bien entendu, le président la
déclenche alors que la faena est très superficielle. Le torero n’a
pesé sur le toro à aucun moment. Eh oui…On n’est pas avec les
Valdefresno d’Aignan auxquels il avait coupé trois oreilles en
raison de la facilité du bétail et de l’incompétence du
président dont je ne citerai pas le nom. Au final, 1 épée très en
arrière et plate et, 5 descabellos rythmés par un avis conclurent
ce « piètre » travail. Silence poli et vuelta au toro un
peu exagérée. Avec le dernier toro, magnifique, negro et armé
astifino et veleto, le landais a encore montré ses grandes limites.
Une fois de plus, l’animal alla deux fois au cheval avec bravoure
mais le picador lui infligea une pique en avant de la patte !
Dès qu’il sortit, la cuadrilla fut débordé face à un toro qui
sema la « panique ». Comme le toro fut mal mis en suerte
et mal piqué, il se révéla compliqué lors de la faena. De son
côté, Thomas Dufau resta, une fois de plus, sur le recul, très
prudent en enchaînant des passes de loin sans jamais se croiser. Il
alla même jusqu’à abréger la faena et se débarrassa de son toro
avec 1 pinchazo sans engagement et 1/2 d’épée mal placé mais
efficace. Silence.
En
résumé, un lot fort intéressant mais des toreros techniquement
très limités et incapables de s’imposer. Dommage !
1 commentaire:
Miguel,
Ton "bbbrrrésident" d'Aignan, il ne s'agirait pas de lânati, par hasard?
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