Mission accomplie – RAS
Publié le 28/11/2017 à 13:05 par cessenon
C’est
sous ce titre que dans le courrier des lecteurs du numéro 561 de
l’Ancien d’Algérie, l’organe de la FNACA, un appelé du contingent
raconte « la corvée de bois » à laquelle il a dû participer.
L’auteur
du récit s’appelle Jacques Drapier et vit à Chalon-sur-Saône. Au moment
des faits il est maréchal des logis dans un régiment d’artillerie
antiaérienne. Il reçoit un ordre de mission d’équiper un half-track pour
une escorte. Il est accompagné d’un adjudant de la coloniale.
Détails
révélateur de l’objectif de la mission il faut emporter des pelles et
des pioches. L’adjudant fait monter dans l’half-track un prisonnier qui a
les mains liés par du fil de fer. Direction une route désaffectée,
parce que dangereuse, située dans le secteur de Tizi-Ouzou.
Arrêt
du véhicule et ordre est donné au maréchal des logis de désigner un
tireur prêt à tirer sur le prisonnier en cas de fuite. Jacques Drapier
n’a pas de difficulté pour ce faire, tous les soldats qui sont sous ses
ordres se portent volontaire. La guerre génère ce type de comportement !
Le
scénario se déroule suivant ce que l’on sait de ce genre d’événement.
Le lien du prisonnier est sectionné avec une pince et on lui annonce
qu’il est libre. Evidemment il n’a pas fait une vingtaine de mètres
qu’une rafale de mitraillette l’abat.
Il
n’est pas encore mort, une seule balle l’a atteint. L’adjudant de la
coloniale indique qu’il fallait viser sous l’omoplate gauche, c’est là
que se trouve le cœur. Jacques Drapier ne sait plus qui a donné le coup
de grâce. Il en gardera des cauchemars.
Le
corps est abandonné dans un éboulis qui surplombe un oued. L’adjudant
responsable du meurtre considère que la nature et les chacals feront le
nécessaire. Le maréchal des logis fait envoyer par son radio à son
supérieur le message laconique « Mission accomplie – RAS ».
Peu
de temps après une information circule dans le coin selon laquelle on
recherche un bijoutier de la ville voisine, prêteur sur gages, connu
pour son engagement indépendantiste, avec Messli Hadj d’abord puis dans
le camp du FLN. Il est probable qu’il collectait des fonds.
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