Derrière la violence d’État, la violence du capital
Fabrice AUBERT
D’où vient la violence ? Telle est la vraie question. Oui, la démocratie organise la discussion politique. Mais faut-il rappeler à quel prix ce « succès » fut obtenu ??? 4 Révolutions furent nécessaires (1789,1830, 1848, 1871) et tant de victimes et de sang versé, pour arriver à institutionnaliser la République… sans que personne désormais ne se présente, ayant comme programme affiché, le retour au système féodal. Mais il fallu aussi les mouvements sociaux 1906 [1], 1936 [2], 1968 pour que les revendications sociales soient prises en compte et reconnus par les autorités politiques, générant ainsi du progrès social pour toutes et tous. Avant les accords de Grenelle ou de Matignon, la violence était celle du Capital, comme rapport d’exploitation du travail via le seul rapport de propriété, s’étant juste substitué à la violence de l’esclavage et de ses déclinaisons (servage, fermage, travail à façons). Jamais dans l’Histoire le Capital ne négocie, hormis sous contrainte du rapport de forces que Marx appelle « lutte des classes » Les dates de 1936, 1945 et 1968 en sont la matérialité. Les violences et l’affrontement ne viennent jamais du travail, mais du capital, obnubilé par son seul taux de profit obtenus contre la société et « l’intérêt général ».
Le libéralisme, derrière la douceur du mot, la violence des chiffres : Derrière le libéralisme se niche le piège des mots et la violence du réel. Comment imaginer que libéralisme renvoyant à la notion de liberté cache un système d’extorsion de richesses aussi performant ? C’est l’intelligence des capitalistes, d’avoir produit une « idéologie » morale, le libéralisme [3], qui justifie moralement, le système d’exploitation dénommé Capitalisme, car le capitalisme est un système d’exploitation violent, autant contre l’homme que la nature :
« Le Capital épuise deux choses : le travailleur et la nature » [4]. Le fondement d’une religion est, dans une situation de souffrance individuelle, de capter les sentiments, par « l’attractivité » des mots. Tel est le rôle et la mission du libéralisme, que d’offrir une « philosophie » à l’essence morale, permettant de masquer la réalité des rapports sociaux d’’exploitation, autrement dit d’extraction de richesses produites par autrui. C’est la raison qui fait que le « libéralisme », reste dans l’idéologie, refusant toute discussion sur le réel et pour cause … car le capitalisme concret, c’est :
- 21 milliardaires possèdent autant que les 40 % les plus pauvres,
- 1 % les plus riches détiennent 25 % des richesses nationales,
- La fraude fiscale pèse plus de 60 Milliards d’euros par an,
- Notre Pays abrite 9 millions de pauvres,
- 3 millions de logements sont inoccupés, 600.000 logements indignes, 4 Millions de « mal-logés
- Les femmes ont en moyenne un salaire de 23 % inférieur à celui des hommes.
- Le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans attient 40 % dans les quartiers défavorisés,
- Plus d’un million de personnes en situation de handicap vivent sous le seuil de pauvreté,
- 11,5 millions de personnes en situation de « précarité énergétique », mais E.D.F a été privatisé
- 0n dénombre 52.000 décès prématurés du fait de la pollution de l’air,
Victor Hugo écrivait : « c’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches ». Jamais autant qu’aujourd’hui cette approche philosophique, n’a eu autant de matérialité, exprimant la violence d’un système, le capitalisme......
La suite dans "Le grand soir".
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